Le Barbier de Servile

Dans l’entre soi du monde rêvé de la caste, dans l’intimité télévisée de la pensée salonnarde, dans le creux de la main invisible et manucurée du dessus du panier, l’on peut dire bien des choses abjectes.

Il est même recommandé.

L’on peut oui, étaler son obscénité de classe avec la suffisance des petits kapos payés 30 000 expliquant à des gens payés 1500 que le problème sont les assistés survivants avec 500.

Oui dans ce petit monde-là, l’on peut émarger à 53 000 euros à rien foutre et baver sur les privilèges des petits employés forcément fraudeurs, forcément profiteurs, forcément coupables de n’être pas assez exploités à l’aune des inégalités modernes et disproportionnées.

Précisément dans ce cercle-là on est coopté à la condition même qu’on y joue les francs-tireurs de la saloperie, qu’on y distille péremptoirement la parole décomplexée, qu’on habitue l’oreille à l’indécence, qu’on alimente la machine à ouvrir les brèches dans les défenses immunitaires des laborieux.

Mais dans la vraie vie alors le cuistre de raser les murs, de se déguiser en racaille du neuf/deux et tel l’esprit frappeur, le fantôme du rail, de se prendre pour l’ombre de son ombre, de se rendre invisible parmi les invisibles, de ceux qu’on humilie au quotidien, de peur sans doute de polluer son esprit d’éditorialiste éclairé, confronté au terrain fangeux de la plèbe.

Rien de personnel, le Barbier de servile ici n’est que l’illustration du mépris ordinaire du cercle des subalternes, satellites des importants, accédants aux privilèges à la fine sueur de leur médiocrité, de leurs postures et impostures, de leur capacité à cirer avec zèle les mocassins à glands des puissants.

Oui alors, soudain dans la vraie vie comme la terreur consciente du risque de se faire vomir son venin en retour, de se faire mollarder la gueule en boomerang, de se prendre en pleine poire les crachats au centuple et se sentir soudain comme une merde.

Je ne sais pas ce que fout dans une rame de métro à une heure de pointe ce tuteur dissimulé, sur lequel, tel le lierre, le peuple est sensé s’élever. Une inadvertance sans doute, un Uber qui te plante, un taxi qui te jette ou un chauffeur de petit maître réquisitionné ailleurs, toujours est-il que l’éleveur de masse avec des « les français veulent, les français pensent » plein la bouche, ne semble pas s’y mouvoir si populairement que ça.

Comme la peur assez raisonnable de s’en prendre une.

Pour dire chez les marchands d’ordure sortis de leur dorures, chez les penchés de la courbette, chez les bavards du rien, seul domaine où ça a de la vague compétence, on n’a pas à ce point la conscience tranquille qui te fait ramper droit.

Oui chez ces experts de l’ignoble confinant à l’infâme, chez ces bien assis de la verticalité en exemple, on décèle avec délectation, comme la prescience qu’ils n’excluent pas de se retrouver en lambeaux de chemise et quitte à en payer le prix, pourri à une lanterne.

Ce en quoi pour une fois l’écharpé rouge, montre qu’il conserve une certaine capacité à la clairvoyance.

tgb

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C’est ma tournée !

Il s’appelle Bernard. Tout le monde l’appelle Boris. Personne ne sait pourquoi.

Quand on entre dans le troquet et qu’on l’aperçoit on dit « salut Boris » il répond immanquablement :

fhafhiefhuordukjbnd

une sorte de borborygme affable.

Accroché au comptoir, il tient la permanence du Balto, le bistrot PMU du coin de ma rue, du matin au soir, tous les jours de la semaine, sauf le mardi, une sorte d’énigme Boris, avec des heures supplémentaires le dimanche matin.

C’est ce qu’on appelle un pilier de bar. Oeil vitreux, nez turgescent, coude levé.

Un de ces pochtrons en voie de disparition (comme les rades d’ailleurs) qui firent la gloire et la réputation de la murge française des années Pompidou/Giscard.

On ne connait pas d’emploi bien défini à Boris alias Bernard, si ce n’est philosophe ivrogne de la pensée couperosée, docteur en soûlographie appliquée, une sorte de CDI de la biture.

