
Il était un pays où le président faisait peur aux enfants.
Ce président n’aimait pas les mômes. Il n’aimait pas les parents non plus. Faut dire que dans ce pays qui portait le drôle de nom de Startupnation, le président n’aimait personne…que lui.

Dans ce pays, le président préférait que les enfants soient tous habillés pareils, soient tous alignés pareils, saluent tous le drapeau pareils, soient tous à genoux pareils avec les mains tous pareils sûr la tête.
ça leur servait de leçon.

Dans ce pays où les enfants déjà tourmentés par un méchant virus n’avaient plus droits
ni à faire des câlins ni à en recevoir, devaient se tenir à distance les uns des autres,
se laver les mains cent fois, porter des masques et des gants, voir du microbe partout
sous le lit, dans le placard, dans l’assiette du copain, dans les bisous de maman…ces gamins devaient manger à la cantine enfermés dans de drôles de boîtes.

Pas drôles du tout.
Dans ce pays, à bien conditionner les enfants, d’étranges maîtresses ou maîtres compartimentaient les enfants, les enfermaient seuls dans leurs angoisses d’enfant, dans des cages mentales, des carrés pas du tout magiques, leurs apprenaient, les formataient, les conformaient à se méfier des autres.

L’enfant grandissait avec cet horrible sentiment que l’autre enfant, l’autre adulte, le papa
autre, la maman autre, la mamie autre ou l’institutrice autre… était l’ennemi et le méchant.
Dans ce pays dont le président n’aimait pas les enfants et même pas les siens, vu qu’il n’en avait pas, il était bientôt question, de pister, pucer, tracer les enfants (et les parents aussi) pour mieux vérifier de ce que l’on appelait en mot savants, distanciation sociale, distanciation sanitaire.
Ainsi allait la pédagogie, l’infantilisation des grands, la programmation des petits.

Dans ce pays où le président n’aimait pas les enfants, ma gosse n’allait plus à l’école.
Car cette école n’avait rien d’une école.
Elle continuait son apprentissage et son école de vivre, à l’enfance de l’art.

Elle coloriait sur mon crâne un soleil bleu comme une orange.
tgb
Joli !
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mais moche !
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Tous les enfants de France ne sont pas retournés à l’école depuis le 17
mars.
Du 17 mars au 4 juillet il y a 3 mois et 18 jours.
Chaque écolier de la maternelle au lycée n’a étudié que les 2/3 des programmes.
Pas la peine de faire passer des examens (bac, brevet, concours) car les études n’ont
pu être achevées.
Avec ce qui est prévu par le ministère de l’E.N. , en septembre tous vont passer dans
la classe supérieure.
Mais avec quel bagage ?
Des lacunes pour presque tout le monde, des disparités dans les acquis, des pertes
d’habitudes scolaires (mémoire, leçons) …
Alors comment remettre tous les écoliers à niveau ?
Des enseignants disent qu’ils vont traiter les retards d’acquisition dans les premiers
mois de la rentrée ce qui différera de quelques mois l’entrée dans le nouveau
programme prévu pour la classe d’âge.
Retour à la case départ.
Cette année scolaire est une année blanche car elle n’a pas eu d’achèvement. Elle
s’est interrompue, elle ne sera, pour ainsi dire, jamais « rattrapée ».
C’est pour ça que je pense que tous les écoliers de France, TOUS, devraient
redoubler.
Comme ce redoublement s’appliquera à tous, personne ne sera ni raillé ni désigné.
Il faudra aussi décaler d’un an toutes les échéances des concours et des examens.
Qu’est ce que c’est un an dans une vie ?
Avec le redoublement, les enseignants referont leur programme en approfondissant
(puisqu’on aura le TEMPS d’avoir des parenthèses, des détours, des sorties qu’on n’a
jamais le temps de faire ordinairement …)
Des expériences pédagogiques pourraient être tenter, par exemple avoir des
correspondants et s’écrire nos vies (faire écrire les écoliers autrement que dans des
exercices de copie ou de graphisme), raconter nos travaux à d’autres écoliers, par
exemple à des écoliers à la campagne quand on vit dans une ville, faite un petit
voyage, découvrir ce qu’étudient les autres et chercher avec eux … parce qu’on aura
le TEMPS.
Ce pourra être un temps donné, pour l’enseignant, de tenter des techniques
d’individualisation du travail, d’écriture des élèves avec un petit journal de classe :
tout ce qu’on n’a pas le temps de faire dans la semaine scolaire si serrée caravant il y avait cinq jours de classe, puis on est passé à quatre jours et demi puis à
quatre jours …
Pas le temps de vagabonder dans les découvertes, de s’entraîner à faire, pas le temps
pour le tâtonnement expérimental, non, il faut avaler un programme en un temps
scolaire toujours réduit (trop de vacances : deux semaines à la Toussaint, deux
semaine à Noël, deux semaines en février, deux semaines à Pâques, deux mois l’été
(le lobbie du tourisme est tout puissant).
Cette année de redoublement pour tous, sera une année plus paisible pour les enfants,
les adolescents, les enseignants, les parents.
« Recommencer » sera – récupérer – reprendre des forces – s’assurer.
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Je ne sais si tous les enfants doivent redoubler mais cette année perdue peut être justement le temps d’une réflexion sur la pédagogie
à inventer des façons de faire ensemble malgré le covid, d’expérimenter et bien s’organiser pour la rentrée prochaine. Tout est à penser, tout sauf enfermer des enfants (de pauvres Tourcoing Maire Darmanin) dans des solitudes d’angoisses au carré.
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Tellement vrai
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et preuve à l’appui (voir photo)
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Depuis les années 80, l’E.N. soumet de plus en plus les enfants dès le primaire aux critères utilitaristes de compétences et de compétitions. Malheur aux perdants. (Angélique d’El Rey: « A l’école des compétences », 2010)
« L’école n’est pas une entreprise » (Christian Laval, 2004), et comme tu le dis Thierry, il est temps de prendre un autre chemin.
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le chemin de l’école buissonnière…
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…bruissonnante et peinturlesque. 😉
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dessine moi un mouton…
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…un petit mouton pour commencer, l’utopie a besoin de temps pour s’imposer.
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Oui, une année « perdue » pourrait être l’occasion pour chacun de parachever, d’approfondir, de VIVRE : toutes choses que, je pense, Ce POUVOIR ne veut surtout pas : il lui faut des enfants et des adultes angoissés, manquant de moyens intellectuels, de temps de raisonnement. Heureux, les enfants dont les parents, confinés avec eux, auront pu, maladroitement parce que ce n’est pas leur métier, les aider à comprendre des choses à leur rythme. Les disparités vont devenir plus que béantes, immenses.
.
Alors, comme aux États-Unis on va voir s’avancer « la discrimination positive », c’est-à-dire que ceux qui n’auront rien appris, ou si peu, seront prioritaires sur les bancs de la fac. Ce sera terrible à la fois pour eux, et pour les autres qui, faute de moyens, ne pourront pas prétendre à entrer dans des fac privées aux places en diamant.
Si on laisse faire ce $¥$T€M€, dans vingt ans les profs auront un bagage proche de celui de notre Certif’.
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ils privatisent et marchandisent tout donc l’école publique itou e ce covid ne change rien il accélère tout
le $¥$T€M€ comme tu l’écris n’est qu’opportunisme il n’a de projet que le profit et donc il profite
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Un pas de côté.
Un coup de pied dans le cul de ces psychopathes.
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un coup de pied dans les parties, dans leur parti un coup de pied au LREM
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