Pas vu à la télé

Les plus grandes menaces viennent aujourd’hui moins des méchants que des industriels de bien ».L’hyperconsommation s’effectue avec un sentiment omniprésent du danger et du risque.

Le turbo-consommateur accroît ses achats par impulsion, modifie sans cesse ses préférences « dévoré qu’il est par le temps compressé de l’immédiateté et de l’urgence. »

Jean-Pierre Dupuy

Cette pub est intéressante.
En ce qu’elle joue des codes détournés
En ce qu’elle nous renvoie à d’autres images.
En ce qu’elle puise dans notre mémoire visuelle.
En ce qu’elle titille notre cadre de référence.
En ce qu’elle détourne et annihile nos propres valeurs.
En ce qu’elle transpose en virtuel une réalité sanglante.
En ce qu’elle porte en elle d’arnaque et de perversité.
En ce qu’elle nous montre en occultant :

        Abou Graïb

De la torture incarnée au sm bcbg un peu trash et hédonistement désincarné….
De l’humiliation raciste et supérieure au simulacre de soumission pédé sauce Ardisson et backroom…

Rien. Juste une image.

Une image esthétisante qui joue à se faire peur.
Mais pas trop ; Juste la dose.
Un message commercial qui canibalise le sursaut moral
Du subliminal qui flirte avec l’ambigu
De l’United Colors of Benetton et une lichette de gore.

Du SM pour de faux au dominé dominant pour le pire.
De la séance cul branchouille à la violence physique, jusqu’à la destruction mentale.
Du viol simulé à stimuler la libido, jusqu’à la brutalité du tortionnaire abruti.
De la souffrance feinte à la douleur insoutenable
Du Donjon coquet au cachot institutionnalisé
Du frisson érotique à la déshumanisation foutrement pensée
Du luxe coquin d’enfant gâté, à la cruauté doctrinale et clandestine.

La marchandisation a le chic pour recycler quasi-instantanément les îcones, les symbôles, pour les confondre, les distordre, pour les récupérer délavés, les vider de leur sens et leurs tripes et les mouliner façon junk food, jusqu’à les rendre consommables et inoffensifs.
 
Plus rien n’est grave, plus rien n’a de sens.
Si tout se vaut, plus rien n’a de valeur.

La mode, la saleté, le cul tendance, l’arrachage des ongles, la fashion victim, le bourreau, le fétichiste du pied, la gégène, le fun, le supplicié, l’érotisme bobo, le charcutage, le porno chic scénarisé, la mort.

Sévice et vertu.
Eros et Thanatos :
La Bestialité clinique.

Le capitalisme vendrait la corde pour se pendre. (Lenine)

Voilà, c’est fait.
Le capitalisme va se pendre….
 
En attendant la dernière érection du pendu obèse, entre cette pub racoleuse, un peu homo, pour pays encore d’opulence, ce même rapport sado-maso, de vainqueur sur vaincu, du fort sur faible, du riche sur pauvre, et le même rapport de con dominant qui finit par sortir une ignominie sans même s’en apercevoir :

– Nous avons l’intelligence, vous avez la main d’œuvre –

Ce qui en traduction simultanée signifie :

Nous tenons le fouet, vous nous offrez la chair (à canon)
Nous sommes la tête (d’ogive) et vous êtes la viande.
Nous sommes le nord civilisé, vous êtes le bon sauvage. (celui qui obéit, le mauvais étant celui qui se révolte)

Vieux comme le monde ce rapport maître/esclave

Et dans cette mise en abyme de vrai pour de faux, de télé sans réalité, de guerre sans corps, sans cadavre, sans pourriture, dans ce sadisme aseptisé sans pus ni merde ni déjections, dans cette télé sans réalité mais avec beaucoup de télés dedans :

Zero mort

ou un million.

Le crade, la crasse  ? rien
Un linceul un drapeau

ou un slip tendance
Un dommage collatéral
Une frappe chirurgicale
Rien
un mot, un mort
Des statistiques
Du chiffre, un nombre
Une abstraction décharné.
Sans stigmates
Sans présence
Un slogan.

L’ordure devient moderne, technologiquement avancée.

