Souchiennes, Souchiens…

Ceux qui aiment marcher en rang sur la même musique n’ont pas besoin de cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement- Einstein

C’est une affaire entendue on a tous en nous quelque chose de Johnny. On n’a pas traversé 50 ans de vie française sans être imprégné de johnnisme made in yéyé.

Si l’instinct est l’intelligence des pauvres, alors le Jean-Philippe avait sacrément un gros QI du blair pour renifler l’ambiance et se tracer la route. Arrivant à incarner le pire et le meilleur du bon franglais bien de chez nous.

Passer d’enfant de la balle à monument institutionnel n’est pas donné à tout le monde mais,

cet unanimisme hystérique d’émotion collective obligatoire, cette injonction effroyable à être Johnny et à rejoindre le cortège grégaire a quelque chose de salement totalitaire et de bien flippant.

Etre Johnny, c’est participer à la grande messe lacrymale, communier nationalement et verser sa goutte au pot commun. C’est se rendre invisible dans la foule, non suspect aux yeux des fabricateurs de consensus, intégré à la famille.

A pleuré comme à voté !

Etre Johnny c’est comme être Charlie, être invité à la table de l’unité nationale et malheur à l’hérétique, déjà les bonnes consciences alignées toutes à remplir de vide la tête des riens, de préparer le bûcher de l’inquisition :

« C’est justement ceux qui ne sont pas « Charlie » qu’il faut repérer…ce sont eux que nous devons traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale… » Nathalie de Saint Cricq experte en conformation et en Emmanuel nous voilà !

Jean-Luc Mélenchon, luttant contre la destruction de nos conquis sociaux tenta à l’automne de mobiliser un million de manifestants sur les champs Elysées. Ce fut un fiasco. C’est étrangement l’idole des jeunes devenus vieux qui naquit dans la rue et finit dans un paradis fiscal qui réalisa (plus ou moins) cette performance et donc indirectement dans la captation et l’instrumentalisation de l’évènement, Emmanuel Macron.

Macron entre deux opérations de marketing funéraires – celle de la France d’en haut avec J’endors Messon, celle de la France d’en bas, avec Johnny Vacances.

Il y a quelque chose de totalement désespérant à ce constat qui pourrait pousser à la résignation et à la définitive démotivation. Quand on a l’ambition de représenter le peuple (mais le peuple existe-il ? ) et que ce peuple met plus d’énergie à enterrer son héros (héraut ?) plutôt qu’à empêcher l’enterrement du code du travail, on ne peut pas se contenter de dénoncer le panem circences où de l’envoyer se faire Jean-Philippe Smet ailleurs.

Il y a là quelque chose de l’ordre de l’interpellation qui oblige à l’exigence et à la modestie.

Au moins le peuple de Johnny existe-il lui puisque dans la tentative de récupération de Macron, lui fait-il savoir d’entrée par des huées qu’il est venu rendre hommage à la star et pas à la groupie opportuniste.

Ce que la censure de l’ORTF gommera fort consciencieusement au montage.

mais bon…

Avec Johnny c’est un peu Victor Hugo et Ambroise Croizat qu’on enterre une seconde fois. Ambroise Croizat et ses conquis sociaux inhumés à la sauvette. Victor Hugo et sa légende des siècles passé à la moulinette de la variétoche.

Que Victor revienne triomphant de son exil politique de l’île de Jersey, que l’autre finisse en exil fiscal dans l’île de St Barth, je ne suis même pas sûr qu’il faille y voir une allégorie.

Juste un triste constat de notre vulgarité.

tgb

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L’homme est un homme pour l’homme (et ce n’est pas un compliment)

(dans l’injonction compassionnelle à verser au pot national ma larme d’hommage « je suis Johnny » permettez moi de parler d’autre chose).

trouvé sur twitter :

meute de loups : les premiers sont les plus vieux ou blessés. suivent les plus vaillants, les autres et seul, derrière, le mâle dominant qui surveille. La meute marche à la vitesse des plus faibles ! alors là ! le premier de cordée est le dernier ? aie ! c’est pas du macronisme !  Etienne Liébig

Si l’homme est un loup pour l’homme, le loup n’est pas un loup pour le loup. Constater à quel point il y a plus de solidarité chez les animaux que chez les êtres humains, c’est admettre qu’entre toutes les espèces en voie de disparition, l’espèce de con, dans sa triste vanité, est le plus terrifiant des prédateurs, son propre prédateur.

