La vie barbaque (2)

Sursis parce que quand même ça sent la mort tout ça, ça sent la vie aussi et c’est ça qui fait mal. Y’a pas tant de différence au final – qu’on se pense en pensant pas à mal. ça sent la saleté putride et la mort sale, comme sur les champs de bataille – vu à la télé – sauf que c’est carrelage blanc et frigo clinique, sauf qu’on se la prend avec des gants cette sale mort là. Mais on la pressent, on la sent, on la devine dans les traces suspectes des pas dans la sciure par terre. On se sent faisander alors, terriblement pourrissant et putrescible. On sent comme un corps lourd et mort comme un squelette qui s’impatiente à l’intérieur.

On se voit tout en sang, en os et tout en abats dedans. On sent venir les mouches. On imagine le fruit de nos entrailles pas fraîches et on commence à suivre le va et vient de la machette avec inquiétude.  » A qui le tour ?  »  –  » madame était avant je crois…  »  on murmure. Et hop c’est comme automatique, on s’embarque dans le bordel du monde du crâne du là dedans. On touille bien son crémol. On voit plus son cerveau pareil, ça commence à ressembler furieu

 

sement à de la cervelle rance sauce gribiche et on se sent tripal, noué, sanglant et on se met à schlinguer la peur.

Romance ! 

–  » Et qu’est ce qu’il veut le petit monsieur ?  » couine la patronne d’autorité dans une tonalité grave et graisseuse, comme quoi, si, finalement, elle est aussi moustachue que musicale et c’est elle qui visiblement porte la culotte de cheval.

Bon ben voilà. On est repéré. Fait comme deux ou trois rats. Rien ! Fuir serait judicieux mais….Rien le petit monsieur ne veut rien, ou pas grand-chose, trouver la sortie au plus vite quitte à se frayer un chemin à coups de hachoir, retourner à Nigoland dare-dare . Voilà ce qu’il veut le petit monsieur. Mais…

Mais peut être aussi que le petit monsieur, s’il lâche ses instincts les plus primaires, voudrait bien basculer derrière l’étal et se la goinfrer sauvagement la toute boudinée ; goûter à l’opulence de la chair mure et dodue de madame Norbert, au gros gras grand cul flasque de la pulpeuse gironde. Et c’est comme si que déjà il te nous la tringlait là sur le comptoir dans son quintal 

de graisse, la bougresse, qu’il te la lui plantait son dard, à la plantureuse. Mais non, on se contrôle, on calme ses pulsions animales et morbides. Quand même on sait se tenir, se les tenir ses nerfs. On prépare sa retraite. On assure ses arrières. Mais penses-tu, voilà que ça reprend, on se sent viandard en diable, avec comme un besoin irrépressible de se la farcir la dame jambon. Tout est bon dans le cochon, tout doit être bonne dans la cochonne, dans cette femelle porcine patronymée Norbert, délicatement maquillée à la truelle de chantier et emparfumée de « sent-bon » de chez graillon sauvage.

–  » Allez ma Jeannine, mon beau boudin scianosé, écarte tes jarrets roses soyeux  – qu’on s’obsède – qu’on y aille de son rut bestial etancestral. Lâchons l’animal qu’on socialise douloureusement depuis toujours . Faisons allègrement monter nos taux d’adrénaline et de cholestérol.

 Malaxons, malaxons ! Offrons-nous ce cul de charcutière congestionnée, cet admirable troufignon plissé, ces amples cuisses mafflues, ces divines chipolatas violacées tout enrubannées de bas résilles et de fines dentelles taillées dans le filet.

– Sois merveilleusement vulgaire, Matrone, ne te force pas, reste toi-même et pose ta paire de mamelles à même le présentoir. Faut qu’on se consomme à l’outrance, qu’on se ripaille à la Rabelaisienne. Qu’on fasse bombance de bonne chère, qu’on se purifie dans l’orgiaque, qu’on se rédempte dans l’extrême, par immersion dans la matière charnelle !

On se surprend à penser tout ça, on s’en excuserait presque….

tgb

A suivre…

La vie barbaque

 » Il faut être léger, fluide et superficiel dans la profondeur « 

                                 Nietszche

Maintenant que le ventilo président va brasser le vent des Européens, et faire des moulinets avec ses grandes oreilles, on peut toujours espérer qu’il cesse de nous pomper l’air ici.

