Promis, j’arrête la langue de bois

Je sais pas ce qui m’arrive tout à coup, mais à barboter comme ça, tout détendu du calbut, dans la piscine de mon pote Takieddine, marchand d’armes sulfureux et hospitalier, tandis que sa dame immortalise la chose pour le plus grand bonheur d’un de ces fils de pute de juge rouge, j’ai comme un élan de franchise qui me submerge tout à coup.

Promis, là, entre deux brasses coulées, j’arrête la langue de bois.

Honnêtement, enfin si je puis dire, jusque-là, j’ai eu le cul bordé de nouilles politicardes.

Rappelez vous (je sais ça fait presque 8 ans, c’est dire si, dans le déluge de scandales tout pourri c’est de la préhistoire) je me suis sorti comme une anguille de cette sombre affaire d’appart de fonction de 400 mètres carrés où je logeais à vos frais, ma petite famille et qui aurait pu nuire un tantinet à mon plan de carrière, vu que je veux faire président.

Sale affaire balancée au Canard par le nabot, et qui coûta la carrière à ce crétin des Alpes : Gaymard.

Rassurez vous pour Hervé, sa tribu et lui vivent toujours grassement aux crochets de la Savoie, tant les électeurs adorent, et c’est un grand mystère, réélire les types qui tapent dans la casse tout en leur demandant scrupuleusement toujours plus de sacrifices pour apurer la dette.

J’ai bien retenu la leçon.

C’est pourquoi j’ai bien tout fait comme il faut. En tant que ministre du budget j’ai inventé la niche Copé, transférant 22 milliards de la poche publique au larfeuille privé, j’ai cumulé ma fonction d’homme politique à celle d’avocat d’affaire, vendant au plus offrant mon carnet d’adresse, en attendant le retour sur investissement.

Le plus jouissif quand on joue avec les riches à devenir riche, c’est de taxer les pauvres tout en les culpabilisant du genre : si on est dans la mouise c’est parce que vous avez abusé de votre RSA.

Le plus bandant c’est qu’ils y croient. Des fois franchement, c’est tellement facile que je me fais honte.

Mais ça dure pas.

Avec Ziad, c’est encore plus basique, en plus des vacances qu’il m’offre à peine intéressé (je touche même pas 50 000 euros mensuels c’est dire si je suis un peu juste pour m’offrir le pédalo ) je trimballe quelques mallettes d’un compte A à un compte B, selon l’équation bien connue, que plus t’as d’argent sale plus t’as un discours propre et plus t’as de chances de finir calife à la place de Sarko.

( vu que je veux faire président)

Le deal gagnant gagnant, c’est donc de toucher les commissions d’un intermédiaire aux mains pleine de sang, tout en lui faisant péter ses contredanses de quelques millions d’euros réclamées par des pervenches fiscales un poil consciencieuses.

Quand même parfois on est un peu con. A force de balancer en pâture du jeune délinquant shiteux à la foule en délire, on prend l’habitude de se croire intouchable, jusqu’à prendre des photos décontractes et tout avec ses potes pas recommandables. Mais savez ce que c’est, un tour de yacht, quelques bouteilles de champ’ et on se croit en famille à Palavas les flots.

Manque plus que le cochonnet.

Bon pour l’instant j’ai tout bon. J’ai piqué l’UMP au morveux, me reste plus qu’a lui savonner la planche pour 2012 et à moi, en tant que chef d’opposition, la queue du Mickey 2017 et la top modèle, si elle est encore baisable.

Avec Valls comme premier ministre ça aura de la gueule.

Faudrait quand même pas que cette broutille navrante me renvoie bouffer du brie à Meaux.

Bon, c’est pas tout ça, j’ai encore dix longueurs à faire, faut que je me sèche, que j’oublie pas la mallette et que je trouve une saloperie à dire sur ces feignants d’assistés qui touchent le RSA.

La politique finalement c’est assez facile, un bain de foule, un bain de sang…

Maintenant que tu sais à peu prés tout, si t’as toujours envie de voter pour un « cloporte » de mon genre, surtout te gêne pas.

En 2017, parce qu’en 2012 j’ai piscine.

JFC – alias tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

5 commentaires sur « Promis, j’arrête la langue de bois »

  1. « si t’as toujours envie de voter pour un « cloporte » de mon genre »: et ils vont le faire! Il suffit que Copé soit adoubé par le capital.
    Il n’y a qu’à voir sarkozy, plus has « benne » que ça, on ne pouvait pas trouver. Il avait choisi le mauvais cheval (Balladur, haridelle sur le retour), il avait perdu.
    Mais voilà qu’il a été remis en selle par Chirac himself (probablement pas de son propre chef), qui l’a collé dans le meilleur rôle de composition qu’il ait jamais tenu: ministre de l’Intérieur. Une place de choix pour préparer ses dossiers…
    « Manque plus que le cochonnet »: faux, il y est: certes vieillissant, mais bien rose ;-)))

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  2. ah mais oui Copé est un sarko un poil moins vulgos mais tout aussi servile il garde toutes ses chances.
    Voilà une reconversion toute trouvée pour Hortefeux : cochonnet ça lui va bien en effet

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  3. « Voilà une reconversion toute trouvée pour Hortefeux : cochonnet ça lui va bien en effet »:
    et puis, les coups de boules, ça lui rappellera le bon vieux temps où il était ministre de l’Intérieur!

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