Ainsi oui nous, animaux civilisés serions plus régressifs que quelque animal sauvage que ce soit et prêt à décimer l’humanité par simple intérêt particulier ou désir immédiat.

Dans la cruauté amorale de la nature et des cycles de la vie, si l’animal a pour obsession la survie de sa propre espèce, si le chef de meute, le mâle dominant a pour fonction de se reproduire et ainsi de pérenniser sa race, l’homme lui est prêt à tout sacrifier à ses pulsions personnelles et pour dire les choses simplement, à sa cupidité, quitte à décimer son environnement, à génocider sa famille.

Le  » Chacun est seul responsable de tous. «  de St Exupéry se transformant en un « que chacun se démerde et la merde pour tous ».

Dans son délire d’accumulation et d’idéal milliardaire, le macronien compétitif par exemple, le libéral libertaire au darwinisme mortifère, chacun contre chacun et tous contre tous, met toute son intelligence et toute son énergie à spéculer à son seul profit au détriment de tous les autres.

Si lui à court terme y gagne, sur le plus ou moins moyen terme tout le monde y perd, lui itou, son moi d’abord et après moi le déluge ruisselant, pour tout habillage idéologique.

Par un étrange effet pervers de son évolution, l’homme-capital oubliant sa part d’animalité finit par y laisser sa dose d’ humanité pour mieux retourner à la pire des bestialités.

Oui, si l’homme est de moins en moins animal, il est de façon consternante de plus en plus bête.

Alors si nous ne sommes même plus dignes d’être des loups, même plus assez respectueux pour être des corbeaux, même plus assez coopératifs pour être des blaireaux, ne sommes nous devenus rien d’autre que des « chiens » dans la chiennerie d’un capitalisme autodestructeur et cannibale.

Et peut-être bien alors que « Si le chien est le plus méprisé des animaux, c’est que l’homme se connaît trop bien pour pouvoir apprécier un compagnon qui lui est si fidèle. » Cioran

tgb

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De l’influence météorologique sur nos révolutions

 A l’heure des préoccupations climatiques, on ne dira jamais assez combien la météo en nos contrées tempérées a de l’incidence sur les processus insurrectionnels.

En effet, si en Russie les bolcheviks, des gens sérieux, rudes et robustes, un poil cryophiles voire thermophobes n’hésitent pas à faire une première révolution avortée en 1905 en plein mois de janvier, et janvier chez les soviets c’est pas les deux jolis flocons de neige tombés hier sur Paris, s’ils remettent ça en février puis en octobre 17, il y a tout juste un siècle, pour finir par prendre le Palais d’Hiver (d’HIVER) en novembre, chez nous, en notre pays attiédi et frileux nous préférons nettement barricader à la belle saison.

Les temps chauds étant assez propices à la prise de l’apero et de la bastille tout en même temps et à la subversion bronzée en Marcel.

Il n’est évidemment pas anodin que notre grande révolution de 89 (ainsi que celle de 1830) se déclenche en juillet, que la Commune de paris se consume au printemps 1871, quant au monôme estudiantin de 68, qu’il se la pète en mai entre deux cocktails germanopratins et molotov.

En cette saison pré hivernale, accablée, résignée, anesthésiée, il n’est pas surprenant que l’insurrection ne vienne pas même en bottines fourrées, et qu’elle attende un certain confort climatisé pour exprimer sa grosse colère.

Il n’est pas de contestation en France dans les frimas d’automne, à moins d’un été indien particulièrement relevé, pas plus que d’émeutes populaires dans les froidures d’hiver et d’ailleurs Jean Claude Mailly tout emmitouflé de nous le confirmer – Le lancer de pavés avec moufles est un handicap certain – tandis que Laurent Berger tout frigorifié de surenchérir : – c’est pas parce qu’on a 9 millions de pauvres et trente mille enfants qui dorment dans la rue qu’on est obligé de se les geler par solidarité ; on n’est pas l’abbé Pierre. –

En ce pays tiède où la frilosité gagne, on a le syndicalisme estival et douillet.