En attendant, profitons précisément de cet été qui vient pour nous aérer et nous oxygéner les neurones.

Et pour nous ventiler juillet, une ‘nouvelle ‘ en 5 épisodes d’un certain tgb  : La vie barbaque

Aprés ça je vous garantis que vous ne verrez plus jamais pareil votre boucher et sa dame à la caisse

La vie Barbaque (1)

On a repéré, pas loin, une boucherie-charcuterie-rôtisserie-souvenirs tout en un. Folklore et traditions. Bio genre. On trace. La devanture est décrépite ; sur la porte, un panneau, sur le panneau des mots :  » la boucherie Norbert est transférée en face  » On vérifie. C’est vrai.  » Laboratoire Norbert  » inscrit au néon rouge sang. Ben merde ! qu’on se dit, ça promet du produit pharma de qualité ! On traverse donc.

 » Norbert, roi de la Tripe, champion de France 93  »  Marqué en gros avec T majuscule, gage d’authenticité fermier. On entre. La porte est musicale, elle fait gling-gling. C’est gai.
Le boucher n’est pas musical, mais il a une moustache. C’est son droit !

La boucherie-charcuterie-rotisserie Norbert sent le poisson : c’est pas banal ! La femme du boucher n’est pas musicale, mais elle à une moustache aussi ; ça a son charme. Elle a l’élégance charcutière avec quelque chose de Fellinien. On sent poindre l’émergence d’un fantasme. On jauge. On évalue. On audite.

Libidineuse en diable la grosse ! On reluque et on mate. On la suppute toute en chair mettable, tout en disposition adipeuse. Cette sale gueule à la gueule de l’emploi. Rien de plus barbaque, rien de plus bidoche, rien de plus viande que cette viande charcutière là, boudinée dans sa robe pas belle, quasi déguisée en rôti érotique, la garce ! On hésite, se retient, on prend sa place dans la file d’attente.

On a un doute quant à la clientèle et la marchandise exposée, comme une confusion bizarre – qui mange qui ? – Une angoisse : la vie ne serait pas un jeu vidéo ?

L’établissement Norbert est une galerie d’art. Un lieu d’exposition post-moderne aux installations les plus tendances. ça bouscule furieusement l’ institution picturale, bouleverse d’entrée la conception muséale contemporaine. C’est ici, on en jurerait, que se prépare la révolution culturelle de demain.

Car le boucher Norbert de la boucherie Norbert est un artiste, un homme de goût et de viscères. Il ringardise à lui seul, les plus activistes des bargeots Viennois. Avec lui,  les arts plastiques prennent un coup de vieux et la beauté plastique de sa dame, pas formaté Barbie, est la preuve évidente de l’exception culturelle française.

Galerie de portraits natures, détournements d’objets usuels et tranchants, ça sent le conceptualisme pur jus. Têtes de veau, têtes de mouton, têtes de cochon et leurs deux admirables têtes de noeuds dans un superbe alignement, tout ça frôle l’exposition totale, le tête à tête existentiel, la tête de con esthétisée.

On n’y est pas indifférent et on projette déjà dans une performance décalée leurs tronches de grossiers beaufs dépecées en tranches à la machine à jambon, en fines lamelles carpaccio bien découpées suivant les pointillés. Du body art à donf. ça ouvre des perspectives.

– « Au suivant !  » fait le gros lard fumé d’une voix étrangement fluette ( il a un mégot coincé entre les lèvres et arbore sa couperose du dimanche). Quand même, ça jette un froid ! –  » non, encore un instant monsieur le bourreau « – qu’on se pense très fort. Chance ! une bonne femme informe et quasi transparente qu’on avait pris pour une garniture, grille la place. On la lui cède volontiers ;

…sursis…

à suivre….

la France qui gagne

y’a plus d’boulot,

                                                                        y’a plus d’pognon,

                                                                                                                                                                     y’a plus d’buts,

y’a plus d’sécu,

y’a plus d’infos,

y’a plus d’opposition,       

y’ a plus d’europe,

y’a plus d’clops,

                                                                                                                                                                                                                                      y’a plus d’abeilles,  

y’a plus d’forêts,

y’a plus d’pétrole,

y’a plus d’code du travail,

y’a plus d’vacances,

                y’a plus d’eau

 y’a plus d’pain

y’a plus rien

                                                          mais y’a  toujours

le plus grand tour de France

du monde.

