Romantic Ken Killer


Climat de panique dimanche soir à l’aéroport de Newark, à New York. Un amoureux a pénétré illégalement  dans une zone sécurisée pour embrasser sa douce avant son embarquement. L’alerte a immédiatement été donnée, les vols suspendus pendant plusieurs heures et les passagers fouillés. Les autorités cherchent à identifier l’individu  aperçu sur les vidéos quittant l’aéroport sans être inquiété.

Fait divers, appelé à devenir ordinaire dans une société jouant à terroriser sa population pour mieux la contrôler. Un citoyen lambda ayant une chance sur 1 milliard (minimum) d‘être victime d’un cinglé avec une bombe dans le slibard, crèvera plus sûrement de faim de froid ou d’un accident du travail si seulement il en a un ; rassurons nous.

Je ne sais ce qu’il adviendra de cet amoureux transi dans ce monde fraternel et romantique, mais trouvant la fin quelque peu fadasse et postulant à une place de scénariste pour quelque série hollywoodienne je me propose de la réécrire dans une veine plus bancable et un poil plus trashy.


Décor : salle d’embarquement  – ambiance sonore d’aéroport  – Plan séquence  –

Ken se précipite vers Barbie pour lui donner un dernier baiser d’amour avant séparation douloureuse pour cause de rancune tenace. Rapport aux subprimes 

Gros plan sur Ken dont le visage peu à peu se décompose

Voyant avec fureur que deux gros douaniers blacks hilares ayant forcément votés pour Obama et sa « guenon » mattent à mort la prothèse mammaire et le piercing génital du corps dénudé de Barbie sa compagne, sur l’image renvoyé par le scaner corporel, Ken ulcéré, se saisit soudain de sa Machine Gun cachée sous son pardessus.

Zoom rapide sur la petite mitraillette  ergonomique américaine, réputée pour être le « jouet » favori de la CIA, et que Ken recommande tout particulièrement à ses camarades de la National  Rifle Association .

Une chance qu’il ait programmé sa vengeance et prévu de se faire en rafale, dans une des tours de Manhattan l’après midi, quelque banquier désobligeant shooté aux bonus et lui ayant englouti par inadvertance voire cupidité, les 500 000 dollars qu’il  destinait à sa retraite californienne.

Poursuite en travelling

Ken enjambe les cordons de sécurité en direction de la guérite des douaniers tout à l’anatomie de Barbie, et bientôt à bout portant commence à arroser fiévreusement les deux fils de pute sous le regard horrifié puis excité de Barbie.

Visages explosés, corps qui s’effondrent – giclées de sang maculant les vitres en plexiglass – Panique générale – cris hurlements mouvements de foule – sourire sardonique de Ken.

Enivré par ses décharges d’adrénaline et de balles traçantes, le voilà à retourner posément l’arme vers la foule et à faire quelques délicieux  cartons, mitraillant par çi un groupe d’enfants scouts, flinguant par là quelques hôtesses en uniformes stricts, plus quelques touristes chinois  à moins que japonais pour faire dans l’international .


Scènes de carnages divers…large panoramique de la camera sur hall d’aéroport dévasté.

Alerté par le tumulte, le vieux Jim, agent de sécurité de la société Blackwater se rappelant avec nostalgie ses cartons irakiens, et trafiquant à l’occase de la photo pédophile d’images d’enfants scanérisés, parvient à neutraliser, au péril de sa vie, dans un duel insoutenable  – champ contre champ – suspens – musique haletante le psychopathe ravagé à coups d’arc électriques du meilleur effet  image  ralentie

Plan Américain

Ken agonise dans les bras de Barbie, en prononçant cette sentence définitive :

Plan sérré

– C’est encore cet enfoiré de banquier qui s’en sort le mieux ! –

Il meurt.

L’image se fige –  générique…

Ben moi je dis que si avec ça je me choppe pas un oscar, je vends carrément le pitch à TF1.

On vit une époque formidable !!!

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

15 commentaires sur « Romantic Ken Killer »

  1. Wouaw ! T’as collé au bithume avec la neige ou c’est le blanc qui t’a inspiré le rouge ? Pas de connection parallèle pour moi. Mais le contraste pure naïveté avec mitraillette folle est saisissant. Ce fait divers t’a vraiment mis en colère. C’est sûrement ce qui fait ton charme !

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  2. Merde !
    Presque mon sujet de lundi !
    Un peu différent tout de même : le mien sera moins sanguinolent…
    Meilleurs vœux TGB.

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  3. Effets 3D ou pas, c’est un scénario à succès. C’est dommage qu’il ne reste que quelques centaines d’euros sur mon compte, tant j’aurais adoré investir sur un tel scénario : hémoglobine, surenchère sécuritaire, baston épique… les gens auraient kiffé tant ça ressemble à la vraie vie. Airport Story, quoi…

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  4. @ meriem – c vrai que c’est laid en fait je déteste ce mot aussi scenar ou synopsis c’est aussi bien – le ferai plus
    @ jbb – cela dit pour l’instant on n’a que la fin – c’est deja un début remarque

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