Oui il faut bien l’admettre, le degré de motivation contestataire est largement lié aux degrés du thermomètre et que même en Damart ou en polaire, acquis opportunément à la saison des soldes, la pluie le vent le froid la neige restent contre-révolutionnaires.

Donc en ce pays qui se soulève tôt mais pas trop quand même, faut pas compter sur un mouvement général avant le printemps et, manque de pot, comme cette année nous commémorerons la bamboula soixante-huitarde avec le mr météo du macronisme révolutionnaire, l’espèce de Cohn (Bendit), il est probable que la prochaine révolution prolétarienne soit remise à une date ultérieure.

D’autant que la mort probable de l’icône chaleureusement  nationale Hallyday, amène à congeler un certain temps toute tentative d’insubordination à parler d’autre chose.

Bref résumons.

En France pas de révolution (même en tongs) à la rentrée. A la rentrée on rentre. Rien de possible en automne pas plus qu’en hiver. Pour cette année au printemps nous déposerons une gerbe sur la non tombe du soixante-huitard inconnu, dans la célébration reconstituée de ceux qui en firent carrière.

Par l’effet pervers des congés payés nous pouvons d’entrée renoncer à l’embrasement populaire dans l’été. (plage, tour de France, barbecue…).

Vu le temps qu’il fait, vu le temps qui reste, par constat, aucun créneau disponible dans l’agenda révolutionnaire à venir.

Un espoir toutefois : le réchauffement climatique.

Avec la montée des températures on peut entrevoir de nouvelles perspectives.

Je vous encourage donc toutes et tous à consommer, polluer, aggraver notre empreinte carbone. Le CO2 est désormais l’allié des révolutionnaires.

Comme quoi dans le macronisme ambiant,

y’ a pas que des mauvaises nouvelles.



tgb

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Cette connerie disruptive

Disruptif… ! En voilà un mot qu’il est bio !

Innovation disruptive, technologie disruptive, président disruptif…ça disrupte grave dans nos chaumières, ces temps ci.

Etre disruptif c’est tendre à la rupture, changer de logiciel ou de modus operandi. Mais pas seulement.

On ne dira pas à sa femme de disrupter avec son amant, en revanche on pourrait très bien lui conseiller de disrupter question culinaire (désolé pour le côté sexiste de la chose) et d’abandonner le beauf mironton un peu trop Paulette au profit des raviolis sphériques au thé versus cuisine moléculaire.

Si être boulanger c’est vulgairement perpétuer la tradition du batard, si être néo boulanger c’est déjà participer à l’innovation du crouton, être vraiment disruptif question pétrin c’est devenir uber boulanger et entrer en grandes pompes dans la start up nation du quignon décongelé.

Oui, dans le concept de disruptivité il est une notion de rupture avec les anciens modèles, encore, faut-il en créer de nouveaux.

Certes, cesser de rembourser des montures Chanel à tous les bigleux assistés ou décourager les chômeurs de partir bouffer les aides colossales de l’état providence aux Bahamas c’est rompre, mais proposer de ne plus rien rembourser du tout à celles et ceux même pas foutu(e)s de devenir milliardaires est nettement plus disruptif.

Si, dire que demain l’université devra diffuser de l’intelligence dans un monde dispersé par le numérique c’est original (et encore), mieux vaut l’exprimer dans un langage approprié : « L’université va devoir faire des clusters d’intelligence dans un monde diffracté par le numérique » (Macron – Berlin) pour être tout à fait disruptif.

Car être disruptif c’est non seulement être pionnier dans son domaine, en finir avec les schémas anciens, mais venir surtout là où personne ne vous attend et créer un phénomène de masse.

Manque de bol, tout comme Montebourg qui ne dit pas que des conneries – « Prétendre que l’ubérisation de l’économie sera disruptif et produira de la croissance, est une connerie libérale » (Arnaud Monbetourg – in En campagne – 2016) – je le sais je le sens, je suis pas assez disruptif comme mec.

Je soupçonne même la notion de disruptivité d’être une vaste plaisanterie visant à tout changer pour ne rien changer dans le concept néo-giscardien ébouriffant du changement dans la continuité ;

«On peut y faire du coworking et y installer des start-up.» S Bern à propos du patrimoine à l’abandon..