ET donc entre deux hoquets vinassés, Boris parle. Anonne. Ergote. Boris ratiocine.

et se perd en conjectures et en considérations interminables et hachées.

Boris spécule et assène. Boris a un avis sur tout et surtout un avis et Boris dit :

– les..les jeunes … au lieu de foutre le… le …bordel, feraient mieux…d’aller bosser et devenir …mill…milliar… milliardaires…chez U….ber…plutôt que de vendre de la…vendre de la… vendre de la drogue à Stains.

Et Boris rumine :

– les fran….çais tous des, tous des… feignants que je t’enverrai tout ça…sur l’île de …sur l’île de… de la Guyane …en kwakwa… en… kwassa kwassa qui qui qui pêche peu mais qui qui qui…mais qui qui amène du Comorien….

Le temps de gamberger, de fixer sa pensée cirrhosée et Boris de poursuivre

– tu me fais pas peur avec ton…. ton…. avec ton tee-shirt, parce que la meilleure façon de se payer un …. de se payer un….un costard…c’est de bosser…dans une gare, ben… ben tu croises des gens…heu…des… qui réussissent et d’autres qui sont rien

et Boris de cogiter et Boris de spéculer et Boris de s’en recommander un…entre deux citations distinguées :

– patron la même chose !!! 

Et soudain, va savoir pourquoi, de repenser au président, disciple de Ricoeur, et dissertant sur Todd, Badiou, Debray…

«Ils ne m’intéressent pas tellement. Ils sont dans les vieux schémas. Ils regardent avec les yeux d’hier, le monde d’hier. Ils font du bruit avec de vieux instruments. Je leur préfère de vrais penseurs. Jürgen Habermas, par exemple. On se situe à un autre niveau.»

Et soudain de regarder Boris picoler consciencieusement pour mieux ajuster ses fulgurances pochardes et de le voir autrement et de me demander si le mardi précisément, il ne serait pas un de ces visiteurs du soir, cette sorte d’éminence grise du pouvoir, d’inspirateur fantôme et que sa véritable fonction, au delà de son statut d’éponge de zinc, ne serait pas de conseiller le prince.

et alors comme une évidence de me saisir

et si finalement la pensée complexe, c’était de la pensée beauf avec une cravate autour.

tgb

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Renifler de la merde et trouver que ça pue

 Je n’ai jamais bien compris pourquoi les gens s’offusquaient de la télé poubelle, à renifler de la merde tout en s’indignant que ça pue.

Et à participer au buzz et à l’empuantissement dans la complicité du scandale programmé.

Il y a sans doute dans cette contradiction tout le paradoxe du badaud d’accident, mélange de voyeurisme, de mortification et de soulagement, à se renforcer dans sa conviction que c’est de la merde ou du sang, tout en jouissant de son dégoût fasciné et grégaire face à la défécation télévisuelle dans la tiédeur des pantoufles.

Que tel ou tel petit connard sur une chaîne privée en guise de « réflexion «  morale et politique défende simplement les intérêts de ses sponsors, Lidel par exemple, entre deux humiliations publiques de soufre douleurs mensualisés, quelle surprise !!!

Comme si l’on ne savait pas que le seul vecteur de ces émissions en direct des chiottes était le taux d’audience et sa capacité à vendre du Harpic 100% détartrant et que leur seul sens de la provoc se déployait de préférence sous la ceinture, parfois au niveau des bretelles mais en se cantonnant prudemment à l’inoffensif, dans le périmètre prédéfini tacitement ou contractuellement du jusqu’où ne pas aller trop loin dans la moulinette à pognon.

On a le sens de la carrière chez ces gens-là.

Depuis l’aveu tranquille de Le Lay ex patron de TF1, nul ne peut plus ignorer que les émissions coprophages sont là pour vendre du temps de cerveau disponible afin de bien récurer le cortex et mieux refourguer la poudre de perlimpinpin.

Au moins sait on que ces analphabètes de la pensée ne se prennent pas pour des intellectuels (dans le moins pire des cas) et que ça ne se fait pas directement avec notre pognon. (Même si l’on paie le prix de la pub en achetant le produit et qu’on finance en partie la machine à sanibroyer).

