
A une époque de technologie avancée, le plus grand danger pour les idées, la culture et l’esprit risque davantage de venir d’un ennemi au visage souriant que d’un adversaire inspirant la terreur et la haine. Aldous Huxley
Si tu crois encore que le fascisme entrera par la porte au pas de l’oie, le bras levé, avec la tête de l’emploi, mèche sur le front pour bien l’identifier, moustache calibrée des fois que ça suffirait pas, tu te fourres salement le doigt dans l’œil de Lepen père.
Parce que l’extrême droite sait entrer par la fenêtre en épousant son temps. Elle peut être cool et sympa, jouer de la gratte en catogan, prendre de la coke et fumer des pétards, être homo et décontracte, avoir les traits d’une nana sexy et faire dans la séduction, la caution rebeu, ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de planquer un drapeau hitlérien dans sa cave.

Tandis que le fond conserve ses invariants, xénophobie, ordre, nationalisme… la forme s’édulcore, s’adapte à l’époque, se donne un coup de djeune et de réseaux sociaux. L’extrême droite a bien compris qu’il lui fallait avancer masquée, liftée, souriante ; éviter l’antisémitisme, y aller mollo sur les mœurs, enjoliver son discours, décerner à titre gracieux une carte FN au Valls méritant, s’accaparer les valeurs de l’autre, inspirer en loucedé un rire collabo qui ne déparerait pas à la une de Minute ou de Valeurs Actuelles.

Plantu Lepen, même combat !
En ce sens les crétins de la Daube Dorée n’auront pas fait dans la finesse. Avec leur croix plus ou moins gammée, leur panoplie revisitée du petit Nazillon à la grecque, ils devenaient un peu trop voyants, encombrants et difficilement sortables, voire assumables, par des autorités complaisantes pour ne pas dire conniventes. Quoi que le pouvoir grec prit son temps, il finit quand même par remettre (jusqu’à la prochaine fois) les petits gestapistes du 3ème Reich dans leur boîte.
Oui, la droite extrême new-look évite dorénavant de trop se commettre avec les crânes rasés un peu frustes et préfère distiller à petites touches ses insanités dans les ouvrages pseudo historiques du si sympathique et insoupçonnable Lorant Deutsh, porte serviette propret du sinistre Patrick Buisson, faire dans le discours populeux et social, opportunément anti-libéral, caresser la Janine rurale dans le sens du poil, le Jean-Claude suburbain dans le sens de la raie du milieu.

Il n’empêche que l’extrême droite, quelque soit sa plastique, reste le meilleur allié du capitalisme. En détournant la colère populaire vers des boucs émissaires, elle capte assez de voix pour empêcher toute alternative à gauche, toute remise en cause de la doxa et des privilèges de l’oligarchie.
Avec ou sans cravate, l’extrême droite porte en elle le fascisme comme la nuée porte l’orage. Plus elle sera proche du pouvoir plus elle se fera mielleuse et policée : bonne fille… à papa.
tgb
Tu mets une majuscule à Lepen , toi ???
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L’égoïsme a toujours été plus facile à mettre en œuvre que la solidarité.
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@Jide – en respectant les petites règles on peut peut-être briser les grandes ?!
@Alan Shore – Evidemment, sauf que la somme des intérêts particuliers fait que tout le monde y perd à la fin
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@tgb La vraie solidarité, c’est comme la liberté, ça ne se dilue pas.
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La haine de l’autre est une fermeture de l’esprit. Ce qui est intéressant chez l’autre, c’est ce qu’on est pas.
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vrai, sauf qu’en général on se cherche en l’autre comme dans un miroir
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Dans le mille, comme d’hab. Merci
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Cool et sympa….Dans mon coin de « doulce France » je ne peux plus exprimer en public une opinion humaniste sans me faire insulter ou intimer l’ordre de la fermer, même par des cocos de ma section CGT pour qui il ne faut plus tracter auprés des « basanés »…ça craint!
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@rushes.infos – et je le déplore crois moi
@Robert Spire – j’en ai bien conscience et je sens ça autour de moi aussi – même à la CGT ? en effet ça craint grave !
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Ah l’empathie, la gentillesse, la politesse…
Sais-tu pourquoi les politiques font les marchés et serrent des mains jusqu’à ne plus les sentir ?
Parce que l’électeur, flatté qu’une sommité politique lui ait accordé un peu d’attention votera pour eux dans 80 % des cas.
L’humain est un animal grégaire qui apprécie les caresses de son maître et du coup lui adresse une reconnaissance (son bulletin de vote) souvent indéfectible. En plus, vis à vis de ses collègues, il jouit d’un certain prestige qui le fait presque participer aux commandes du pays.
C’est une donnée psycho-sociologique que beaucoup de politiques ont négligé (Balladur, Jospin) et qui leur a coûté très cher !
Autrement : bon texte as usual ! 😉
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c’est tout à fait juste chacun a besoin d’être quelqu’un et rencontrer quelqu’un peut donner l’illusion d’être quelqu’un. Tout comme intégrer un groupe avec un uniforme peut donner l’illusion singulière d’exister au sein du troupeau
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On est l’information que l’on contient. Si la haine de l’autre est plus forte que nos aspirations à la solidarité, on passe de la gauche au FN dans un simple clic.
Victor Hugo disait « le peuple ? Un âne qui se cabre ». Le FN n’est pas devenu plus respectable, ce sont les médias qui s’en sont rapprochés. La désinformation a fait le reste.
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respectable non mais s’efforce d’obtenir une forme d’honorabilité
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Le désinformation est aussi de l’information. C’est bien là le problème.
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conseil municipal facho
http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/28/orange-jacques-bompard-policiers-opposante-conseil-municipal-video_n_4008569.html?utm_hp_ref=france
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@tgb a dit : « … mais s’efforce d’obtenir une forme d’honorabilité ».
On peut essayer de vendre de la merde en la faisant passer pour du beurre, mais ceux qui l’achètent ne s’y trompent pas : ils l’achètent pour le gout.
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@françoise D – oui ça c’est le gros con facho classique et indémodable
@Alan Shore A gauche c’est encore plus fort on essaie de vendre du beurre et les médias la font passer pour de la merde
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Juste une précision, la citation ne vient pas de Aldous Huxley mais de Neil Postman le paraphrasant dans « Amusing ourselves to death » – livre essentiel.
Ce qui me gave le plus, c’est l’uniformisation de l' »information ». Le port de la burka devient subitement un problème national. Tout le monde en parle. C’est comme si on était à l’école et qu’une majorité de la population préparait des sujets imposés. Comme une araignée qui t’attire dans sa toile, tu t’englues à devoir parler d’un sujet non-essentiel, que tu sois un petit facho sympa ou pas. C’est sans doute le plus désespérant, cette perte de temps à débattre de sujets futiles qui excitent la haine.
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merci pour la précision et l’analyse à laquelle j’adhère parfaitement
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@Maxime, l’enfumage permet de distraire le regard de ce qui est réellement important.
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