
En ces heures exquises qui sentent le renfermé, l’interview dématérialisée en téléportation permet non seulement de bénéficier encore des professionnels de l’expertise et de la profession des experts, mais encore de plus ou moins visiter leurs petits intérieurs en découvrant d’où ça parle.
Si quelques avertis ont appris à se méfier, en toute sémiologie, du fond des choses,
à pas se laisser trahir par le détail qui tue et à soigner leurs arrières, certains autres,
faut bien l’avouer partent carrément dans le décor, un poignard dans le dos :
quelques exemples et conseils pratiques :

La bibliothèque reste un incontournable. Bien que classique et peu originale, elle a le mérite de vous poser là, de faire de vous quelqu’un de cultivé, même si vous êtes un parfait ignare. Et sauf si, par mégarde, vous affichez l’oeuvre complète de Pascal Bruckner ou un Mein Kampf dédicacé, elle démontrera avantageusement, que vous ne passez pas votre temps à vous gratter les parties, vautré sur un sofa, en regardant « les Marseillais » (sic) mais que vous savez lire. Ce qui renforce sérieusement le côté expert.
Un chat passant à l’improviste devant la caméra complétera astucieusement le tableau.

Dans la tendance caritato-enfoirée, si vous tenez absolument à pousser de la mièvre chansonnette pour mieux souligner votre côté humanitaro-défiscalisé qui sautait pas aux yeux quand les soignants se faisaient massacrer et que vous n’en aviez manifestement rien à foutre, évitez d’afficher une cave de premiers crus, que ça décrédibilise un chouïa la commisération populaire.

De même, à votre heure patronnesse, tout à quêter de l’obole charitable pour nos nouveaux héros dans la tranchée, efforcez vous de planquer les dossiers Lazard frères,

que question bancaire et fraternité ça fait pas tellement marqué la Poste dessus.
Faute de goût. Faute d’inattention. La moindre erreur refoulée et soudainement jaillissante peut rapidement transformer l’opération marketing en désastre programmé à l’insu de votre plein gré.

L’image révélée de l’ordure fasciste et raciste de Riposte Laïque, Pierre Cassen, éructant devant son bar et soudain vous voilà tout accaparé par le niveau des bouteilles, tant on sait la prédominance de l’image sur le son, du non verbal sur le verbal, et de saisir dans les vomissures tout le prêt à penser comme un porc du pochtron démasqué.

Chez Gilles le Gendre vous remarquerez la nudité des choses et le clou du tableau préalablement décroché. Etait ce un portrait du monarque inversé, un billet de loto où tous les gagnants ont tenté leur chance et particulièrement madame…? En tout cas, cette saine prévention ne suffit évidemment pas à vous prémunir des facétieux,

la nature ayant horreur du vide.
Vous pouvez évidemment furieusement transgresser les codes et tel l’hyper audacieux Yannick Jadot,

parler de votre état intérieur à l’extérieur. Etant considérablement verte, cette créativité fulgurante vous fera poser devant un lierre donnant à votre parole creuse une touche subtilement végétalisée.
On peut néanmoins se demander si tant d’imagination oxygénée ne ferait pas un tantinet potiche.
Si le décor prend une importance démesurée dans le cadrage, l’angle d’attaque et de vision révèle également toute son importance dans sa vérité crue. La funeste contre plongée de madame Verdier Jouclas (LREM)

peut en effet, fort défavorablement accentuer le naufrage, à ne plus exactement savoir laquelle des deux croûtes regarder.
Pour conclure, rappelons qu’une image confinée fait toujours sens et que par exemple dans ce décryptage iconographique, un reportage du Nouvel Obs peut implicitement nous dire toute la médiocrité intestine du journalisme mainstream

et combien il doit au sanibroyeur.
La bibliothèque reste donc une valeur sûre, neutre et indémodable.

même si elle fait tapisserie
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