 tgb 

scoop toujours

Scoop

Le port du voile serait toléré aux usa sous certaines conditions

Scoop encore
 

Les talonnettes de notre président seraient fabriquées en chine

Scoop toujours

En pleine hausse du pétrole
Le génie de l’économie
Carlos Goshn patron de Renault Nissan
Arrive à multiplier mentalement 4X4
 

En exclusivité

La photo volée par un paparazzi
du moral des ménages


Indiscrétion

Xavier Darcos nous confie :
 
Grâce au boulot fantastique de Brice Hortefeux nous aurons beaucoup moins d’élèves dans certaines classes de banlieue à la rentrée

Dernière minute

Le nouveau président de L’ORTF ferait une commission tous les matins ; Jean François Copé confirme


Scandale

Georges Bush aurait vu sa demande en mariage rejetée : le Dalaï Lama ne serait pas vierge

Incroyable

Selon certaines rumeurs persistantes Christine Albanel serait ministre de la culture. Prudence cependant l’info reste à vérifier. No comment du côté gouvernemental.

Flash spécial

L’éminent chercheur scientifique, ancien et futur ministre Claude Allègre aurait mis au point un nouveau carburant révolutionnaire et pas cher.   Et le prouve devant les photographes


Investigation

Après enquête approfondie, on est en droit de révéler que, dans sa jeunesse, le libéral Bertrand Delanoë aurait été socialiste. Indigné Manuel Valls dément catégoriquement :

On n’a pas le droit de salir un homme avec ce genre de calomnies – nous dit il.

Délinquance

Un gang très dangereux sévit toujours dans le 19éme arrondissement  (Buttes Chaumont).

La mairie réclame officiellement des renforts de police.

Spectaculaire

Notre généreux président aurait proposé d’offrir l’un de ses six cerveaux au receveur compatible Serge Dassault

                     (merci président titre le figaro)


Bonne nouvelle

Après la crise des subprimes l’économie américaine repart à la hausse

Le mot du jour

tgb nous déclare : Si la vieillesse est un naufrage, la jeunesse aussi.

Pas mieux.

tgb

les jolies colonies de vacances ?

Bon positivons.

Si le sarkozisme pour moi, a finalement une utilité pédagogique, c’est de bien me faire comprendre et concrètement encore, ce que fût le pétainisme, spécificité locale, et comment une énorme partie de la population française, en sa majorité silencieuse et consentante, a pu s’en accommoder, voire s’en réjouir.

Moi qui ai la chance (sans avoir à m’en vanter vu que je n’y suis pour rien) d’être issu d’une famille rangée instinctivement, presque par nature, dans le camp estimable et justement vainqueur, la collaboration restait un avatar de l’histoire de France, une tâche honteuse et indélébile mais circonstanciée et lointaine.

Or, je suis en train de prendre péniblement conscience qu’elle est fondamentalement une constante de notre peuple, une composante de notre mode de fonctionnement, une inclinaison assez naturelle de notre culture ordinaire.

Certes nous avons échappé au fascisme à l’italienne, (qui renaît de ses cendres) au franquisme espagnol (et Aznar rode encore), au national socialisme Hitlérien, mais notre particularité qui perdure reste ce goût tranquille pour le conformisme servile, l’obéissance consciencieuse et la délation pépère de bon Français faisant respectablement son devoir de bon français.

Car évidemment, comme les copains, on a assez facilement la haine des autres, le mépris facile des plus faibles, le goût malsain du bouc émissaire et des penchants scabreux qui ne demandent qu’à s’épanouir pour peu qu’on les caresse dans le bon sens du poil.

Et il se trouve donc que ce sarkozisme, que l’on nous survend moderne, a du talent pour la chose, s’y connaît en viles flatteries de reptilien beauf et a en lui, quelque chose de pathétiquement archaïque, de l’ordre précisément de cette trinité poisseuse et indémodable :

travail, famille, patrie : cette trinité qui sent bon son populisme satisfait et étroitement bourgeois.

Le flic obéissant aveuglement dans son souci servile de l’objectif quantifié et de la rafle performante
L’administration scrupuleuse dans son efficacité pointilleuse et ses statistiques lissant les drames humains en colonnes de reporting.

