
On la sent venir. A ce quelque chose d’indicible, d’indistinct. Un parfum de fadeur qu’on renifle. Une suspension humide dans l’air. Une douce tension. Une latence qui fait que tout se ralenti, que tout devient calme trop calme, comme dans ces films de cow-boys et d’indiens juste avant l’embuscade.
L’arrivée de la neige a une odeur oui. A moins qu’elle ait une ambiance ou une couleur. Un ciel qui s’épaissit en gris cotonneux et qui s’installe en édredon. Un silence qui gagne imperceptiblement la ville ou la campagne comme si la nature elle-même retenait sa respiration et les chiens leurs aboiements.
Rien à voir avec l’odeur de la pluie qui vient. L’odeur de la neige a ce parfum inodore qu’on reconnaît pourtant d’instinct. L’odeur du zéro degré.
Et puis les premiers cristaux ; timides et délicats. Et puis les premiers flocons, légers et aériens qui envolutent tout, qui forcissent et s’empâtent, lourds et onctueux. Cette fluidité fragile qui se matérialise, jusqu’à tout envelopper, tout amoindrir, tout amortir, tout calfeutrer de blanc impec, tout insonoriser à l’étouffé, jusqu’à l’apaisement. A arrondir les angles, à embellir le moche, à adoucir les perspectives, à souligner d’un trait ouaté, les lignes électriques qui structurent un autre paysage.
Et les premiers pas dans la neige. Cet écrasement voluptueux et sourd d’une mousse qui se tasse, et qui finit par faire de son inconsistance, une force.
Des millions de flocons, tous ressemblants et tous différents, des millions de presque rien, cette insignifiante condensation de vapeur d’eau, jusqu’à l’improbable dévastation de l’avalanche.
Il neige.
tgb
…je viens juste commenter en silence…
J’aimeJ’aime
Je souris…
Bonnes Fêtes tgb.
Merci pour tout.
J’aimeJ’aime
meriem uovo bonnes fêtes à vous – ici en savoie la neige fond fond déjà rahhhhh
J’aimeJ’aime
Je te ( vous, vu la fonction ), balance une boule de neige de deux cent mètres de diamètre dans la face.
J’aimeJ’aime
Tout est vrai dans ton billet
🙂
Un matin, tu en feras un semblable sur le brouillard intense, dans lequel, à l’abri d’un cocon douillet, l’enfant perçoit si intensément la vie, quand rien n’existe d’autre que ce qu’il voit …
J’aimeJ’aime
@ henri – c’est un minimum je te trouve un peu modeste sur ce coup 🙂
@ chomp’ – c’est déja fait dans une petite nouvelle mise en ligne
en juillet – http://rueaffre.20minutes-blogs.fr/archive/2009/07/23/vol-093.html
J’aimeJ’aime
Envie de s’enfoncer dans la neige quand on entend ce qu’on entend, je te comprends ;-))
J’aimeJ’aime
m’en fous suis dans mon igloo 🙂
J’aimeJ’aime
Et un iceberg dans mon martini, un !
Joyeuses fetes
J’aimeJ’aime
merci – a toi aussi – moi j’attaque direct ke glacier avec les dents
J’aimeJ’aime
On s’y croirait. Bravo pour cette évocation.
Un peu surréaliste, certes, pour certains comme moi qui n’avons « que » la pluie 😦
J’aimeJ’aime
la pluie est passée par là aussi –
J’aimeJ’aime
Trés Beau !!
Bonnes Fêtes
J’aimeJ’aime
merci – tout pareil
J’aimeJ’aime