Bref, faire du neuf avec du vieux.

Exemple : En Marche.

Débaucher de l’opportuniste à droite, faire de l’ouverture avec du carriériste de « gauche », créer un mouvement pseudo transversal dans une hiérarchie férocement pyramidale et prôner de la bonne vieille politique néolibérale réchauffée, continuation, accélération, amplification du thatchérisme d’il y a 40 ans ; inaugurer tout sourire la énième saison caritative restos du coeur et promouvoir la charité de la dame patronnesse au détriment de la solidarité citoyenne me paraît très modestement disruptif.

– Vous voulez la misère secourue, moi, je la veux supprimée. Victor Hugo

Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots. (Jaures).

Quand la politique sent le vieux on nous la sert moderne.

Déjà quand j’étais môme et qu’on nous serinait du jeune et moderne ça faisait furieusement ringard.

tgb

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Îles flottantes

 « Ils se construiront des ghettos sociaux, sécuritaires, climatiques. » François Ruffin

En ce jour d’ouverture des restaurants du coeur, il n’y a heureusement pas que de mauvaises nouvelles dans l’actualité.

Cette info par exemple dont on pourrait se réjouir : La création d’îles artificielles pour riches. Financé notamment par Peter Thiel à hauteur d’1,7 million de dollars (ce qui est somme toute négligeable) le milliardaire cofondateur de Paypal et soutien affiché de Donald Trump, l’institut Seasteading compte inaugurer une première île flottante d’ici trois ans dans l’océan Pacifique du côté de Tahiti mais quand même pas trop loin de la terre ferme on ne sait jamais.

Un Tsunami, un ouragan ou une montée des eaux est si vite arrivé.

Cette création d’une fédération d’îles artificielles qui serait reconnue comme un état à part entière, sorte de « pays start up » et dont j’ai comme une vague idée du président qui pourrait opportunément y officier, donnerait au monde sa 198eme nation en 2020.

Ingratitude de ses concepteurs, leur motivation première serait de libérer l’humanité des politiciens en réécrivant les règles de gouvernance. On pensait la chose faite depuis que les banquiers, milliardaires, et autres hommes d’affaires occupaient les plus hautes fonctions mais parmi certains puristes de la chose défiscalisée visiblement trop de contraintes encore.

Perso je n’y vois que des avantages. D’une part, c’est pas dans le paradis des milliardaires qu’on risque de reprendre les essais nucléaires et engendrer des bébés méduses. C’est toujours ça de gagné pour les peuples indigènes.

D’autre part en ces microcosmes endogames, la consanguinité, c’est bien connu, ne peut que bonifier la nouvelle race des Robinson Crusoe grand luxe. Imaginer Mr Arnault vivre en vase clos avec Mr Pinault me fait saliver d’avance rapport à la dégénérescence oligarchique.

On sait comment l’utopie communautaire des soixante-huitards fut couronnée de succès. Voir la classe dominante recycler l’affaire et le mythe platonicien de la cité idéale ne peut que susciter toute notre admiration en attendant la dystopie.

Les projets pharaoniques des émirats ayant bu le bouillon,

c’est avec grande impatience que nous attendons le passage de relais. D’autant que dans leur préoccupation écologique, ils pourraient à moindre coût installer directement leurs bulle paradisiaque sur ces îlots de plastique,

sixième continent à la dérive.

Prenant enfin conscience de leur forte capacité de nuisance, quelle noble et belle idée altruiste n’empêche, pour les riches, que de se ghettoïser, de s’ostraciser, de se retirer du monde, facilitant d’avance le recensement et le parcage définitif dans un éden concentrationnaire, sorte de gate community ou de Sun City pour multimilliardaires désoeuvrés et neurasthéniques.

Nul doute qu’après avoir rapporté triomphalement l’ultime trophée à tête d’éléphant, ils pourront s’entretuer les uns les autres à coups de magnum de champagne millésimé.

Bref, dans un de ces rares moments de lucidité, la mise en quarantaine volontaire de ces fossoyeurs de l’humanité me parait définitivement comme la marque éminente de leur contribution à l’avenir de la planète.

Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.

tgb

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Le monde est une start up

Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. Guy Debord

C’est une affaire entendue, il n’y a pas de paradis fiscal en Europe. Il n’y en a d’ailleurs pas dans le monde non plus. Le monde lui même étant un vaste paradis fiscal sans frontières, on ne voit pas comment il pourrait y avoir de paradis fiscaux dans un paradis fiscal.

et d’ailleurs Dieu lui même paie t’il des impôts ?

S’il est bien une fraude sociale chez les pauvres, il n’existe rien d’autre qu’une optimisation fiscale chez les riches. La preuve en est que vous recevez officiellement des publicités légales en ce sens par courriel et jamais de mails d’avocats spécialisés vous expliquant comment filouter bonifier les aides sociales.

C’est une évidence, les milliardaires et les multinationales ne doivent pas payer d’impôts. S’ils peuvent bénéficier des services publics, des infrastructures, routes aéroports… ils ne peuvent être contraints de respecter quelque règle sociale, ou écologique que ce soit. Accablés par les taxes, ils risqueraient de partir habiter une autre planète et faire profiter de leurs immenses talents d’autres galaxies.

C’est clair, les 0,001% des riches qui possèdent la moitié de la planète en attendant de croquer l’autre moitié sont des gens audacieux qui ont pris des risques considérables en évitant d’avaler la cuiller en argent dont ils ont hérités à la naissance ou en dépeçant courageusement des entreprises prospères, voire en licenciant par vagues salutaires des milliers de salariés fainéants, alors que pour la plupart ils rêvaient simplement de devenir pompiers assistés ou ouvriers détachés du bâtiment à se la couler douce (dans le béton).

C’ est un fait : les chômeurs craquent scandaleusement leurs colossales indemnités aux Bahamas à rien foutre tandis que les riches persécutés par l’ISF tentent désespérément de fuir sur des yachts improbables immatriculés à Malte avec le danger évident de chavirer et de finir échoués sur une plage. Il faut l’affirmer sans trembler et le dénoncer, oui au final c’est l’ISF qui crèe le SDF cosmopolite.

Alors que sur les 19 derniers mois en France pas plus de 4013 militants, manifestants, grévistes et syndicalistes ont été gracieusement conviés à des procès ou à des sanctions paternalistes, il est temps d’admettre que la chasse aux riches est elle, une ignoble stigmatisation d’une minorité fragile de la population et une atteinte intolérable aux droits de l’homme et du milliardaire dont le calvaire n’est plus ici à démontrer.

Il est indéniable que « la sécurité sociale…vestige communiste qui date de 1945 » doit être éradiqué de toute urgence au profit d’une santé pour ceux qui ont la santé où les moyens de la conserver selon les principes sains et responsables du profit et de la loi du plus fort, marques d’un capitalisme dont le nom apparait pour la première fois en 1753.

Oui l’inversion de la hiérarchie des normes stimulera la négociation entre les partenaires responsables et dynamisera positivement le dialogue.

Enfin, il va de soi que certaine subjective chroniqueuse islamogauchiste se doit de cesser toute confusion entre son statut de militante djihadiste et son boulot de « journaliste » de chez Bolloré. En cela elle porte préjudice à l’ensemble de la profession éditocrate dont l’objectivité, la connaissance des dossiers, le respect des faits et de la hiérarchie de l’information honorent nos médias et garantissent l’ indépendance et la liberté d’expression vis à vis des patrons de presse admirablement philanthropes et modestement milliardaires.

tgb

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Le César du président des riches

Pour le rôle du « président des riches » sont nominés :

Manu Macron, jeune premier de maison de retraite, rombières et rentiers pour sa prestation incontinente dans le remake moderne : Tina et Zupiter

Nico Sarko, pour son come back de vieux cabot un poil surjoué dans : Kadhafi c’est fini

Fanfoué Mollande (faussement) surpris et honoré pour son rôle dans : L’ennemi de la finance mais pas trop

et le César du président des riches est attribué à…

tgb

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La liberté est la première des sécurités

La liberté, c’est très difficile. Parce qu’il est très facile de se laisser aller. L’homme est un animal paresseux. Il y a une phrase merveilleuse de Thucydide : « Il faut choisir : se reposer ou être libre. » Cornelius Castoriadis

La sécurité est la première des libertés qu’ils disent.