Le ministre zélé et adipeux, appliqué dans sa culture du résultat et tout à ses records espérant la reconnaissance du chef et la promotion qui s’ensuit.  (les bons cons faisant les bons amis)      

Colonel noius voilà….                                                                             

Le propagandiste suffisant dans sa morgue décontractée tout concentré à dénoncer les témoins de l’incendie plutôt que ceux qui l’attisent.
Le journaliste complaisant dans sa soumission ambitieuse, faible avec le fort, fort avec le faible.
L’intellectuel de service s’indignant du fascisme d’hier ou du bout du monde et justifiant, arrogant, celui sous ses yeux et devant chez lui.

Et toute cette populace, vengée du malheur des uns, indifférente au mieux, dans sa lâcheté ordinaire, à l’humiliation des autres, tout à son aspiration à l’ordre misérable et hiérarchique, et prête à échanger deux barils de liberté dont elle n’a que faire contre un pur baril de sécurité fantasmée et méchamment matraquée.

Cette France normalement hideuse qui se dessine, dont la traque aux sans-papiers, n’est finalement qu’un avant-goût obscène, un laboratoire du contrôle à venir, ce sont les pauvres, puis les classes moyennes, qui se croient à l’abri car n’ayant rien à se reprocher, (sauf de laisser faire), qui en seront les inévitables et prochaines victimes.

Inévitable car c’est un processus classique et constant dans l’histoire.

Bien sûr et heureusement la France vigilante secrète ses anti-corps et des femmes et des hommes de tous milieux, de toutes origines et dans leur souci de dignité et d’humanité sauvent l’honneur d’un pays retournant à ses plus bas instincts.

 Mais tant que les centres de retention (ah ces charmants euphémismes) mais plus sûrement les camps d’internement, cet arbitraire concentrationnaire, cet été carcéral du triage, se dilueront dans les joyeuses colonies de vacances et les campings des flots bleus, les barbelés en attendant les miradors, s’incrusteront bien peinards dans le paysage estival de notre douce France en toute sa triste laideur…

Oui, tant que la révolution, c’est pour après les vacances…

tgb

Rauque n’ Râle

Il y a quelques années : soirée nomade à la fondation Cartier.

J’accompagnais ma douce.
Un peu au flan, sans billet, nous allions écouter, idée saugrenue avec le recul mais bon, Michel Houellebecq dans un de ces récitatifs poétiques et musicaux, assez tendance à l’époque.
 
Juste avant, dans un troquet pas loin, on avait pris une bière, histoire de…

C’est là que nous l’avons vu.

Assise, discrète et désinvolte, juste à la table à côté. On se demandait bien ce qu’elle foutait là. Un peu lasse, un peu froissée.

J’avais déjà croisé Nick cave à Pigalle, Arno à Bruxelles… mais elle, là, à quelques centimètres…

Sans abuser, avec pudeur tout en osant, évidemment nous la regardions. Tenue vestimentaire savamment négligée, cheveux gras, visage gris. Elle avait cette étrange présence à la fois triste et fragile et foutrement sereine.

Revendiquée nature.

On l’avait laissé là, à regrets, pour rallier Cartier.
Devant la fondation : une foule considérable, mélangée, métissée, toutes générations.

En ces temps-là, le phénomène  Houellebecq démarrait déjà, mais, tant de monde pour écouter les poèmes d’un écrivain incertain…

Alors nous sommes rentrés. Alors nous avons assistés, assis par terre et affligés au spectacle Houellebecqien.

Un Houellebecq figé, pétrifié, inerte : absent !!!

Admirablement désincarné, au charisme stupéfiant de macaroni cuit.

Une voix inaudible
Des textes insipides
sur une musique d’ascenseur à chier.

Un Rimbaud de maison de santé.

Alors la salle s’est vidée. Alors la salle d’à côté s’est remplie. Alors nous avons planté là, le clown inconsistant dans toute sa fadeur ânnonée.

Et nous avons compris
La foule c’était pour elle
Rien que pour elle.

Elle est entrée, accompagnée de deux musiciens
Elle a dit quelques mots en français
Quelques mots en anglais
Elle a psalmodié un texte qui indistinctement et dans une litanie, est passé du récit linéaire au chant bouleversé.
Sa voix s’est élevée, mélodieuse, lancinante
Et somptueusement sale.
En cette alchimie bizarre du pur et du crade
Du rauque et du râle et du cri retenu.
Quelques accords de guitares acoustiques
Et ce fut l’irruption du réel mêlé à la magie
Jusqu’à la flamboyance.

Et La grâce.

Instant d’autant plus rare qu’inattendu.

