
Les plus grandes menaces viennent aujourd’hui moins des méchants que des industriels de bien ».L’hyperconsommation s’effectue avec un sentiment omniprésent du danger et du risque.
Le turbo-consommateur accroît ses achats par impulsion, modifie sans cesse ses préférences « dévoré qu’il est par le temps compressé de l’immédiateté et de l’urgence. »
Jean-Pierre Dupuy
Cette pub est intéressante.
En ce qu’elle joue des codes détournés
En ce qu’elle nous renvoie à d’autres images.
En ce qu’elle puise dans notre mémoire visuelle.
En ce qu’elle titille notre cadre de référence.
En ce qu’elle détourne et annihile nos propres valeurs.
En ce qu’elle transpose en virtuel une réalité sanglante.
En ce qu’elle porte en elle d’arnaque et de perversité.
En ce qu’elle nous montre en occultant :
Abou Graïb

De la torture incarnée au sm bcbg un peu trash et hédonistement désincarné….
De l’humiliation raciste et supérieure au simulacre de soumission pédé sauce Ardisson et backroom…
Rien. Juste une image.
Une image esthétisante qui joue à se faire peur.
Mais pas trop ; Juste la dose.
Un message commercial qui canibalise le sursaut moral
Du subliminal qui flirte avec l’ambigu
De l’United Colors of Benetton et une lichette de gore.
Du SM pour de faux au dominé dominant pour le pire.
De la séance cul branchouille à la violence physique, jusqu’à la destruction mentale.
Du viol simulé à stimuler la libido, jusqu’à la brutalité du tortionnaire abruti.
De la souffrance feinte à la douleur insoutenable
Du Donjon coquet au cachot institutionnalisé
Du frisson érotique à la déshumanisation foutrement pensée
Du luxe coquin d’enfant gâté, à la cruauté doctrinale et clandestine.
La marchandisation a le chic pour recycler quasi-instantanément les îcones, les symbôles, pour les confondre, les distordre, pour les récupérer délavés, les vider de leur sens et leurs tripes et les mouliner façon junk food, jusqu’à les rendre consommables et inoffensifs.
Plus rien n’est grave, plus rien n’a de sens.
Si tout se vaut, plus rien n’a de valeur.
La mode, la saleté, le cul tendance, l’arrachage des ongles, la fashion victim, le bourreau, le fétichiste du pied, la gégène, le fun, le supplicié, l’érotisme bobo, le charcutage, le porno chic scénarisé, la mort.
Sévice et vertu.
Eros et Thanatos :
La Bestialité clinique.
Le capitalisme vendrait la corde pour se pendre. (Lenine)
Voilà, c’est fait.
Le capitalisme va se pendre….
En attendant la dernière érection du pendu obèse, entre cette pub racoleuse, un peu homo, pour pays encore d’opulence, ce même rapport sado-maso, de vainqueur sur vaincu, du fort sur faible, du riche sur pauvre, et le même rapport de con dominant qui finit par sortir une ignominie sans même s’en apercevoir :
– Nous avons l’intelligence, vous avez la main d’œuvre –
Ce qui en traduction simultanée signifie :
Nous tenons le fouet, vous nous offrez la chair (à canon)
Nous sommes la tête (d’ogive) et vous êtes la viande.
Nous sommes le nord civilisé, vous êtes le bon sauvage. (celui qui obéit, le mauvais étant celui qui se révolte)
Vieux comme le monde ce rapport maître/esclave
Et dans cette mise en abyme de vrai pour de faux, de télé sans réalité, de guerre sans corps, sans cadavre, sans pourriture, dans ce sadisme aseptisé sans pus ni merde ni déjections, dans cette télé sans réalité mais avec beaucoup de télés dedans :
Zero mort
ou un million.
Le crade, la crasse ? rien
Un linceul un drapeau

ou un slip tendance
Un dommage collatéral
Une frappe chirurgicale
Rien
un mot, un mort
Des statistiques
Du chiffre, un nombre
Une abstraction décharné.
Sans stigmates
Sans présence
Un slogan.
L’ordure devient moderne, technologiquement avancée.
Or en réalité, derrière l’image, nul plaisir consenti entre adultes consentant, pas d’orgasme, ni de jouissance, juste de la puanteur et de la sécrétion. Juste une réalité monstrueuse, obscène et scabreuse, et pour le coup totalement pornographique.

Sale, comme toutes les guerres
Plus sale encore puisque cette guerre se voudrait précisément morale et vertueuse
Exemplaire
Juste
Civilisatrice
Propre sur elle
Dans cette société où tout est marchandise, où tout se vend et surtout son âme, dans cette machine molle de monde moche, à tout avaler, à tout digérer, où l’on recycle un Kerviel en tee shirt, un « casse toi pauvre con » en nom de domaine sur le net en moins d’une demi-heure, qui s’apprête à dissoudre le télégénique Besancenot en retape de ménagères chez Drucker consensus tout finit en war game, en star ac, en ludo-video..

On y consomme de l’indignation en zappant
de la dénonciation en commandant une pizza
de la compassion en surveillant son micro-onde.
Pourtant non, ce n’est pas parce que notre sauvagerie s’est insidieusement sophistiquée qu’elle en est moins barbare et moins foncièrement animale.
Oui – l’Amérique est passée de la barbarie à la décadence sans passer par le stade de la civilisation – (attribué à Einstein)
(Et nous avec….)
Non
Il n’y a pas de torture propre
Ni de bombe propre
Ni d’occupation propre
Ni d’oppression propre
Il n’y a que du sale
Du crade
Du vomis
Du dégueulasse
Du bien pourri
Et quitte à faire dans la pub faussement provoc
le cucul praliné et l’image un peu choc
Faisons vraiment dans l’insoutenable
Dans le pas distordu
Le pas vu à la télé
Quitte a faire dans le cul
Autant faire dans le cru

Bien moins sexy qu’un string, c’est sûr
tgb
Oui. Le capitalisme recycle tout.
Il pendrait la corde pour se vendre.
Au plus offrant.
Argl!
Zgur
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Et cette « pub » ferait vendre ? C’est à faire vomir…
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« Plus rien n’est grave, plus rien n’a de sens.
Si tout se vaut, plus rien n’a de valeur. »
Un grand merci au « journalisme » et aux « intellectuels vedettes » qui ont bien fait leur boulot depuis 40 ans.
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… l’esprit de la mode, la décadence et la bêtise crasse revendiquées. Ca rend violent non ?
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