En effet pour ceux, et ils sont innombrables, qui n’ont rien à dire, rien à changer, rien à espérer d’autre que de serrer la zapette de la boîte à cons entre deux caddies chez Monop, la sécurité du canapé est la première des libertés de ne penser à rien et de ne rien penser.

« Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques court à l’esclavage » A. Camus

C’est très reposant de ne penser à rien dans le confort des pantoufles.

« Si vous ne lisez que ce que tout le monde lit, vous ne pouvez penser que ce que tout le monde pense. » H. Murakami

La liberté de faire autrement, de penser autre chose, de vivre différemment, mais pour quoi faire ?

Penser comme tout le monde, faire comme on vous dit de faire, avoir peur là où on vous dit d’avoir peur et à quelle heure et alors toute loi sécuritaire, tout décret liberticide sera vécu comme un grand édredon molletonné et protecteur.

Le ver solitaire n’a pas de cerveau : s’en plaint il ? Après tout on a le droit de se choisir une vie de tube digestif.

Si je n’ai rien à me reprocher qu’est ce que je risque dit l’autre ?

D’abord il faut être bien vaniteux ou bien inconscient ou très con pour croire qu’on a rien à se reprocher. Tout parcours a ses accrocs, toute vie a sa part d’ombre, tout chemin a ses entorses, ses raccourcis, ses arrangements. Une main trop baladeuse (#balancetonporc) un petit boulot au black, un excès de vitesse par ci, une véranda sans permis de construire par là, un petit joint ado, un verre de trop, un cv bidonné… …

et peut être aussi pourrait on te reprocher d’être trop sdf ou trop pauvre ou trop chômeur ou trop assisté…et envisager de te contrôler sdf, de te pucer chômeur, de te suivre retraité, de te fliquer salarié…

si je n’ai rien à me reprocher qu’est ce que je risque dit l’autre ?

Ah la terrifiante certitude du brave citoyen, du bon français, faisant bien son devoir et dont le vieux fond pétainiste remplit les tiroirs de lettres anonymes immaculées sur le voisin trop normal ou pas assez, trop dévot ou pas assez, trop riche ou pas assez.

Si fier d’être dans les bons clous un jour et si honteux d’être l’infâme balance après le retournement et avant la tondeuse.

Cette bonne conscience ne marquerait il pas justement une étrange absence de scrupules, une étonnante forme d’aveuglement sur soi et un manque de probité au final ?

Est ce si bon signe finalement de n’avoir rien à se reprocher, c’est à dire, d’être à ce point dans les rails, dans le conforme, le formaté, d’avoir à ce point cette vocation de soumis satisfait ou d’esclave ivre de soi, de béni oui oui convenable et de bon petit soldat prêt à obéir à toutes les saloperies ?

Allez, admettons qu’on n’ait réellement rien à te reprocher, alors ça pourrait être ton fils, ton frère ou ton cousin, ou même un fâcheux malentendu, être pris pour un autre, ou payer pour l’exemple, parce qu’on n’a personne d’autre sous la main.

A toujours chercher l’on finit toujours par trouver, la petite tâche, le petit coup de canif dans le contrat. Au besoin on inventera, pour la bonne cause ; l’inquisiteur de service te fera avouer ton crime ou le sien que tu endosseras.

Un arsenal juridique de lois sécuritaires et c’est alors, pour peu que des nazillons prennent le pouvoir, ou un fou furieux qui déteste les rouquins, abhorre les myopes, exècre les bègues, l’arbitraire clef en mains, l’abus de pouvoir en kit, la porte ouverte à tous les délires paranoïaques, à tous les maccarthysmes, à tous les procès staliniens.

Et puis ce n’est pas comme si on n’avait pas utilisé l’état d’urgence pour museler des militants politiques cueillis au petit matin lors d’une de ces « visites domiciliaires » anciennement « perquisition » qui fait le délice de la novlangue pré-totalitaire.


Et pourquoi pas « brunch républicain ?»