Or en réalité, derrière l’image, nul plaisir consenti entre adultes consentant, pas d’orgasme, ni de jouissance, juste de la puanteur et de la sécrétion. Juste une réalité monstrueuse, obscène et scabreuse, et pour le coup totalement pornographique.

Sale, comme toutes les guerres
Plus sale encore puisque cette guerre se voudrait précisément morale et vertueuse
Exemplaire
Juste
Civilisatrice
Propre sur elle

Dans cette société où tout est marchandise, où tout se vend et surtout son âme, dans cette machine molle de monde moche, à tout avaler, à tout digérer, où l’on recycle un Kerviel en tee shirt, un « casse toi pauvre con » en nom de domaine sur le net en moins d’une demi-heure, qui s’apprête à dissoudre le télégénique Besancenot en retape de ménagères chez Drucker consensus tout finit en war game, en star ac, en ludo-video..

On y consomme de l’indignation en zappant
de la dénonciation en commandant une pizza
de la compassion en surveillant son micro-onde.

Pourtant non, ce n’est pas parce que notre sauvagerie s’est insidieusement sophistiquée qu’elle en est moins barbare et moins foncièrement animale.

Oui – l’Amérique est passée de la barbarie à la décadence sans passer par le stade de la civilisation – (attribué à Einstein)
(Et nous avec….)

Non
Il n’y a pas de torture propre
Ni de bombe propre
Ni d’occupation propre
Ni d’oppression propre
Il n’y a que du sale
Du crade
Du vomis
Du dégueulasse
Du bien pourri

Et quitte à faire dans la pub faussement provoc
le cucul praliné et l’image un peu choc
Faisons vraiment dans l’insoutenable
Dans le pas distordu
Le pas vu à la télé

Quitte a faire dans le cul
Autant faire dans le cru

Bien moins sexy qu’un string, c’est sûr

tgb

Le facilitateur


– Le monde, vous n’avez pas à l’imaginer mais à le faire…-

Ce slogan, je l’avais vu affiché, lors d’un séminaire quelconque que j’animais en tant que consultant quelconque qui pensait à peu prés le contraire.

Facilitateur
ça s’appelait, dans la novlangue poétique de l’univers corporate.
Ce fut une journée difficile….

– Le monde, vous n’avez pas à l’imaginer mais à le faire…-

Et ce monde, ils le firent.

Ils firent du reporting, ils firent du benchmarking, ils firent du marketing quantitatif, ils firent du consulting qualitatif iso 9001.
 
Ils firent du coaching individuel et du team building collectif, des jogging performants, du speed dating compétitif, tout en gérant leur temps efficacement.

Ils rentabilisèrent en optimisant, ils s’adaptèrent en fonction des challenges, ils atteignirent leurs objectifs trimestriels :

Du software au hardware ils firent dans la gestion de soi et dans le management.

Pour quoi faire ? on sait pas, mais il firent.

– Le monde vous n’avez pas à l’imaginer mais à le faire…-

Ils firent dans le productivisme motivé, ils firent dans le consumérisme zélé, ils firent dans le développement personnel et dans le segmentant. Ils firent dans la part de marché, ils firent dans la réduction des coûts, ils firent dans la culture du résultat et l’évaluation en feed-back ;

Ils firent de l’audit, ils firent de la statistique, ils firent du graphique avec du power point. Des super camemberts quadri-chromés projetés sur Barko en salle plénière.

Ça pour faire ils firent.

Ils marchandisèrent, ils commercialisèrent, ils mercantilisèrent. Et réifièrent et chosifièrent, et rationalisèrent en positivant carrément.

A fond la forme….

Ils formatèrent et calibrèrent tout plein de choses en tion :
-Normalisation
-Mondialisation
-Déréglementation
-Dérégulation

Ils firent glisser sémantiquement les mots :

-libéraliser, libérer, liberté….
-usagers, abonnés, clients…

De la technologie au concept
De l’idéologie à la science

-employabilité, faisabilité, pénibilité…

De l’entreprise au langage courant

-Gérer ses affaires, gérer ses enfants,
-sa vie sentimentale, manager ses parents…

 du savoir faire au savoir être….