Il est évident que la responsabilité de chacun est engagée. Regarder ou ne pas regarder. Zapper l’usine à fabriquer du zombi et la chaîne à produire de s’arrêter. S’il y a bien un pouvoir que l’on détient c’est celui de la zapette et je ne parle même pas de boycott tant le mot me parait disproportionné pour une décision de salubrité mentale aussi saine que simple.

Pour ce qui est du service public, l’affaire est un peu plus alambiquée mais à peine, puisque c’est avec ma contribution fort citoyenne que l’on me propose, entre deux promotions enthousiastes d’un expatrié fiscal, chanteur de daubes barbichues, de subir volontairement l’abus de pouvoir de quelques tortionnaires ordinaires prompts à s’essuyer les pieds sur les invités tout en se cirant mutuellement les mocassins.

De la maîtrise du montage à la légitimité du statut, toujours forts avec les faibles et flatteurs auprès des puissants, ils ont cette aptitude à jouer le vengeur à démasquer dans le confort fabriqué du beau parleur du beau disant, déféquant d’en dessus, tout en exigeant de celui du dessous d’aller mieux se torcher.

De la merde j’en pense aussi mais j’essaie d’avoir l’élégance de la confiner à mes gogues et de ne pas en faire un métier.

Tout ça pour dire que dans cette tambouille là, à tout mixer tout mélanger tout touiller, de la politique internationale à l’extension du pénis au Maroc, je ne me réjouis pas d’y retrouver de l’insoumis dedans.

Si j’en comprends la stratégie et la justification, aller chercher les gens là où ils sont, respecter les petites règles c’est briser les grandes, planter la petite graine du doute, faire entendre une partition différente (dans le meilleur des cas) etc, si j’ai conscience qu’une minute sur télé gros cons c’est démultiplier la parole et toucher 1 millions de fois plus de paires d’oreilles qu’en dix ans de militantisme laborieux et méritant, j’ai la conviction que la compromission n’en vaut pas la chandelle.

De l’insolence pertinente à faire dévoiler les salaires de ceux indécents qui nous trouvent, pauvres de nous, au dessus de leurs riches moyens, à la dérobade de ne plus pouvoir dévoiler le sien acculé dans le coin du ring, la société du spectacle finit toujours par gagner et qu’au jeu du grand recyclage à tout vendre et à tout saloper on en sort immanquablement lessivé.

Et pour le coup, moins blanc que blanc.

tgb

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Liberté Egalité Pièces détachées

Ainsi donc en 2014, monsieur Kron, avec la caution de Macron and co, je dis monsieur mais je pourrais aussi bien dire le traitre, l’ordure, la saloperie Kron, a bradé le fleuron industriel Alstom et l’indépendance énergétique française, donc notre indépendance politique où ce qu’il en reste, à Général Electric c’est à dire aux américains.

Pour sa forfaiture, le Judas Kron a reçu en guise de 30 deniers, 4,1 millions d’euros sans compter les 10,5 millions de sa retraite chapeau l’artiste.

Dans cette guerre économique violente et déréglementé, le médiocre gouvernement Hollande a donc délibérément confié à un groupe américain l’avenir de l’ensemble de notre filière nucléaire civile et militaire et donc capitulé.

Aujourd’hui, tant pour l’exportation que pour la maintenance nous dépendons de GE, donc des USA et sommes à la merci de toute forme de chantage de sa part.

Bref, si demain les Insoumis prenaient heureusement le pouvoir, ils seraient dans l’incapacité de proposer la moindre politique alternative déplaisant à l’oncle Sam. Neutralisés avant même d’avoir bougé le moindre petit doigt politique.

J’entends déjà les ennemis jurés du protectionnisme vilain et de la souveraineté cracra dire, hola camarade qu’importe la nation pourvu qu’on est l’internationalisme. Et de psalmodier en choeur la formule macronarde :  »Veiller à l’intérêt de son pays, ce n’est pas le sens du projet européen »

Sauf qu’il n’y a que les gentils français renégats ou naïfs, dociles ou serviles, pour se faire dépecer sans même remarquer que l’Allemagne ou les USA, pour ne citer que ces deux pays, pratiquent EUX, un protectionisme stratégique particulièrement vigilant.