Je ne suis pas terroriste, donc je n’ai rien à craindre dit il

Sauf qu’on est toujours le terroriste de quelqu’un, le résistant de l’autre, l’empêcheur du barbecue du voisin, l’irascible du tapage nocturne, l’amant de la boulangère, le cocu du patron, le beau frère du cousin de la tante du petit délinquant ou du trop barbu et que dans un état policier, tout le monde et chacun à forcément obligatoirement quelque chose à se reprocher, est un potentiel coupable.

Non la sécurité n’est pas la première des libertés en revanche la liberté oui est une insécurité.

S’émanciper, s’affranchir est insécurisant, libre penser, oser l’esprit critique, être rebelle, transgresser est un risque, sortir du troupeau, de la bigoterie officielle, mettre en doute, lutter, se révolter, ne pas rassurer le marché, découvrir un chemin c’est se mettre en danger.

Etre différent c’est être suspect.

La liberté c’est renoncer au collier du chien plus ou moins repu pour vivre la liberté du loup affamé.

La liberté a un coût a un prix.

La mort.

Celle de 

Daphne Caruana Galizia dont la liberté d’exercer pleinement son métier de journaliste, d’enquêter, d’investiguer s’est payée cash : l’assassinat politique.

Premier meurtre d’un journaliste en Europe depuis des lustres, évènement considérable dont les éditocrates confis de ce pays se fichent, comme si ce crime faisait honte à leur servilité ou les obligeait à mettre le nez là précisément où il ne veulent pas.

Qui en effet aurait l’idée saugrenue d’assassiner ici Pujadas ou Aphatie…, les valets de pisse des puissants dont la carrière entière consiste à ne pas déranger. « Le Français aura beau faire, il ne sera jamais qu’un courtisan, n’importe de qui, pourvu que ce soit un puissant du jour »  Chateaubriand

Ou la mort sociale

Celle de Denis Robert par exemple, harcelé financièrement durant des années, accablé de procès, insulté par ses confrères…

Non en effet, rien à gagner à être libre que le goût de la vérité, sauver sa dignité ou l’honneur.

Tous suspects, tous écoutés, tous fichés mais qu’importe puisque je n’ai rien à me reprocher avant de voir partir le petit voyou qui avait si peu à se reprocher et qui ne sortira jamais vivant du camion, avant de voir partir le rom qui n’avait pas grand chose à se reprocher, avant de voir partir mon voisin militant qui devait surement avoir quelque chose à se reprocher, avant de me voir partir moi qui n’avait rien à me reprocher …

soi disant…

« Sauvons la liberté, la liberté sauve le reste » Victor Hugo

Car oui la liberté est la première des sécurités de la condition humaine, à moins d’opter pour la condition digestive.

tgb

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#balancetonchômeur

Cher monsieur Gattaz, patron dévoué des patrons honteusement stigmatisés

En tant que bon français, préoccupé par l’économie de mon pays et soucieux d’ hygiène sociale et d’une saine gestion de la dette qui pèse sur l’avenir de nos enfants, je viens ici dénoncer une fois encore un de mes voisins, mr G……, se livrant au grave délit de chômeur optimisé.

Multirécidiviste, il est un de ces assistés, cancer de la société, qui fait rien qu’à partir en vacances vu qu’il campe en permanence dans sa voiture garée devant ma porte de garage.

Après enquête de voisinage je sais de source sûre que ce sale profiteur diplômé en informatique à osé refuser une place de plongeur dans une cantine en Bulgarie.

Un de ces riens, (comme le dit avec courage notre grand président) qui se complait dans la fraude massive aux allocations sociales (60 millions d’euros) alors que l’évasion fiscale ne nous coûte qu’à peine 80 milliards.

(et des jaloux cyniques islamogauchistes osent comparer).

Oui il faut accroître le contrôle quotidien de tous ces mauvais français et imposer à ces alcooliques, drogués, mangeurs de couscous, un bracelet électronique, doublé d’un contrôle d’urine journalier, triplé d’ une puce sous cutanée.

Dans ce triste monde de profiteurs fraudeurs je viens d’apprendre par la bonne presse bien française que notre excellent gouvernement va rendre enfin et ce n’est que justice, 400 millions d’€ (heureusement récupérés aux profiteurs des APL) aux 1000 premiers contributeurs à l’ISF, ce poison qui oblige à l’exil au Luxembourg et ailleurs tant de nos premiers de cordée.