Ils privatisèrent, turbo-capitalisèrent, stocks optionnèrent à donf, spéculèrent sur leurs propres licenciements, centralisèrent tout en délocalisant, externalisèrent en sous sous sous sous traitant…

Ils mirent le monde en équation.
Façon Kerviel
Et paumèrent mille millards.

Et nous avec

 – Le monde vous n’avez pas à l’imaginer mais à le faire…._

D’abord on se sert ensuite on voit….

A l’issue de ce séminaire mémorable où l’on tourna en rond et devant mon peu d’enthousiasme à facilitater, le responsable logistique avait cru me flinguer en cette formule qu’il pensa assassine  :

– En tant que facilitateur vous fûtes plutôt complicateur –

Je pris cela comme un compliment.



tgb

L’autre Amérique

Fernando Lugo

Bien se faire une raison, c’est triste à dire, mais y’a pas, dans notre pauvre monde, que des mauvaises nouvelles…

Je sais bien que l’actualité nous réserve au jour le jour quelques news affligentes, quelques anecdotes éloquentes et quelques fausses joies comme la mort puis la résurrection d’une guimauve à brushing pour ménagère de plus de 1O2 ans mais il reste quand même quelques vraies réjouissances, comme la sortie du dernier opus inspiré d’un élégant irremplaçable ou la vision roborative de cette carte géographique. (ci-dessus)

Je vous laisse à votre coït post électoral….

Et je poursuis

 
Avec la victoire historique de Fernando Lugo au Paraguay, le Mercosur vient de basculer entièrement à gauche et le continent d’Amérique du sud vient de se teinter d’un joli rosé estival à consommer sur place et sans modération.

Si l’on rajoute à ce réjouissant tableau que Garcia au Pérou (tendance schtroumpf pâle) se voit obligé de mener une politique modérément sociale-démocrate, que le Mexique de Calderon bidouilleur d’élections n’en reste pas moins sous la pression populaire du peuple de Mexico et du vainqueur moral des présidentielles Obrador (Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis) et que le si charmant Uribe commandant de bord du porte-avion américain en amérique du sud est comme sa crapule de cousin dans le collimateur de la justice, le grand chelem de l’autonomie et de l’émancipation latine est à portée de bulletin.

Certes tout n’est pas si rose bonbon sur le continent latino

Croire a une homogénéité politique serait quelque peu idéaliste. Chaque état expérimentant sa propre expérience alternative. En effet, bien peu de rapport entre la socio-libérale Bachelet et la grande gueule picaresque Chavez

De plus, et dans la série – diviser pour régner-, il est des craintes sérieuses pour l’intégrité de la Bolivie, tandis que les riches provinces sécessionnistes encouragées par la clique Bushienne essaient de déstabiliser par tous les moyens y compris les plus dégueulasses, le symbole de l’indienité : Morales.

Et pendant que nos médias qui mentent (et particulièrement Mr Paulo A. Paranaguá, correspondant anti-Chaviste assidu et hyper tendancieux du journal de référence mon cul le Monde) et nous passionnent pour le feuilleton gloire et beauté de l’otage le plus esthétiquement bouleversant de l’année, Betancourt, il est préférable, si vous voulez quelque info sur le dur métier d’aspirant journaliste à la rencontre des affreux sales et méchants Farc subtilement explosés façon puzzle par un missile de l’oncle Sam (quand même bien plus malin que Geroges W) de ne pas vous rendre sur le site de RSF.

(mais peut être que les journalistes stagiaires ne sont pas considérés comme journalistes chez Robert, faut pas déconner avec la comptabilité c’est sûr)

Bref pas d’angélisme et une extrême vigilance, en surveillant bien attentivement les coups tordus des néo-cons à la chasse ouverte au Chavez pas dans les clous, mais réjouissons nous pour une fois de la beauté pastel de cette si jolie carte postale.

Et allez, one more time, je ne m’en lasse pas.

Tiens, imagine juste une seconde que ce soit l’Europe.

tgb

Ainsi donc, Ainsi donc….

