
Il y a quelques années : soirée nomade à la fondation Cartier.
J’accompagnais ma douce.
Un peu au flan, sans billet, nous allions écouter, idée saugrenue avec le recul mais bon, Michel Houellebecq dans un de ces récitatifs poétiques et musicaux, assez tendance à l’époque.
Juste avant, dans un troquet pas loin, on avait pris une bière, histoire de…
C’est là que nous l’avons vu.
Assise, discrète et désinvolte, juste à la table à côté. On se demandait bien ce qu’elle foutait là. Un peu lasse, un peu froissée.
J’avais déjà croisé Nick cave à Pigalle, Arno à Bruxelles… mais elle, là, à quelques centimètres…
Sans abuser, avec pudeur tout en osant, évidemment nous la regardions. Tenue vestimentaire savamment négligée, cheveux gras, visage gris. Elle avait cette étrange présence à la fois triste et fragile et foutrement sereine.
Revendiquée nature.
On l’avait laissé là, à regrets, pour rallier Cartier.
Devant la fondation : une foule considérable, mélangée, métissée, toutes générations.
En ces temps-là, le phénomène Houellebecq démarrait déjà, mais, tant de monde pour écouter les poèmes d’un écrivain incertain…
Alors nous sommes rentrés. Alors nous avons assistés, assis par terre et affligés au spectacle Houellebecqien.
Un Houellebecq figé, pétrifié, inerte : absent !!!
Admirablement désincarné, au charisme stupéfiant de macaroni cuit.
Une voix inaudible
Des textes insipides
sur une musique d’ascenseur à chier.
Un Rimbaud de maison de santé.
Alors la salle s’est vidée. Alors la salle d’à côté s’est remplie. Alors nous avons planté là, le clown inconsistant dans toute sa fadeur ânnonée.
Et nous avons compris
La foule c’était pour elle
Rien que pour elle.
Elle est entrée, accompagnée de deux musiciens
Elle a dit quelques mots en français
Quelques mots en anglais
Elle a psalmodié un texte qui indistinctement et dans une litanie, est passé du récit linéaire au chant bouleversé.
Sa voix s’est élevée, mélodieuse, lancinante
Et somptueusement sale.
En cette alchimie bizarre du pur et du crade
Du rauque et du râle et du cri retenu.
Quelques accords de guitares acoustiques
Et ce fut l’irruption du réel mêlé à la magie
Jusqu’à la flamboyance.
Et La grâce.
Instant d’autant plus rare qu’inattendu.
Et nous laissions Houellebecq, le réfugié fiscal irlandais, à ses pauvres flatulences et en sa posture de poseur faussement désabusé et mal dégrossi. (visiblement depuis il ne s’en est pas remis)
Si aujourd’hui le Libé du cuistre farceur Joffrin-Mouchard, avait quelque peu encore le respect de ce qu’il fût et un reste de teneur éthique et journalistique, il ne ferait évidemment pas sa une marketing sur un produit mannequiné lisse, clinique, vaguement de gauche tout en plastique, avec CD sous vide ( et reprenant il n’y a pas de hasard un texte de Michel Houellebecq) mais bien le portrait sublime et radical de notre îcone rockeuse de l’anti bling bling et du vrai de vrai.
Ce que l’Amérique dans son génie peut nous offrir de mieux.
En ce 21 juin, jour de la fête du saucisson à l’ail musical et Languien, un de ces gadgets socialiste , nuit blanche, véli’b et paris plage, qui permet l’air de rien de justifier son libéral décomplexé tout en restant super de gauche cool et sympa, que Carla sois belle en son plan média et la ferme, tandis que la beauté rebelle de chez Cartier nous saoule de toute son âme soul et déchire sa race.

Libé est mort, Patti Smith est vivante
Finalement deux bonnes nouvelles.
tgb
land 250 – exposition photos de patti smith – fondation Cartier _ Présence dédicace de l’auteur 21 juin – Fin de l’expo 22 juin .
C’est clair libé est mort…
carla m’a tuer!
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quant à july et joffrin, largement complice d’assassinat de quotidien
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L’autre qui prétend être de gauche, et les questions si timides des journalistes, et l’autre qui dit qu’elle apprécie Hortefeux en tant que personne… Honteux !
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