C’est avec la complicité d’une nébuleuse politicarde aux noms familiers, Gaymard, Pecresse, Sarkozy, Fouks…de ceux qui clament très haut les valeurs de la France et de la vertu tout en s’empiffrant que cet acte de concussion a pu être perpétré en toute discrétion.

De cette nomenklatura influente et corrompue un coup publique un coup privée, monsieur administration madame pognon, la signature publique avant le recrutement privé ou l’inverse, plus le concours fort avisé de quelques banques coutumières dont Rothschild :

oui chez ce petit monde, le monde est petit.

Au moins me direz vous est ce l’occasion de sortir de cette saloperie du nucléaire et de passer aux énergies alternatives, certes. Sauf qu’il nous faut 20 ou 30 ans pour élaborer cette transition et que c’est précisément avec la technologie de chez Alstom que l’on comptait la conduire.

Qu’aujourd’hui pour parachever l’affaire dans une fusion avec Siemens selon la propagande gouvernementale mais qui s’apparente à une véritable absorption en vrai, ce qu’il reste d’Alstom dont le symbolique TGV devienne allemand parait presque dérisoire.

Avec Petit Macron ou Grand Kron, peu importe, la France se vend aujourd’hui à la découpe au plus ou moins offrant.

En cour martiale, pour haute trahison, on en a fusillé pour moins que ça.

tgb

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Faut arrêter de rien lâcher ; faut prendre.

Je me souviens il faisait gris, je marchais, vu que plus aucun transport ne fonctionnait, ça devait être novembre ou décembre 95, durant les grandes grèves contre le plan Juppé.

Plus je marchais, plus les voitures se faisaient rares, jusqu’à me retrouver seul au milieu du boulevard dans un grand silence étonnant.

Perplexe, j’essayais de comprendre. Et puis au fur et à mesure, une ligne d’horizon se rapprochait, se précisait et une rumeur sourde montait peu à peu.

Et ce fut comme une révélation, je me retrouvais face à la tête d’une énorme manif qui avançait sur moi d’un pas lent et déterminé.

Pas une manif carnaval non, où l’on joue à celui qui aura le plus beau déguisement, le plus beau slogan, le meilleur étalage, pas une manif techno-parade avec flonflons et ballons et orchestres sur camions non, un cortège grave, frontal, puissant comme une vague, monstrueux comme un tsunami.

Un rouleau incoercible que plus rien n’arrêterait et d’ailleurs rien ne l’arrêta.

J’imaginais juste ce qu’une telle force redoutable et tranquille pouvait produire sur des CRS en face.

Tout ça pour dire que ce n’est pas tant le nombre qui compte mais la résolution d’une foule, l’impression qui s’en dégage, le rapport de force qu’elle établit et que 50 000 personnes avançant au son d’un tambour ou dans un silence total sans faillir sans douter font plus qu’un million de personnes qui vont à la manif comme au bal.

5000 dockers qui marchent et c’est 1000 robocops qui reculent.

Oui, faut arrêter de rien lâcher faut commencer à prendre.

Oui faut arrêter de crier résistance, faut penser jusqu’à le faire entendre :

On avance !

tgb

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La startup notion

Un employé d’un Jobcenter berlinois «Nous proposons aux entreprises du matériel humain bon marché»

Si les romans d’anticipation avaient en général bien vu le système d’aliénation, de surveillance globalisée et de servitude volontaire à venir et venu, s’ils nous avaient appris et pour cause, après les expériences fascistes et communistes désastreuses, la perversité des états tentaculaires et omnipotents, du moins n’avaient ils pas forcément identifiés que le despotisme passerait des mains de l’état à celles des multinationales.

Non pas des états dans l’état mais des monstres sans frontières plus riches plus puissants que les nations elles mêmes et venant directement dicter leur loi par l’entremise des lobbies, des médias, des traités CETA, TAFTA, jusqu’à imposer leur novlangue déshumanisée, leur culture d’entreprise marchandisée, leur globish débile mais « moderne », leur « valeur » travail, dans un système managérial totalitaire transposé dans la vie courante.