Ainsi donc, ainsi donc, un hommage national fut rendu à Aimé Cesaire, chantre de la négritude, petit père des Antilles, poète solaire et pourfendeur du colonialisme sur les traces de Toussaint Louverture.

Ainsi donc, ainsi donc, le plus vulgaire, le plus impopulaire, le plus médiocre de tous les présidents français, chasseur de noir malien englouti par la marne, râfleur de petits enfants africains à l’école, orateur inspiré de discours Dakarois et raciste, statisticien d’immigration choisie, décomplexeur de droite à identité nationale et ADN, chaud partisan de non repentance assumée, nostalgique du colonialisme civilisateur, ami de philosophe écoeuré par des équipes de foot black black black (l’honneur de l’intelligence française) ; ainsi donc, ainsi donc, le karcheriseur de la racaille ethnique, le croisé va t’en guerre avec le sang des autres s’incline avec une componction constipée devant le cadavre d’un poète tout bronzé.

Normal !!!

Car le gisant refroidi d’un juste et d’un rebelle, n’a pas que des inconvéniants.

Extrêmement conciliant :

– Il ne refuse pas de vous serrer la pogne (la grande différence entre un vieux et un mort étant que le vieux – et c’est bien un des seuls intérêts de la vieillesse – peut envoyer se faire f…un ministre de l’intérieur sans avoir à s’en excuser – bien peu en profitent d’ailleurs)
– Il ne vous inflige pas son ouvrage consacré à la lutte contre le colonialisme (Discours sur le colonialisme) -(qu’il faut faire semblant de lire en plus)
– Il ne vous porte pas la contradiction
– Il ne vous claque pas le beignet de blanc-bec arrogant
– Il ne s’oppose pas à la récupération, au programme lavage séchage de la machine à recycler, détourner, désincarner, la machine à se réapproprier dare-dare la queue (forcément TBM) du Mickey.

Ainsi donc, ainsi donc, comment s’étonner que le petit nécrophage au goût prononcé pour l’enterrement de première classe, pour l’oraison funèbre à trémolo, pour l’hommage claironné en cour d’invalides ne saute à pieds joints et talonnettes cirées sur un cadavre mondialement célébré et encore un peu tiède?

Quand les bons nègres sont des nègres morts : Aimé Cesaire
Quand les bons cocos sont des cocos crevés : Guy Moquet
Quand les bons éthnologues engagés sont des dépouilles d’éthonogues désengagés :  Germaine Tillon

Quand on peut vider de leur sang et de leur sens les camarades fusillés et les rectifier compagnon à disposition média d’un coach de rugby à tête de jambon..

Quand on peut se recueillir minable sur une croix de Lorraine avec divin laser tout en réintégrant d’une main la France dans l’Otan et tout en bousillant de l’autre, les acquis sociaux du Conseil National de la Résistance.

Au moins la famille de Cesaire a t’elle pu imposer au petit récupérateur nécrophile (et négrophobe ?) de la mettre en veilleuse devant le cercueil du grand petit homme noir. (comme quoi tout est possible)

Ainsi donc, réduire une minute au silence le paltoquet de Neuilly n’aura pas été le moindre des prouesses Cesairiennes
.
Et puisque Cesaire restera vivant dans le cœur des Antilles, autant le laisser irradier de sa présence la Martinique et quitte à enfermer un mort vivant dans les catacombes sombres et sinistres d’un panthéon grandiloquent autant y emmurer le dernier combattant des tranchées 68, le dernier poilu centro-centriste de mai y’a 40 ans.

Oui, de la barricade Gay-Lussac du quartier Latin, au temple des grands hommes-la patrie reconnaissante, offrons la place humide à Dany Cohn-Bendit

Au tombeau boursouflé les bouffons surbouffis.

Que le libéral libertaire sombre au mausolée, tandis que le libre poète se chauffe à la lumière….

ainsi donc, ainsi donc, ce ne sera que justice.

tgb

photo : anne Geddes 

Jeu de piste


Fadel Chanaa
journaliste palestinien travaillant pour l’agence Reuters est mort jeudi 17 avril touché par une arme à sous-munitions tiré par un char de l’armée Israelienne Tsahal.

