
Réunissant ses administrés pour faire valider en sa salle des fêtes je ne sais plus quel projet foireux, le maire de Springfield, ville bien connue pour y abriter la célèbre famille Simpson, donnait à ses ouailles le choix suivant :
Si vous êtes pour dites « oui » !
Si vous êtes contre hurlez « mort à l’Amérique ! »
C’est ce que l’on appelle en termes de communication une induction (plus ou moins finaude) ou une question alternative (vachement) orientée. Bref quand la question détermine le champ de la réponse, y’a plus trop de suspens quant au résultat.
C’est le principe même de la question rhétorique à la Sarko : Croyez vous Mr Pujadas que je doive laisser en liberté l’égorgeur cannibale qui découpe en morceaux avant que de les faire rissoler les petits enfants innocents de nos villes et nos campagnes ?
Bon courage à super David qui tenterait le oui, mais y’a pas de danger.

Maintenant, prenons les derniers sondages, rapport à la fabrication en présidentiable, du dernier premier ministre à la mode Bilderberg, l’espèce de Drucker de la politique botoxée, Valls.
Le baromètre CSA lui attribue 39% de popularité.
Soit une étonnante fourchette faisant le grand écart avec une modeste marge d’erreur de 25%.
C’est vous dire l’extrême fiabilité du truc.
Bref, selon que le sondage sera commandé par vos propres communicants de la bande à Fouks aux prestigieuses références ( Jospin, DSK, Cahuzac…) dans cette fabrication du consentement maintenant bien identifiée ou au contraire par un clan concurrent, le résultat variera plus ou moins du simple au double, le principe étant au final fort commercialement de faire plaisir au client.

Ainsi du dernier sondage bidon du torchon libéral dont l’intérêt est surtout de parquer en son sein les journalistes et experts les plus cons de France « L’Opinion » où il est démontré dans une interprétation acrobatique que le français est un libéral qui s’ignore alors qu’on y constate surtout une grande confusion mentale, un réflexe négatif quasi pavlovien à certains stimuli rabâché du genre « état providence » et au final un véritable attachement aux services publics.
Bref, une chose et son contraire. Damned encore raté.
S’il était une photographie de l’état du pays, c’était au moins le jour des élections. On prenait les résultats, on mesurait l’état de l’opinion, on projetait les tendances et les aspirations… Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Quand près de la moitié des électeurs s’abstiennent, que le pire des maires corrompus peut se retrouver triomphalement réélu avec 25% des électeurs inscrits ça ne révèle plus grand chose de tangible, si ce n’est que ceux qui votent encore, sont ceux qui regardent encore la télé, à savoir les abonnés du déambulateur, les installés de la zapette et les affalés du sofa.
Pas d’bol.
Mais c’est ce plus grand chose justement, cette part d’ombre croissante qui pourrait bien un de ces jours nous surprendre, puisque de moins en moins, mesurable, analysable et donc prévisible, ce trou noir de l’opinion qui commence sérieusement à échapper aux commentateurs de la commanterie officielle et blablateuse.

