
On l’attendait, on n’y croyait plus. On s’exaspérait de tant d’inertie face à tant de violence sociale et de mépris de classe et de gabegie écologique et de foutage de gueule moral, et de Goldman Sachs et de vendus, de médiocres, de postures et d’imposteurs et de compétitivité à tout saloper. Les âmes, la planète, la dignité, l’honneur, la liberté-égalité-fraternité nom de dieu.
Et l’intelligence.
Tant d’arrogance crasse et de tartufferie.

On s’impatientait, assommé par trop de servitude volontaire, de soumission docile, de à quoi bon…

Il y avait bien parfois une chemise déchirée, mais on te faisait payer si cher le pressing !
On l’imaginait comme d’hab cette insurrection à venir, violente, romantique, solaire. Elle a surgi comme d’hab, sans qu’on la voit venir ; peinarde, multiple, tenace dans le froid, imperméable à la pluie, bordelisée organisée tout à la fois.
Fragile.

Elle a posé ses valoches à la République puis ailleurs puis partout, diffuse, confuse, jusqu’à des bleds improbables, un peu sympa, foutraque, vaguement boy scout, debout assise, insaisissable.

Et soudain tout à vieilli. Tout ce qui était vieux et repeint de modernité ringarde s’est flétri et papy Macron et sa dame et Valls musette et pépère à la télé, les retraités parlant aux retraités, et Le Maire rasé de frais et déjà rassis et tout ce plein de vide et leurs salonards de l’éditocratie, de l’entre soi à s’enivrer de parole rémunérée, de platitudes suffisantes et de confort verbal à rien dire.

Qui de machin ou de truc choppera la queue du Mickey ? rien à foutre camarade. Allez vous faire trouer le cul dans vos croisières idéologiques et vos excursions sondagières. La télé, elle est sur les portables et les chroniques y sont sauvages. Le talent est gratuit et la politique partout sauf chez les politiciens.

Tous soudain tocardisé, sauf Bernie, Badiou, sauf Morin, sauf Corbyn, sauf Chomsky, les vieux de la vieille adulés pour ce qu’ils sont restés. Fidèles. Convaincus. Pas modes. Avec de vilains pulls.
Tendance.
La modernité était nichée dans l’intégrité, l’humain et la patience d’autre chose à rien transiger, rien céder.

Et le pull moche.
L’insurrection qui devait venir est venue. Une verveine, un lexomil et au lit le vieux monde de ceux qui dénonçaient le vieux monde. Au dodo les primaires. Et un anus artificiel pour Cohn Bendit. Et le bassin pour Bruckner.
Leur printemps républicain pubard vient de se faire grave empapaouter par la nuit de l’impro.
Et que si rien n’a encore changé tout est déjà différent, tant les cadavres encravatés de l’ordre et de l’oligarchie pourrissent sur pied.

C’était plié ?! on déplie tout.
Alors quoi qu‘il arrive et quoi qu’il advienne elle a surgi, gauche, étonnante, merdique, glorieuse, incertaine…
l’insurrection qui vient est venue.
tgb
le 47 mars 2016
« La modernité était nichée dans l’intégrité, l’humain et la patience d’autre chose à rien transiger, rien céder. »
t’as tout dit. Et nous sommes là ! )
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Un brin optimiste, non ?
L’insurrection qui vient a fait le premier pas, ou vient juste de mettre ses sandales avant de faire le premier pas. Espérons qu’elle ne trébuchera pas sur le chemin, d’autant qu’il ne manquera pas de gens pour lui faire des crocs-en-jambe.
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@ramdane Issaaad – tout sans doute pas mais dèjà ça
@ZapPow – bien sûr que je suis optimiste j en profite avant le reflux c est toujours ça de pris maiis il se passe quelque chose pas une rèvolution non mais un vent d air frais alors je respire je prends ma dose d oxygène
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tes textes devraient être enseignés aux collégiens.une question de salubrité sociale et politique.
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Et appris par coeur en plus :-))
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Elle passée par ici,
Elle repassera par là.
Elle court, elle court,
L’insurrection, M’sieu-dames,
elle court, elle court,
L’insurrection du mai joli
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Tiendra t. elle jusqu au joli mois de mai ?
Mai mai mai paris mai
Mai mai mai pariiiiiiiiis
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MAIS, Mais…mais c’est qu’il a tout bon là :
« Qui de machin ou de truc choppera la queue du Mickey ? rien à foutre camarade. Allez vous faire trouer le cul dans vos croisières idéologiques et vos excursions sondagières. La télé, elle est sur les portables et les chroniques y sont sauvages. Le talent est gratuit et la politique partout sauf chez les politiciens. »
Celle-là je vais la ressortir autour de moi!
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Et ben c est de bon coeur
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La populace obscurantiste et totalitaire doit elle fermer sa gueule quand un philosophe éclairé lui parle ? La démocratie des 1% a t’elle la même définition que la démocratie des 99% ?
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Le 1% pense, parle, et décide au nom des 99% depuis les débuts de la République: « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » (Discours du 7 septembre 1789 de l’abbé Sieyes)
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