Je gère ma famille.

Non ils n’avaient pas forcément imaginés que des conglomérats vendeurs de saloperies, prêts à liquider l’humanité pour refourguer deux barils de poison de plus, iraient jusqu’à assujettir les nations, les continents, jusqu’à les contraindre, les acheter, les mettre à leur disposition, échappant aux impôts, aux normes sociales et écologiques, aux juridictions nationales, aux intérêts généraux.

Rassurer les marchés.

Oui devant la surpuissance financière d’un Monsanto/Bayer par exemple, aucun pays, aucune organisation n’a les reins assez solides, pour imposer sa volonté politique, sa raison démocratique, ses intérêts généraux.

Quand les RH eux mêmes montrant le nouvel exemple, s’enrichissent en licenciant des salariés et deviennent ministres du travail, quand les députés suivent des stages de team building, quand les gouvernements se réunissent en séminaire, quand les présidents eux mêmes se vivent en manager, on comprend combien la startup nation a pris le pas sur la nation citoyenne, l’école se devant alors de former de la chair à business dans un prêt à consommer et à vendre de la merde tant qu’il en reste.

J’ai durant dix ans enseigné la communication au CELSA (Paris 4) à des RH en devenir, essayant d’injecter un peu d’humain et de distance dans le benchmarking et autre foutrerie de ce genre avant d’être éjecté pour cause d’arbitrage budgétaire sur un simple coup de téléphone. J’avais bien compris que ce que je représentais était considéré comme variable d’ajustement, sorte de superflu et de supplément d’âme peu rentable et au final nuisant même au profit.

Ainsi à l’heure où tout est devenu marchandise, de l’eau douce à l’organe, de l’air marché carbone à la sécurité privée, de l’oeuvre d’art à la catastrophe plus ou moins naturelle, à l’heure où tout est prétexte à la spéculation et aux dividendes, le profit étant devenu l’alpha et l’Oméga du pas vivre ensemble mais de tous se foutre sur la gueule, tout ce qui entrave, la libre concurrence, la compétitivité mortifère, la liberté de tout dévaster, devient illégal.

Un total renversement de valeurs.

Les milices privées ayant intérêt à la guerre, les laboratoires pharmaceutiques à la maladie, les consortiums du BTP au déluge…

Si encore le système privé était efficace, si la concurrence faisait comme ils le prétendent baisser les prix, mais en vérité très vite tel groupe impose son monopole, son organisation lié au profit au marketing finit par coûter bien plus cher à la communauté et génère une administration kafkaïenne encore pire que n’importe quel système étatique.

Pourtant si on râle à la poste dans la file d’attente on trouve normal de passer une demi heure à la caisse de chez Monop, si on gueule devant les retards de la SNCF, on attend sagement le SAV de chez machin qui passera entre 8 heures du matin et 13 heures. Si il passe.

C’est donc le contraire même de la victoire du pragmatisme auquel on assiste mais à une guerre idéologique qui au final n’est que le vernis d’une affligeante pauvreté argumentaire de la barbarie financière au service d’une poignée de tarés cupides et mégalos.

Alors tel immonde salopard politique peut déclarer que seuls ceux qui travaillent ont le droit de manger ( et qu’il est hors la loi de se servir dans les poubelles)

tel ignoble PDG écrire que l’accès à l’eau potable n’est pas un droit de l’homme

et le monde carcéral de l’entreprise avec ses objectifs à 15 jours, ses évaluations permanentes et ses open spaces comme unique espace social de devenir la seule option possible.

Citoyens soyez consommateurs, clients, abonnés, collaborateurs, employés jetables et pour les plus vicelards d’entre vous, milliardaires éventuellement.

je m’exploite moi même.

Et alors de ne plus savoir d’où par exemple Hubert Védrine parle : « La France est le seul pays très développé qui n’a pas réalisé l’indispensable réforme de son modèle social » de sa condition d’ancien ministre socialiste ou de chez LVMH.