Ainsi quand un de ces exégètes patentés y va de son « les français pensent ou les français nous disent » je commence sérieusement à me demander de quoi ou de qui qu’il cause si ce n’est de lui-même, de son partenaire de golf ou de son jardinier sans papiers.
En tant que français, franchement je ne sais pas ce que les français pensent, je ne sais même pas s’ils pensent quelque chose d’ailleurs, je me dis juste que dans ce grand jeu de dupes, à force de faire les questions et les réponses, il se pourrait bien qu’un de ces quatre, l’on retrouve attaché à un poteau, un de ces tristes cuistres.
Ce qui pourrait d’ailleurs sous un angle radical, lui donner enfin un point de vue relativement différent.
tgb
Salut
C’est tjrs un plaisir de te lire!
bordel ça fait du bien 😉
J’aimeJ’aime
C’est tjrs un plaisir de l’entendre parce que bordel y’a des semaines je fatigue
J’aimeJ’aime
Ici, voici ce que pensent deux français : on cultive le jardin, on attend rien de personne!….et surtout pas du politique.
Avant, on étaient écologistes…..maintenant on n’a plus besoin d’étiquette…..on se débrouille seuls sans peur et sans reproche.
« Morts aux cons, vive la vie »…c’est pas Desproges qui disait ça ?
Et puis, je ne lis que TGB, entre deux rangs de patates
Marie José.
J’aimeJ’aime
Donc je ne sais toujours pas ce que pensent les français mais si on me demande je peux au moins dire que je connais deux français dont une qui ne lit que tgb entre deux rangs de patates (c’est flatteur quoique exagéré )
J’aimeJ’aime
Je vais répondre à ta question…
Les français : ils ne pensent plus, ils sont lobotomisés, mais je ne les condamnent pas, la plupart des peuples sont pareils.
Autrement, je vais flanquer un coup à ton égo, j’avoue, je ne lis pas que tgb et je n’ai pas de rangs de patates, mais je reconnais que c’est toujours un vrai plaisir de te lire, dommage d’ailleurs que ce plaisir ne soit pas quotidien ( je rigole…, je salue bien bas ce travail de titan, c’est comme un plat préparé pendant des plombes et qu’on engloutit en quelques secondes)
Pour finir, toujours aussi fan !! non, non le mot n’est pas trop fort et je suis trop vieille (rires) pour être une groupie.
à +….
J’aimeJ’aime
Ben les français pensent à eux et à leurs fins de mois c’est pas très noble mais c’est compréhensible – sauf qu’ils auraient quand même intérêt à piger qu’être solidaire c’est à long terme penser aussi à soi et nettement plus productif mais bon faut pas rêver. Pour mon égo pas de soucis il survivra mais pour les rangs de patates faut y penser ça va être vital bientôt – il fut un temps où j’assurais le texte tous les 2 jours mais je m’y suis beaucoup épuisé. La moyenne maintenant c’est 2 par semaine environ mais c’est selon – des fois j’ai rien à dire ou rien envie de dire tellement ça m’accable.
J’aimeJ’aime
De mon haut pignon je ne vois pas non plus les pensées de mes voisins! 🙂
J’aimeJ’aime
Les opinions des hauts pignons ont toujours une certaine hauteur c’est certain
J’aimeJ’aime
L’opinion publique n’est que l’opinion des dominants imposée à tous. Cela donne l’impression que les masses sont « lobotomisées ». Mais l’histoire est là pour nous rappeler que les masses bougent souvent contre l’hégémonie intellectuelle et armée des puissants. Rien n’est bloqué, tout est possible. Chomsky pensait que « l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée. La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias ». Chomsky faisait aussi ce commentaire en 2005, toujours d’actualité: »On vit dans ce monde, pas dans un univers imaginaire. Dans ce monde, il existe des institutions tyranniques, ce sont les grandes entreprises. C’est ce qu’il y a de plus proche des institutions totalitaires. Elles n’ont, pour ainsi dire, aucun compte à rendre au public, à la société ; elles agissent à la manière de prédateurs dont d’autres entreprises seraient les proies. Pour s’en défendre, les populations ne disposent que d’un seul instrument : l’Etat. Or ce n’est pas un bouclier très efficace, car il est, en général, étroitement lié aux prédateurs. A une différence, non négligeable, près : alors que, par exemple, General Electric n’a aucun compte à rendre, l’Etat doit parfois s’expliquer auprès de la population.
Quand la démocratie se sera élargie au point que les citoyens contrôleront les moyens de production et d’échange, qu’ils participeront au fonctionnement et à la direction du cadre général dans lequel ils vivent, alors l’Etat pourra disparaître petit à petit. Il sera remplacé par des associations volontaires situées sur les lieux de travail et là où les gens vivent ».
J’aimeJ’aime
analyse brillante mais quelle est cette poussée d’optimisme tout à coup – faut prévenir on n’est plus très habitué
J’aimeJ’aime
je suis pessimiste car de mon vivant je ne verrai certainement pas l’avénement d’une réelle démocratie. Mais résolument optimiste car l’Histoire ne sera jamais finie et que de reculades en avancées, ces dernières grignottent petit à petit le genre humain. Même si je ne suis pas toujours en accord avec lui, sur ce point j’adhère à la vision de Chomsky.
J’aimeJ’aime