La mort de ce journaliste faisant courageusement son métier, dans une jeep avec le signe TV inscrit visiblement dessus, devrait logiquement interpeller Mr Légion d’honneur de chez RSF, l’indispensable et mobilisé néo con Menard

Or allez sur le site RSF

Passez le portail vedette avec le super logo Pekin 2008
Et les anneaux Olympiques en forme de menottes très méchantes

adoptez la version en français

Maintenant cherchez l’info concernant la mort de ce journaliste

Cherchez bien

Cherchez encore

Mais cherchez put…de Bor… de Mer…….

Vous ne la trouvez pas ?

Rien ?

Que Dalle ?

Oualou ?

Normal elle n’y est pas.

Cette info apparemment n’entre pas dans la ligne éditoriale des indignations Menardiennes.

Creusez quand même l’affaire
Arrêtez vous à Baromètre de la liberté de la presse
Cliquez sur 8 ( journalistes tués )

Nous y sommes

ah quand même, dans la liste des pays où un journaliste est mort dans l’exercice de son métier :

Autorité palestinienne (1)

16 avril 2008 – Fadel Shanaa, Reuters

maintenant cliquez sur Fadel Shanaa

et lisez l’entrefilet fort discret et super synthétique consacré  à Fadel Shanaa (histoire de dire que quand même c’est traité et qu’est ce que vous croyez on n’a pas de parti pris nous à la boutique RSF financée en partie par la NED

 appréciez au passage la formule  – un missile israélien a vraisemblablement manqué sa cible…( et est tombé pile poil sur le véhicule d’un foutu journaliste palestinien se trouvant là pas de bol – ça c’est moi qui rajoute)

Qu’est ce qu’ils en savent chez RSF que le missile a vraisemblablement manqué sa cible ?
Sont de la police ?
Ils y étaient ?
Ils ont des super sources ?
Le Robert de chez Menard a des dons d’extra lucide ?
Où ils justifient de suite
Ils minimisent d’emblée
Ils font recta dans le bénéfice du doute
Faut dire, déjà qu’ils ont fait le minimum de l’indignation journalistique pour Fadel, faudrait voir à pas trop les chatouiller quand même
Le RMI de l’indignation c’est déja pas mal pour un arabe non ?

Tous les journalistes n’ont pas la chance d’être Tibetain.

C’était vive la liberté d’expression d’aprés l’immense Robert Menard
le chevalier blanc du journalisme baillonné de par le monde (et de préférence la partie du monde non atlantiste)

Maintenant si le jeu de piste vous a plu
Vous pouvez recommencer en cherchant un journaliste Georgien emprisonné, un journaliste colombien abattu par les para-militaires, un journaliste Français censuré par son Patron marchand d’armes

Je vous souhaite bon courage…

tgb 

Lundi 21 avril : Des fois on se sent utile – 5 jours aprés les faits et suite a un bon coup de buzz de la blogo (rezo.net backchich…) RSF vient de réouvrir l’enquête et se met à douter du « missile ayant vraisemblablement manqué sa cible » comme quoi c’est bien aussi de s’indigner contre les indigneurs. – conséquence : la note devient caduque et tant mieux

On lâche pas l’affaire 

Gogos et démagos

Ainsi vont les bons gros démagos
Liftés, botoxés, implantés capillaires
Sourire pivot et talonnettes.

Ainsi vont les bons gros populistes
Avec drapeau levé, klaxon trois tons
la queue du tigre au cul du cheval cabré.

Tellement faux, tellement bidon
Tellement Aldo bodybuildé
Tellement pizzaiolo sur les bords

– Et votre arnaque vous la voulez à quoi…câpres et anchois ou trois fromages ? –

Qu ’il n y’a que les électeurs
pour ne pas voir l’entube géante
et les 3645 mensualités de l’encyclopédie du con
à rembourser sur trente ans..

– Ma que ? Alitalia acheté par Air France ?…moi vivant….jamais !!!
J’y mettrais mon flouz et le flouz de mes amis de Napoli
de Milano et du clan des mafioso et Alitalia – ma qué bella- restera à l’Italie

Forza. 
Et Viva el Duce !!!!