La confusion et la porosité étant à son comble et d’autant plus dangereuse quand elle est portée par un type dit «  de gauche ».

Et alors le cuistre Collomb de se vanter d’un partenariat gagnant gagnant (je me suis toujours demandé dans le win win comment on pouvait être deux à faire une bonne affaire) – J’ai toujours été favorable à la collaboration entre public et privé mais dans un cadre gagnant-gagnant. tandis qu’il liquide sa ville de Lyon au profit de VINCI.

Oui en effet comme l’exprimait si bien mal N. Sarkozy – l’homme n’est pas une marchandise comme une autre – le vivant étant le bien le moins précieux et le plus abondant, il est devenu la marchandise la plus anodine. De la chair à canon à la chair au marché.

La multinationale est aujourd’hui la nouvelle forme synthétique du totalitarisme et du fascisme réuni. Si l’état jouait avec notre peau, l’entreprise n’a d’autre but que de la vendre.

A nous de la défendre chèrement.

Elle est au final notre seul drapeau.

tgb

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Du faucon au faux cul

Les mercenaires de la politique mentent. Ils mentent à s’arracher les dents. Ils changent d’avis comme de calbut, l’opportunisme leur servant de conviction et de plan de carrière.

Ils mentent tant et tant que dans leurs têtes ça finit par faire des noeuds, des tensions, des hiatus.

De la langue de bois à la langue de pute, de la langue de comm à la langue de rien, ils disent tout et son contraire, à parler contre eux, avec ou sans, un jour à s’indigner de la chose, le lendemain à la soutenir avec passion.

Entre la conscience qui dit ce qu’ils doivent, ce qu’ils peuvent, et l’inconscience qui dit ce qu’ils planquent, ce qu’ils taisent, entre ce qu’ils expriment et contrôlent et ce qu’ils pensent, les obsèdent, les tourmentent les perturbent soudain dans leur représentation, leur rôle, comme une rupture, une distorsion :

Le lapsus.

linguae, calami,

memoriae, gestuel ou manu.

Et alors dans cette fracture, ce sous-jacent, dans cette disruption comme on cause dans la langue de Macron, tout à coup l’irruption du vrai, des désirs implicites, de la libido ou de la tartuferie.

Entre le fond la forme, cette collision, cette fraction de seconde ou la fulgurance du révélé, de l’acte manqué prend le pouvoir.



Ce jaillissement du non dit, ce malaise significatif qui survient après que l’inconscient se soit manifesté déjouant les barrières du censeur interne, du surmoi, dans le relâchement de la volonté et de l’attention.

Et voilà alors que le roi est nu, le roi est nul, à poils sous la cravate, le rimmel, et que le cache misère, l’attrape couillon en sort un temps pulvérisé.

Cela ne prouve pas forcément que ces camelots, ces bonimenteurs aient une morale, mais du moins ont ils, si ce n’est la conscience, l’ inconscience pas tranquille.

Oui le lapsus, qui lape et qui suce, de la polémique politique aux députés expérimentaux expérimentés , de la feuille des impôts qui baisse et augmente à Muriel Pénicaud/Pinocchio, a ses dangereux récidivistes, ses incontinents de l’inconscient, ses gâtés du gâtisme de l’intérieur vers l’extérieur.

Le lapsus ne tue pas, pas plus que le ridicule, l’infâme ou la crapulerie

mais au moins nous révèle t’il dans la faille spatio temporelle du bug, le temps d’un rire vengeur, que le faucon qui vole bien plus haut que ses petits moyens n’est qu’un faux cul bien plus à l’aise dans la reptation ou le reptilien.

tgb

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L’apocalypse selon wall street

– En termes de croissance, une catastrophe naturelle est une bonne nouvelle » S Soumier (économiste BFM)

Faut pas croire qu’ils sont dans le déni non non. Le 0,001 % des fossoyeurs de la planète ou plus exactement, l’espèce de cons destructrice de toutes les autres espèces (dont la leur), ceux qui ont tout pendant que les riens n’ont rien, savent parfaitement que l’homme est largement responsable du réchauffement climatique et que le capitalisme amène inexorablement au grand cataclysme.

Oui ils le savent.

