
Ainsi donc, ainsi donc, un hommage national fut rendu à Aimé Cesaire, chantre de la négritude, petit père des Antilles, poète solaire et pourfendeur du colonialisme sur les traces de Toussaint Louverture.
Ainsi donc, ainsi donc, le plus vulgaire, le plus impopulaire, le plus médiocre de tous les présidents français, chasseur de noir malien englouti par la marne, râfleur de petits enfants africains à l’école, orateur inspiré de discours Dakarois et raciste, statisticien d’immigration choisie, décomplexeur de droite à identité nationale et ADN, chaud partisan de non repentance assumée, nostalgique du colonialisme civilisateur, ami de philosophe écoeuré par des équipes de foot black black black (l’honneur de l’intelligence française) ; ainsi donc, ainsi donc, le karcheriseur de la racaille ethnique, le croisé va t’en guerre avec le sang des autres s’incline avec une componction constipée devant le cadavre d’un poète tout bronzé.
Normal !!!
Car le gisant refroidi d’un juste et d’un rebelle, n’a pas que des inconvéniants.
Extrêmement conciliant :
– Il ne refuse pas de vous serrer la pogne (la grande différence entre un vieux et un mort étant que le vieux – et c’est bien un des seuls intérêts de la vieillesse – peut envoyer se faire f…un ministre de l’intérieur sans avoir à s’en excuser – bien peu en profitent d’ailleurs)
– Il ne vous inflige pas son ouvrage consacré à la lutte contre le colonialisme (Discours sur le colonialisme) -(qu’il faut faire semblant de lire en plus)
– Il ne vous porte pas la contradiction
– Il ne vous claque pas le beignet de blanc-bec arrogant
– Il ne s’oppose pas à la récupération, au programme lavage séchage de la machine à recycler, détourner, désincarner, la machine à se réapproprier dare-dare la queue (forcément TBM) du Mickey.
Ainsi donc, ainsi donc, comment s’étonner que le petit nécrophage au goût prononcé pour l’enterrement de première classe, pour l’oraison funèbre à trémolo, pour l’hommage claironné en cour d’invalides ne saute à pieds joints et talonnettes cirées sur un cadavre mondialement célébré et encore un peu tiède?
Quand les bons nègres sont des nègres morts : Aimé Cesaire
Quand les bons cocos sont des cocos crevés : Guy Moquet
Quand les bons éthnologues engagés sont des dépouilles d’éthonogues désengagés : Germaine Tillon
Quand on peut vider de leur sang et de leur sens les camarades fusillés et les rectifier compagnon à disposition média d’un coach de rugby à tête de jambon..
Quand on peut se recueillir minable sur une croix de Lorraine avec divin laser tout en réintégrant d’une main la France dans l’Otan et tout en bousillant de l’autre, les acquis sociaux du Conseil National de la Résistance.
Au moins la famille de Cesaire a t’elle pu imposer au petit récupérateur nécrophile (et négrophobe ?) de la mettre en veilleuse devant le cercueil du grand petit homme noir. (comme quoi tout est possible)
Ainsi donc, réduire une minute au silence le paltoquet de Neuilly n’aura pas été le moindre des prouesses Cesairiennes
.
Et puisque Cesaire restera vivant dans le cœur des Antilles, autant le laisser irradier de sa présence la Martinique et quitte à enfermer un mort vivant dans les catacombes sombres et sinistres d’un panthéon grandiloquent autant y emmurer le dernier combattant des tranchées 68, le dernier poilu centro-centriste de mai y’a 40 ans.
Oui, de la barricade Gay-Lussac du quartier Latin, au temple des grands hommes-la patrie reconnaissante, offrons la place humide à Dany Cohn-Bendit
Au tombeau boursouflé les bouffons surbouffis.
Que le libéral libertaire sombre au mausolée, tandis que le libre poète se chauffe à la lumière….
ainsi donc, ainsi donc, ce ne sera que justice.
tgb
photo : anne Geddes
Amen !
Rien à ajouter. Billet parfait (et la photo aussi.) Merci.
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Un grand merci à la famille d’Aimé Césaire pour avoir fait appliquer (sans doute) une volonté du défunt.
En plus, il en avait l’air vraiment contrarié le présiment.
Déjà qu’on avait du l’obliger à lire trois strophes de vraie poésie. Ca le changeait de celle mirlitonnée par un Barbelivien !
Arf !
Zgur
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Et pour Françoise:
La jolie photo a l’air d’être une oeuvre d’Anne Geddes.
Zgur
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ben merci zgur pour l’auteur de la photo (et l’étendue de ta culture qui m’étonne toujours) moi j’avoue que je n’en avais aucun idée
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Merci Zgur, tout comme dit Tgb, je ne connaissais pas l’auteur.
Une bien jolie photo, pleine de douceur et de tendresse.
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Belle photo, beau texte, bel hommage envers un homme que j’adorais…
Un reproche toutefois à Aimé Césaire.
Lors du discours, dans un dernier effort, il aurait du entrouvrir son cercueil et glisser :
« Sarkozy, le vieux nègre, il t’emmerde ! »
Arf ! Comme dirait Zgur
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