Et nous laissions Houellebecq, le réfugié fiscal irlandais, à ses pauvres flatulences et en sa posture de poseur faussement désabusé et mal dégrossi. (visiblement depuis il ne s’en est pas remis)
 
Si aujourd’hui le Libé du cuistre farceur Joffrin-Mouchard, avait quelque peu encore le respect de ce qu’il fût et un reste de teneur éthique et journalistique, il ne ferait évidemment pas sa une marketing sur un produit mannequiné lisse, clinique, vaguement de gauche tout en plastique, avec CD sous vide ( et reprenant il n’y a pas de hasard un texte de Michel Houellebecq) mais bien le portrait sublime et radical de notre îcone rockeuse de l’anti bling bling et du vrai de vrai.

Ce que l’Amérique dans son génie peut nous offrir de mieux.
 
En ce 21 juin, jour de la fête du saucisson à l’ail musical et Languien, un de ces gadgets socialiste , nuit blanche, véli’b et paris plage, qui permet l’air de rien de justifier son libéral décomplexé tout en restant super de gauche cool et sympa, que Carla sois belle en son plan média et la ferme, tandis que la beauté rebelle de chez Cartier nous saoule de toute son âme soul et déchire sa race.

Libé est mort, Patti Smith est vivante
Finalement deux bonnes nouvelles.

 tgb 

land 250 – exposition photos de patti smith – fondation Cartier _ Présence dédicace de l’auteur 21 juin – Fin de l’expo 22 juin . 

« Zinneke »

LU, ce soir, 18 H, Station Pigalle :

                                                   Abandonnez Sarko, pas votre chien…

(et si votre chien s’appelle SARKO, c’est votre problème – ça c’est moi qui rajoute)

 tgb

photo sculpture : « Zinneke » – chien batard en belgique –   

Mais qu’est ce que c’est que ce peuple de rouquins gorgé de Guinness, de whiskey et de Joyce, éleveur d’ovins et de puces informatiques qui fait rien qu’à contrarier l’Europe de nos élites clairvoyantes ?

C’est pas pour cafter, pas mon genre, mais y’en a quand même marre de ces pécores qui font là où on leur dit de faire quand il s’agit d’élire un Berluscopopuliste, un démagozarkozygue et qui dés qu’on leur demande de répondre oui ou oui à une question où il faut répondre oui, finissent par répondre non, comme des cons.

C’est pourtant pas compliqué

La réponse est OUI
Peu importe la question.
 
A quoi ça sert que nos fabricateurs de consentement breveté par les meilleurs spin-doctors du monde et relayé par un rouleau compresseur médiatique bigrement couillu en consensualité se décarcassent ?

A quoi ça sert de mettre tant d’application, tant de sophistication à abrutir les masses populaires, si, sur un referendum basique et fastoche où le choix se situe clairement entre un oui socialo libéral et un oui libéralo-social, les bouseux ne sont même pas foutus de cocher la case indiquée ?

Car, c’est quand même pas une poignée de celtes frustres et ingrats qui plus est, à peine sorti de la misère grâce à notre euro-pognon, qui va bloquer le processus gagnant gagnant de 500 millions d’idéalistes européens dans leur marche triomphante vers le paradis capitalo-technocratique bruxellois où l’on a toujours le juste souci d’harmoniser les lois sociales sur le pire.

Certes sur ces 500 millions d’Europhiles convaincus, les français ont dit non, les hollandais on dit non, les allemands auraient dit non, les anglais aussi, les italiens pareil et les danois tout autant, mais on eut quand même la lucidité de ne pas leur poser la question, tant les peuples même conditionnés finissent toujours par sentir un peu des pieds et qu’après ça schlingue grave dans les isoloirs, obligeant nos oligarchies chatouilleuses du tarin à mettre du sent bon dessus avant de tout aseptiser au kärcher avec des hauts le cœur.

Que l’Europe enfin, dans sa grande sagesse, se passe définitivement des peuples laborieux et la démocratie, des opinions publiques un peu dure de la feuille :

Elle fera leur bonheur malgré eux.
Au napalm s’il le faut.

C’est précisément ce que nous propose un Daniel Cohn Bendit au mieux de sa forme libertaire :

« Le non irlandais a une fois de plus montré que les référendums nationaux constituent un instrument inadéquat pour décider des questions européennes ». Communiqué du vendredi 13 juin 2008

Tandis qu’un député européen vertement libéral, élu par personne et sans cravate – donc forcément de gauche – est évidemment plus adéquat.