A part quelques illuminés texans ivres de pétrole et de Dieu, la caste des super nantis sait très bien qu’à surexploiter cette planète on court au chaos.

C’est d’ailleurs parce qu’ils le savent qu’ils s’achètent des îles paradisiaques et des abris côtiers pour être loin de la cohue des masses et de la promiscuité sociale et laborieuse, des migrants climatiques et économiques, des misères et de leurs débordements.

Lucides donc ils pourraient sans doute participer à changer d’extrême urgence ce productivisme à la con et prôner un développement responsable et humain mais non, quand même pas mordre la main invisible qui les engraisse. Se foutant du genre humain et du destin du monde, ils préfèrent par réflexe s’armer, s’offrir des milices, organiser leur survie, jouer à Koh Lanta grand luxe et quitte à y passer, y passer les derniers.

Tout pour ma gueule et après moi le déluge.

Nul doute que leur fortune leur permettra d’acheter la dernière goutte d’eau pure, de scier à prix d’or la dernière branche sur laquelle ils sont assis, de flinguer le dernier éléphant et de s’en faire des cure dents en ivoire.

Car non seulement ils sont cupides, vaniteux, égoïstes, voraces mais en plus ils sont abominablement cons.

Donc les voilà tous plus ou moins réunis à l’abri des manants dans une sorte de triangle des Bermudes pour milliardaires en short et qu’ils ont tout prévu pour se la couler douce à l’écart de leur désastre sauf :

les ouragans

qui n’ont bizarrement pas la politesse de slalomer entre les îles et de respecter le repos des guerriers du profit apocalyptique.

Bref, voilà t’y pas que nos survivors en slip léopard viennent de se prendre en pleine gueule madame Irma en attendant, planqués dans leur cellier, le typhon suivant.

Certes, dans leurs villas cossues de maçon cochon, ils n’y laissent pas leur peau, contrairement aux pauvres habitants des maisons de brindilles, mais y laissent ils du moins leurs illusions et le jardin d’Eden de toutes leurs espérances bâties sur toutes leurs saloperies.

Penser que sur une même planète, on peut ne pas être solidaire c’est faire le pari assez osé qu’une tornade en furie s’achète avec des lingots d’or.

 »C’est n’être bon à rien de n’être bon qu’à soi!’’ Voltaire.

tgb

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Faudrait quand même que quelqu’un pense à changer les piles (ou pas) !

« Vaincre Macron » dit il.

Je n’ai lu que le titre, c’est tendance, et le contenu ne devrait pas manquer d’intérêt vu la qualité de l’auteur (Bernard Friot) mais c’est quand même faire un bien grand honneur au foutriquet sorti de la cuisse de Rothschild que de chercher à l’affronter.

Défaire celui qui fut fabriqué devrait suffire, voire même se contenter de le démaquiller.

Car or le programme de contre révolution libérale réactionnaire et de régression sociale vieux de 40 ans au profit du 1% dont on connait le médiocre catéchisme sur le bout des doigts et qui n’est rien d’autre que l’accaparement de nos droits, de nos biens collectifs et de ce qui reste de nos richesses au profit d’une ultra minorité violente et cupide, tout le reste n’est qu’affaire d’esthéticienne et de trompe couillon.

Sous le fond de teint :

la vieillerie.

Quand un petit cabot en panoplie de pompier ou de footballeur ou de cow-boy, veut, exige – et sinon quoi ? il se roule par terre et retient sa respiration ? – le démantèlement complet, vérifiable et irréversible des programmes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord – alors qu’il n’est même pas foutu de se faire obéir par son chien, ça frise l’adolescence politique attardée.

M’est avis que les chinois sont terrifiés et que Poutine fait dans son calbut.

Bref, maintenant qu’il est établi dans le cercle des puissants du monde que Macron est un creux déjà cuit, abordons le sens du vrai combat : c’est sur le champ culturel et communicationnel que tout se joue. Et vu l’hystérie de la caste journalistique vautrée dont l’opportunisme et la servilité qui leur sert de plan de carrière, il semble bien qu’il y ait panique à bord et que, or la puissance médiatique au quasi monopole, ça commence à sortir les rames et les canots de sauvetage.