Je forme le voeu que vous en soyez l’heureux bénéficiaire et que cela mettra un peu de baume au coeur du châtelain que vous êtes, accablé par tant de laxisme social, dans votre domaine justement acquis avec l’argent du CICE.

Pour toute récompense de mon civisme (même si je ne fais ici que mon devoir de brave citoyen) et pour fêter mon dixième fainéant de chômeur dénoncé, je ne demande rien d’autre que de recevoir un de vos magnifiques pin’s (opportunément fabriqué en république Tchèque) qui fait honneur à l’éthique sociale et solidaire du Medef.

Un vrai français (anonyme car les gens sont si malveillants)

tgb

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Premier de cordée

 » Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. » Nietzsche

Au pays de la médiocratie, la mesquinerie fait loi.

Du haut de leur petitesse, qu’ils masquent par l’étalage de leur suffisance, les médiocrates du lieu commun, de la pensée bourgeoise grassement rémunérée et de l’insignifiance compensée, les nabots du commentaire bavard et définitif et de l’arrogance saupoudrée s’en prennent avec aigreur aux géants.

Comme si pisser sur les étoiles avait la faculté de les rendre brillant.

Ainsi assistons nous ces temps ci à l’assaut décomplexé des cons moyens, de la nunucherie sidérale, sorte de conjuration des imbéciles prenant la fâcheuse habitude de placer la barre trop haute pour mieux passer dessous hop là.

Non seulement devons nous subir depuis 40 ans la confiscation et la glaciation de la pensée par une palanquée de pseudo clownosophes qui en plus de se planter systématiquement dans une impunité et une indulgence intellectuelle crasse, se refilent leurs petites entreprises à phosphorer minable de père en fils, mais en plus aujourd’hui de nous fader la fadeur tartignole des concierges de l’expertise sous vide.

Hélas, la force des médiocres étant qu’ils ne doutent de rien et n’ont honte de pas grand chose, se mettent ils à pulluler dans nos merdias tout en les polluant allègrement de leur sinistre bave.

Quelques exemples récents :

Ainsi Julie Waintraub, obscure journaliste salonnarde du figaro, cruche inculte de la caste atlantiste et ultralibérale, du genre à décréter que la FI n’a pas de programme et quand on lui montre les 42 livrets thématiques qu’elle n’a évidemment pas lus, d’asséner que ça ne tient pas la route – circulez y’a rien à débatte – d’évoquer : Le vide sidéral de la pensée d Edgar MORIN »

Insulter le plus éminent sociologue français, homme libre et humaniste, grand résistant qualifié de judéo bolchevique hier par les pétainistes et aujourd’hui d’islamo gauchiste par la même canaille et c’est soudain Hanouna de cracher sur Sartre.

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Ainsi Nicolas Bouzou, pseudo merdeux économiste, du moderne plein la bouche, de dézinguer le marxiste impénitent Badiou dont on pense ce que l’on veut mais qui à au moins la décence de penser puissamment et de conceptualiser autrement mieux qu’une huitre boursouflée même pas assez vernie pour servir de cendrier ou de boîte à savon.

Ainsi Marc Simoncin, dont la modeste notoriété se résume à la création de Meetic, site de rencontres pour baises boboïsées, de s’attaquer à l’économiste Pikety qui n’est pourtant pas un dangereux anticapitaliste radicalisé mais qui a au moins le mérite d’offrir des analyses autrement plus argumentées qu’un expert comptable, actionnaire du cul accéléré et de l’éjaculation précoce.

Après dix ans de médiocrité présidentielle et à l’aube d’un quinquennat qui promet de battre tous les records de bassesse, de mépris et de vulgarité de classe, il n’est pas étonnant que le nanisme soit tendance, que le règne du médiocre bête et servile qui ne faisant d’ombre à personne et ne menaçant aucun ordre établi se vautre et se prélasse dans les fauteuils en cuir du rotary club de la pensée à dividende.

Comme guides et comme premiers de cordée et en tant que savoyard pouvant se vanter d’avoir un peu le pied montagnard, je promets sans prendre aucun risque que toute la fine équipe risque de nous faire dévisser très bas et qu’à nous tirer si médiocrement vers cette sorte de haut on en soit très vite à connaître les affres de la crevasse.

tgb

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