Se substituer au peuple, c’est d’ailleurs ce qu’avait bien capté l’UMPS au dernier congrès de Versailles en corrigeant subtilement les égarements d’une population infoutue de voter droit.

– imbéciles d’irlandais –
nous déclare courageusement le télévisionnaire Minc, plagiste d’entreprise en faillite, plagiaire d’essai pas transformé et fossoyeur de journal de ré(v)férence.

Quand on est l’auteur de l’historique : – Sarko est fait pour le job – on n’est évidemment plus à une connerie prés et on a toute latitude pour se les enfiler comme des perles avec cet air condescendant que Bolloré lui envie quand il lui signe ses chèques.

Non, déjà que le peuple est à peine capable de voter pour le bon chanteur à la star Ac, qu’il est tout juste bon à pétitionner pour le retour de PPDA, héros du journalisme critique et indépendant, à la une de la une, on ne va quand même pas prendre le risque que la plèbe ne plébiscite pas quand on lui demande de plébisciter là où on lui demande de plébisciter.

Lui demander de choisir la société dans laquelle il souhaite vivre est une évidente aberration politique.

Et puis quoi encore ?

Parce que, résultat des courses, maintenant notre quasi Euro-président, le mari de la chanteuse tsoin tsoin, qui se remettait à peine, à mieux crapahuter dans les sondages ;  ben il est tout navré.

Alors qu’il pourrait tranquillement continuer à dédicacer les disques de sa femme au beau milieu d’un troupeau d’infirmières en chaleur … (C’est quand même vrai que c’est con un people quand il mouille abondamment pour son propre bourreau.)…

le voilà obligé de cacher ce peuple qu’il ne saurait voir, jusqu’à ce que le Oui s’ensuive.

Pour faire simple la prochaine fois, un seul bulletin possible : oui ou oui

Mais entre le Oui Cohn Bendit
Et le Oui Sarkozy

Le choix restera cornélien.

Heureusement y’aura pas de prochaine fois.

Tgb

Grand jeu concours – sauras tu reconnaître ce personnage politique (photo du haut) qui cache sa grosse tête derrière son tout petit doigt et qui aura beaucoup contribué au non irlandais par son arrogance tout en faisant une leçon culpabilisante à un peuple Celte peu sensible à ce genre d’arguments ?

Bol d’EIRE

NO, NON, NEIN, NEE, EZ, NE, NANN, AWA, NEJ, EI, NAGE, OHI, NEM,, NEEN, NEI, NIE, NAO, NU, NENI…

27 manières de dire non à cette Europe-là.

Celle d’une oligarchie contre les peuples
De l’économie contre la politique
De la technocratie contre la démocratie
De la compétitivité contre la solidarité
De l’atlantisme contre l’européanisme
Du profit contre l’humanisme
Des 60 Heures hebdos contre nos 35 H
De la régression sociale contre le progrès

Cela dit, ne nous faisons aucune illusion : le peuple a mal voté ?
il sera dissous ( t ?) (on peut faire confiance aux socialistes)

et comme disait l’autre :

– Dix sous  ( un peu moins de deux euros) c’est pas cher –

En attendant, soyons fous, tous au pub  (je nous accorde pour cette fois un peu d’opium du peuple)

du foot, des potes, une Guiness, et même une clope…(la vie quoi !)

c’est pas tous les jours qu’on rigole

tgb

Mickey in Babylone

Arme de distraction massive (ADM)

                                      Dans les ruines de Babylone

Et pendant ce temps-là à Space Mountain :

Mme Bush femme de néo-colonialiste peu distingué, visite, tout en indignation héliportée, la vallée de Bamiyan, où se dressaient les statues géantes de deux Bouddhas détruites par les talibans il y a sept ans

L’inculte à talonnettes, le nabot de Blanche Neige, modernise la ligne du RER A de chez Eurodisney en faisant semblant de compatir au sort misérable des usagers, tout en suçant la queue du Mickey de passage à Paris.

                          attraction in Bagdadland ! (en projet à Téhéran)

« L’Amérique est le seul pays à être passé directement de la barbarie à la décadence sans être passé par la civilisation »

  (Oscar Wilde : Dublin 1854-Paris 1900 – ou Albert Einstein selon les sources)

tgb