Et le lendemain de l’élection pour cons
Alitalia et Air France sont amis pour la vie.
Comme Nico et Berlusco.
Dans le super navion la haut.
Pendant que Carla se gondole à Venise.

Cent fois qu’on leur fait le coup de l’aspirateur magique qui nettoie du sol au plafond, de l’amincisseur génial à rester le cul devant l’AC Milan, du dépilatoire atomique qui fait gonfler les nichons.

Cent fois qu’ils en commandent et recommandent au tv achat pour gogo en goguette, du vélo qui pédale tout seul, de la friteuse et jacuzzi double emploi, du vibro-masseur qui épluche les oignons.

Cent fois
Mille fois
On se demande comment devant tant d’obstination à la connerie
A occulter
A ne pas voir
A se faire mettre dans la farine
Et dans la fiat 500
Avec tant de délectation
Comment les défendre encore
Malgré eux.

 Et je me demande si les élections elles-mêmes par les temps communicationnels qui courent n’est pas une affaire trop sérieuse pour les confier à des abrutis lobotomisés.

Donner des bulletins de votes à des crétins grégaires
sans leur faire passer un permis de démocratie est limite
suicidaire.

Car le comble des agneaux est de voter pour les loups
De se désigner méchoui avec une innocence qui frise le respect.

A gober les slogans :

– Avec moi herbes grasses et pâturages…
– Tondus gratis
– Non aux chiens de troupeaux étrangers
– le berger c’est ringard et le loup c’est moderne…

matraqués par le Vrp Maccione qui roule des pectoraux

ET le voilà, le mouton électeur, al dente, bêlant, hurlant avec le loup de tant de bonheur programmé, jusqu’à ce qu’il jure mais un peu tard, sans plus de laine sur le dos, qu’on ne l’y prendrait plus….

Tu parles….

Tgb

Mauvais genre

Si, à Rue-Affre, nous étions journalistes (ce nous est un pronom de majesté je précise) patentés avec carte de presse, fiche de paye honorable et porte-voix officiel de la sono mondiale aux éclairages délicatement arbitraires, nous zapperions donc dés aujourd’hui les curés du Tibet, le boycott des boyscouts, le consommé d’indignation façon Fauchon, pour investir fissa dans la famine mondiale.

Miam miam, un bon sujet compassionnel coco, qui nous tiendrait bien deux jours avec des gros zooms sur des gros ventres mais pas obèses, des gros flashs sur des grosses émeutes mais pas subversives et du gros sentimentalisme Kouchnerien bien dégoulinant avec de la juste colère calibrée et de la voix chevrotante du genre :

– maiscommentquecestpossibleavectouslessacsderizque

jaimoimemepersonnellement-les cameraspeuvententemoigner-

etpendant quechristinecachetonnaità100000eurospourdespigessansriendedans-

portésurmespetitesépaules-

devoirencoredestrucscommeçaaujourdhuicestunmonde

jentoucheraideuxmotsàmoncopaingeorgeswquisenfoutpasmalvuquiltripeadonfs

urArmageddonetquemoiaussiunpeu.

J’éviterais évidemment coco de placer ça sous l’angle de la spéculation, rapport aux subprimes, de la déréglementation bordélique et du FMI qui fout sa zone partout où il passe (genre Zimbabwe).

Bien au contraire, je soulignerais combien il est important vital urgent de baiser les pieds de Monsieur Monsanto qui veut rien que le bien de l’humanité avec ses gentils OGM qui rempliront toutes les gamelles de plein de bonnes choses hum en gardant quand même ses semences dans son coffre-fort.

Je m’empresserais d’inviter à C dans l’R, Monsieur Jacques Marseille qui nous expliquerait doctement et avec un brin de suffisance qui lui va si bien au teint, que cette crise alimentaire découle évidemment du manque de dérégulation encore mais qu’heureusement malgré tout les pays du sud se développent tellement bien que s’en est beau à voir (et même un peu émouvant)

Et j’en profiterais pour dire tout le mal qu’il faut idéologiquement penser du Venezuela, de Cuba, où certes, on ne meurt pas de faim, pas encore,  (rajouterais-je un peu sournois) mais où une poignée de prisonniers politiques n’ont pas eu leur quatre heures, que c’est une honte au 21eme siècle.(tout en omettant de citer l’embargo Us cela va de soi)

Ça nous éviterait ainsi de trop nous étendre sur le trafic d’organes du Kosovo et de l’Albanie, vu que le politburo de la moralite normative à indignation pavlovienne, a décrété que les méchants étaient les Serbes, (forcément fourbes) et vu que c’est déja imprimé on ne peut plus revenir dessus.

