
Alors voilà, il était une fois, dans une jolie banque, appelons là « Société Générale » pour préserver son anonymat, aimable usine bancaire dont le jeune Kerviel fit beaucoup pour la notoriété, un joli plan original de restructuration.
Ce joli plan social, conduit par l’honorable chef manager Frédéric Oudéa (1,156 million de salaire annuel passé à 1,904million, soit une modeste progression de 65% ) consistait à alléger la vache financière, souffrant d’une hypothétique surcharge pondérale de 800 salariés, sous la forme de départs volontaires, n’incluant pas forcément le suicide.
Or, vu l’ambiance gestionnaire des ressources humaines particulièrement conviviales, pressions diverses, harcèlements ordinaires, concurrences internes, management brutal…bref la routine, ce furent plus de 2200 salariés dont 900 pas concernés par l’affaire (jeunes employés, cadres confirmés…) qui par un prompt renfort se retrouvèrent au port, trop heureux de quitter la galère.
Un surplus donc de 1400 salariés pas prévus, alléchés par l’idée d’être expulsés du Titanic, lorgnant avec envie sur les quelques gilets de sauvetage sertis d’indemnités, les yeux rivés sur d’autres horizons prometteurs.

Cet enthousiasme salarié à quitter la boutique et à planter là des grands patrons indispensables que le monde entier nous envie, pourrait bien valoir plus d’un sondage sur l’état du « travailler plus pour gagner pareil » en notre douce France laborieuse.
Et que voilà alors une idée à creuser. Ne pourrions-nous pas tous dans un bel élan créatif, grimper dans les chaloupes et laisser nos brillants capitaines d’industrie à l’imagination diablement fertile et autres bons à rien de contrôleurs de gestion, récurer le pont et souquer ferme tout seuls.
Il ne serait d’ailleurs pas tout à fait illégitime qu’un oligarque visionnaire, cumulant quelques milliers de ‘smic’ se charge, à lui seul, du boulot des quelques milliers de rameurs grevant lourdement les dividendes des actionnaires, dans une approche subtile de culture du résultat.

Et me revient en mémoire cette vieille anecdote qu’on se racontait le soir, à la veillée , à la chaleur des machines à café :
« Une firme lambda battue à plate couture dans une course d’avirons décida de trouver la cause de son échec. Une équipe d’audit de supers managers fut donc constituée. A l’issue d’une rigoureuse enquête, on s’aperçut que l’équipage du bateau était constitué de 8 barreurs pour un seul rameur. Devant ce constat, il fut donc décidé de motiver le rameur à travers un programme dit « de qualité ». Après une nouvelle et humiliante déroute, l’équipe de consultants, gratifia les 7 barreurs d’une prime de performance tout en concluant que par manque de compétitivité, il fallait sur le champ licencier le rameur. »
Du haut de mon iceberg, en ce centenaire du Titanic naufragé, je souhaite bonne route au capitalisme insubmersible et rappelle pour mémoire le principe déontologique de toute impensable immersion :
Les femmes et les enfants d’abord, le capitaine du Concordia, en principe après !
tgb
La révolution en tongs : j’adhère.
Les audits (très chers), venus « expertiser »(plusieurs fois : quand on aime ,on compte pas )nos façons de travailler et surtout « conclure » que c’était pas un manque de personnel, mais bien un problème d’organisation (RGPP oblige),je connais.
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ça ne peut pas être un manque de personnel puisque le principe d’un audit c’est quand même d’en virer…
sinon question du bac : sont ce les tongs qui adhèrent aux pieds ou les pieds qui adhèrent aux tongs hein ?
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J’aime ce texte!
oui, il serait intéressant de voir comment se débrouillerais ces gens « seul ».
que je suis « happy » de ne pas être sur ce type de post.
Sinon j’aime bien le chat sous la douche!
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chat échaudé craint l’eau froide..oui je l’aime bien aussi
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Oh, bof, moi, ça fait bien longtemps que j’ai quitté le « navire » (pas-que-bot !-D
A la nage, en plus ! Bon, en même temps, je n’étais pas très loin de la rive, non plus !-D
Régulièrement, je fais mes brasses, et de temps à autres, tombe sur de drôles d’énergumènes… perchés en « haut leur iceberg », ahem ?!!-DDD (tu n’es pas phoque pourtant ; pingouin alors ?-D
Mais, ce n’est pas encore le plus fascinant…
Dans mon petit poste d’observation – isolé du regard de tous – ce que je trouve de plus fabuleux, dans ce monde merveilleux, tellement-beau-qu’il-n’y-en-a-pas-d’autres-possibles (mouarf !), c’est qu’il y a quand même de bonnes gens qui bossent, parfois, jusqu’à s’éreinter les vertèbres, pour des sales types qui les méprisent ouvertement, du matin au soir ?!!-DDD
On se demande alors deux ou trois choses. Par exemple, par quels tours de magie, les uns enchantent les autres ; ou encore, quelle dose de mépris de soi, il faut pour avoir l’impression d’avoir… « réussi » ?!!
C’est un mystère absolument insondable pour mon esprit étriqué !-DDD
Sinon, à part ça, je n’ai aucun doute là-dessus : nos « amis » capitalistes, ils seront toujours prêt à céder la priorité aux femmes et aux enfants… mais seulement si le bon tarif est garanti !-DDD
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le pingouin que je suis pense plutôt que comme le commandant exemplaire du Concordia nos amis capitalistes seront les premiers à quitter le navire tout en nous accusant d’avoir coulé le bateau.
« Le peuple co-responsable de la crise » : Alain Minc
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