
J’aime beaucoup ce dessin°.
Il est désespérant.
Donc drôle.
D’un point de vue métaphysique, il dit notre condition humaine, il dit que personne ne sortira d’ici vivant, il dit notre état au monde et notre perception.
Il est notre constat tragique.
Il nous dit que l’espérance de l’un, croyance ou religion est la désespérance de l’autre et que nos illusions seules nous aident à vivre, par quelque subterfuge infantile.
Parce que la solution est déjà le problème. Mais qu’il faut bien se raconter des histoires…
Il dit surtout que c’est notre liberté d’en rire.

Mais c’est politiquement, qu’il pose ici, la dialectique du moment, de l’instant t de notre histoire, de sa fin programmée. Cette illusion d’alternative, cette illusion du choix que l’on nomme alternance. Qui nous fait espérer afin que rien ne change. Parce que l’ordre des choses et l’ordre du monde et l’ordre ancien et le nouveau, pour ne pas dire ouvertement l’ordre des puissants et de ceux que ça arrange.
Ce fascisme du renoncement pour tout horizon.
Ce totalitarisme de l’acceptation pour toute perspective.
Consentir à l’ordre du monde tel qu’il est de façon immuable, irrévocable, du local au global dans son bocal mondialisé.
Il dit l’enfermement idéologique qu’on nous impose et l’emprisonnement politique de la pensée. Il dit notre accablement, notre aveuglement jusqu’à notre fatigue citoyenne et l’acceptation.
Sous prétexte que toute tentative d’humaniser le monde fut un échec, comme si ce modèle-là était une réussite, on nous demande de nous résoudre, condamnés que nous sommes au pragmatisme.
Pragmatisme, réalisme, cette façon polie de nous dire « ta gueule », de nous dire que toute tentative est vaine, toute délivrance, toute émancipation vouée à l’échec. Cette injonction à abdiquer, cette exigence morbide à faire notre deuil de toute imagination, invention, création, et de bannir de notre vocabulaire le mot « autrement ».


Mais alors, si nous devons nous contenter, valons nous mieux que des blattes et y a-t-il une seule raison alors que les blattes ne soient pas notre avenir ? Parce que renoncer à changer le monde c’est renoncer à notre humanité, renoncer à notre capacité à le penser, à l’idéaliser, à nous planter aussi et à recommencer. Renoncer à notre droit absolu d’essayer encore, à notre devoir essentiel de nous donner des choix.
C’est en faisant le deuil de nos illusions que nous réinvestirons nos utopies. Et c’est justement parce qu’on nous l’interdit que nous allons nous le permettre.
tgb
°auteur inconnu
Chaque fois que nous contestons le système et lançons des projets, je demeure persuadé que brique après brique notre mur se monte jusqu’à devenir plus haut que le leur.
Continuons inlassablement, nous finirons bien par gagner, même s’il est possible qu’on ne voit pas le résultat de notre travail de termites.
Espoir. Optimisme.
J’aimeJ’aime
je mourrai pas avant d’avoir vu ce colosse au pied d’argile s’effondrer – c’est ma résolution de la nouvelle année
J’aimeJ’aime
Nous sommes les molecules qui constituent cette argile, nous sommes ce colosse et c’est notre peur qui nous lie et le tient encore debout
J’aimeJ’aime
Pareil…j’voudrais pas crever avant….
J’aimeJ’aime
@markhos – et pourtant la peur n’évite pas le danger
@turandot – on va faire un club
J’aimeJ’aime
tgb: d’accord pour un club…pas un club d’Echecs?
J’aimeJ’aime
un club de réussites plutôt !
J’aimeJ’aime
Je voudrais pas crever
avant d’avoir connu
les chiens noirs du Mexique…
http://www.feelingsurfer.net/garp/poesie/Vian.PasCrever.html
Tant qu’y a du rire, ou du sourire, y a d’la vie.
Et tant qu’y a d’la vie, y a d’la vie.
Le dessin est mortel, le billet excellent.
J’aimeJ’aime
bonne idée de ressortir ce super texte de Vian sauf qu’on ne peut pas dire qu’il ait eu le temps de faire tout ce qu’il rêvait de faire encore
J’aimeJ’aime
@ tgb
non, c’est vrai qu’on ne peut pas le dire mais j’ai l’impression que le bougre a, sans oublier de rêver, mis un point d’honneur à vivre plus qu’à rêver !
J’aimeJ’aime