Ça nous permettrait, hop là, d’éluder la large victoire populaire des Maoïstes au Nepal, vu qu’en cette saison le costume mao se porte plutôt couleur safran et ça nous aiderait grandement à faire l’impasse (pour un temps) sur la pauvre Betancourt toujours dans le potage. (Vu que l’Ingrid, icône institutionnelle, à force d’instrumentalisation médiatique est devenue un enjeu géostratégique d’un coût exorbitant, ça tombe bien.)

Nous laisserions ainsi les Farc sanguinaires et narcotraficants (pas comme ce brave et dévoué Monsieur Karzaï  en Afghanistan) s’étriper terroristement parlant avec ce si courtois Senor Uribe bichonneur de para-militaires dézinguant d’inexcusables syndicalistes sans intérêt (médiatique j’entends)

Nous ferions quand même un petit quelque chose sur nos braves commandos qui zigouillent avec maestria du pirate exotique (tiens des pirates ? tiens des bandits de grand chemin ? tiens des hordes de gueux dans nos campagnes ? tiens ne nous demandons surtout pas pourquoi cet étrange retour au féodalisme) en nous contentant de pavoiser en fond de marseillaise martiale sur le raid victorieux.
 
Oui, si à Rue-Affre nous étions journalistes avec pognon sur rue, nous nous indignerions de tant de crève la faim sans surtout nous demander quelles en sont les causes, pourquoi certains foutent en l’air 1000 milliards de dollars pendant que d’autres se la sautent. 

Nous dirions juste que c’est bien triste et nous ferions vite un super truc caritatif avec tout plein de vedettes hyper conscientisés dedans et même Martin Hirsch pour le consoler de s’être fait un peu bananer, mais c’est pas grave, c’est juste le métier de con de service qui rentre.

Nous serions éminemment discret sur le service public, via l’état ( si archaique-si mal géré- si démodé) venant au secours des banques privées (si modernes si performantes si efficaces) sans nous laisser aller à botter le cul de Baverez, fonctionnaire ultra libéral, et même nous lui demanderions une bonne grosse chronique néphrétique inspirée.

Mais comme à Rue Affre nous ne sommes pas journalistes mais juste un peu grande gueule, un poil soupe au lait et très mauvais esprit, nous disons carrément qu’à la foire du bourrage de mou, le plus sympa ce n’est pas d’apprendre que le FMI (ce si socialiste Mr Strauss Kahn) lâche un peu de blé à Haïti mais que s’il le fait c’est pour éviter que les banques ne puissent recouvrer les intérêts de la dette et ne fassent faillite et ça vraiment faut reconnaître, c’est bien généreux de sa part.

tgb

Vu, sous cet angle….


10 bonnes raisons de boycotter les JO…


– Parce que
ce vieux pays, à la culture millénaire occupe militairement et depuis de longues années un état souverain au mépris des règles internationales et de l’ONU.

– Parce que
cette guerre d’occupation fut justifiée par d’odieux mensonges orchestrés savamment par des médias propagandistes au service d’une idéologie totalitaire.

– Parce que cette occupation illégale, contre les populations autochtones est une forme évidente de colonisation.

– Parce que sous le prétexte d’une normalisation civilisatrice c’est le pillage des ressources premières qui y est exercé.

– Parce que ses dirigeants ont menti eux-mêmes et sans vergogne à leur population sans jamais s’en repentir.

– Parce que sous l’alibi tendancieux d’émanciper une population ce pays impose ses propres valeurs culturelles en éradiquant les us et coutumes d’une population indigène.

– Parce que la répression sanglante a fait et continue de faire des centaines de milliers de morts dans la population civile.