Car soyons bien persuadé que le nuisible, plus ça jappe moins ça mord.

A nous donc, non pas de répondre aux piteuses provocations, car répondre à quoi ? s’ils ont la maîtrise des tuyaux cela fait belle lurette qu’ils n’ont plus de parole, que l’argumentaire est d’une vacuité effarante et que le mascara n’arrive plus à masquer le vide.

A nous donc de mener le bal, de les faire courir dans l’arène, et de choisir les os que nous allons leur donner à ronger (petit). (sic).

Car depuis que la caste aboyeuse à rangé son épouvantail Lepen dans le tiroir du placard quelque part jusqu’à la prochaine fois, le fait que nous soyons désigné comme le seul adversaire, le seul qui les effraie, montre bien l’emprise que nous avons maintenant dans le jeu politique.

Nous sommes la menace.

Qu’ils aient peur. qu’ils s’affolent comme des lapins pris dans les phares.

Oui nous sommes aux portes du pouvoir et oui il nous faut nous y préparer. Le fruit est mur, pourri de l’intérieur. Il ne demande qu’à tomber. Il va tomber.

 Fini la résistance, fini le « ne rien lâcher » il s’agit maintenant de conquête et de victoire.

Il s’agit aussi de créer nos propres canaux d’information. Nous sommes 7 millions d’électeurs, soit 7 millions de lecteurs, d’auditeurs, de téléspectateurs potentiels. Plutôt que d’infiltrer leurs « C. de la merde » leur système endogamique à l’agonie et de s’indigner que ça pue, notre priorité doit être de créer nos propres médias.

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Nous avons l’énergie, nous avons les talents, nous avons les contenus : notre projet immédiat doit être consacré à la plomberie.

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Se sortir de la rentrée

Le problème avec la rentrée c’est qu’il y a toujours un moment où il faut rentrer.

Et alors, soudain, tes tongs ont des semelles de plomb.

Il serait pourtant si simple et efficace de ne pas rentrer, comme le préconise ma théorie fort (peu) élaborée de la révolution en tongs. Et plutôt que de se bouffer encore du tonfa et du gaz lacrymo, prendre tous ensemble 20 jours de rabio et voir tomber le gouvernement comme une feuille morte.

On serait deux dizaines de millions assis sur la berge à regarder les vagues, à attendre de voir passer le cadavre de nos ennemis, tandis que le châtelain Gattaz et ses valets de pisse, politiques, éditocrates, intellos de père en fils, socialistes…de nous supplier à genoux de revenir faire tourner la boutique.

Même le dimanche ?

Et nous, l’esprit ailleurs, encore à faire la queue devant le marchand de glace à se demander citron noisette ou mangue noix de coco…tandis que les belles consciences à 40 000 euros par mois à rien penser rien glander de nous traiter de feignasses et de nous réciter les mantras de la mondialisation heureuse libre et obligatoire et qu’on n’entendrait même pas vu qu’on aurait encore de l’eau dans les oreilles et des brochettes sur le feu.

Sauf que visiblement ça ne se décrète pas et qu’il va falloir encore affronter la machine à en découdre à mains nues.

Donc une rentrée de plus, mais c’est la dernière. Promis juré craché. La vie est déjà bien assez pénible comme ça, sans qu’on s’inflige en plus les affres du chagrin et de la productivité qui nous enterrera tous et la planète avec.

Vous faites comme vous le sentez vous, mais l’année prochaine je ne rentre pas. A la rentrée je sors. J’ai un an pour trouver l’astuce, la martingale, et, pour causer le Macron sans peine, le process.

Un an pour filouter la machine à pognon qui rend con, un an pour obtenir une dérogation au stress quotidien ou un an pour renverser le machin au bout du rouleau.

Mais peut-être même qu’il n’y aura rien à renverser du tout vu l’état des lieux déliquescent et l’envergure des ectoplasmes de la schlague.

Juste se pencher pour ramasser. Parce que si notre parka passera bien encore l’hiver, les figurants qui font si mal semblant de nous gouverner,

c’est moins sûr.

tgb

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