– Parce qu’
aucun des dirigeants de ce pays oppresseur n’a encore répondu de ses crimes devant un tribunal international.

– Parce qu’
un tiers de la population de l’ état opprimé vit aujourd’hui en exil.

– Parce que
des dizaines de journalistes y ont été lâchement assassinés en faisant courageusement leur travail.


OUI avec Robert Menard et RSF

           BOYCOTTONS LES JEUX OLYMPIQUES DE LONDRES 2012
  

Flash spécial : on apprend officiellement que Hu Jintao le président chinois n’assistera pas aux cérémonies d’ouverture des JO de Londres. (ni Bertrand Delanoê d’ailleurs)

tgb

La barbarie s’habille chez Prada

Quelques questions qui me turlupinent :

« Ça me touche énormément. Et le désarroi de sa famille me touche aussi. Il faut simplement qu’Ingrid sorte le plus vite possible. Et je voulais vous dire que mon mari ne renoncera pas »

Carla Bruni-Sarkozy

– De quel côté au juste ça la touche la Carla, pendant qu’elle défile mondain pour Bétancourt (Ingrid pour les intimes – on est quand même du même monde) et juste avant de rejoindre le colonel Hortefeux et ses objectifs ‘d’éloignement ‘ : ce doux euphémisme si délicat autrement nommé rafles d’enfants sans papier et chasse au faciès de gibier immigré ?

– Choisit-on sa cause humanitaire en fonction de sa classe ?

– Vaut-il mieux être photogénique pour orner le fronton de la mairie Delanoë ?

– Les usagers de la RATP pris en otage par des salauds de grévistes privilégiés vivent-ils le même calvaire qu’Ingrid Betancourt ?

– Si « Un citoyen en règle se conforme aux contrôles » (Luc Chatel – porte-parole du gouvernement) Un citoyen pas en règle doit-il se jeter forcement dans une Marne  à 6° pour que de pauvres cons de collabos de flics puissent mettre une croix dans une colonne façon ‘reporting’  et touchent leur prime de résultat ?

– Un sans papier mort entre t’il dans les stats d’éloignement ?

– Rama Yade et Rachida Dati savent elles nager ?

– A quoi pense le clown Menard quand il souffle sur la flamme olympique chinoise tout en justifiant la torture à Guantanamo ?

– Est ce que notre président aux longues canines acérées ramènera les inévitables futurs otages humanitaires des talibans afghans avec les dents ?

– Les talibans sont-ils rancuniers, pensent-ils aussi que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, ont-ils le sens de l’humour ?

– Depuis l’intervention américaine, les femmes afghanes portent-elles des strings sexy sous leur burka ?

– Kouchner doit-il porter une livrée en tant que valet de chambre ?

– La civilisation est-elle toujours forcément de mon côté et la barbarie forcément chez les autres et si oui suis je donc un sauvage pour les autres ?

– Quelques milliers de tonnes de bombes et de victimes collatérales dans des pays barbares peuvent-elles justifier sans rire, un attentat artisanal dans un métro civilisé ?

– Du point de vue d’un sans-papier la France est-elle le pays des droits de l’homme ?

– Sommes nous tous forcément éthno-centrés ?

– Si savoir se mettre à la place des autres c’est faire preuve d’empathie, rester à sa place, est ce faire preuve de sympathie ?

– Y a t’il de bons et de mauvais otages comme il y a de bonnes et de mauvaises victimes pour Sarko ?

– La télévision de Berlusconi (prochainement sur vos écrans) est elle l’indiscutable preuve de la supériorité de notre civilisation occidentale sur la barbarie orientale ?

– Le capitalisme peut-il survivre sans ennemi, et si non, avez vous quelque chose contre le choc des civilisations ?

tgb

Joker

vu que c’est dimanche, vu que j’ai la flemme dominicale, vu qu’il dit ce que je pense, vu qu’il est plus influent que moi, vu que c’est un ilot d’intelligence lucide dans une mer de conneries sans fond, vu qu’il pense avec sa tête et pas avec celle des autres, autant lui donner la parole et pendant ce temps là je regarde Toulouse-Cardiff à la télévision

tgb