Le salopeur salopé !

L’argent est bête ! Alain

En fait, pour faire de l’économie façon libéral, suffit d’être très con.

Par exemple, la compétitivité : pour être compétitif, suffit de vendre de la daube, produite par des esclaves, en dégueulassant tout.

Produire de la daube encore plus daubée que le voisin, par des esclaves encore plus exploités que par la concurrence, en dégueulassant tout plus radicalement que les confrères.

– de la daube genre, minerais de lasagnes, viande folle, objets obsolescents, électricité nucléaire au rabais…

– produite par des ouvriers du Bangladesh qui se prennent des usines sur la tête et meurent par milliers, des travailleurs détachés à que dalle de l’heure, des enfants de la misère, des prisonniers politiques ou de droit commun, des esclaves modernes qui tombent comme des mouches au Qatar…

– en dégueulassant tout, comme à Fukushima, Bhopal ou en Australie par exemple dont le gouvernement vient d’ approuver le rejet des travaux d’un port d’exportation de charbon, dans les eaux de la Grande Barrière de corail inscrite au patrimoine mondial.

Bref, en échappant à l’impôt, en baissant le coût du travail (et pas le coût du rentier ni du PDG ) en éradiquant les services publics, les protections sociales, en supprimant le code et les inspecteurs et médecins du travail, les contrôles d’hygiène sanitaire et de sécurité, en détruisant les normes écologiques, en construisant des maisons de merde dans des zones inondables ou sismiques, en faisant dans le choc de simplification, en misant sur le dumping social et l’emploi low coast défiscalisé, oui on finit par avoir un produit compétitif.

Jusqu’à ce qu’un plus infâme fasse encore moins cher et moins disant.

Sauf que le moins cher peut finir par coûter la peau du cul, comme le montre par exemple les inondations en Grande Bretagne où Cameron l’euroclimatosceptique en est à demander l’aide européenne alors que sa politique d’austérité a démoli l’agence pour l’environnement anglaise et les services publics de secours.

Hors de prix même, comme à Fukushima où les réductions de coût sécuritaire par cupidité ont finit par pourrir une région entière, voire ne mégotons pas, tout un océan, en attendant mieux.

Oui, dans sa logique mortifère, le productivisme à court terme a un prix défiant toute concurrence : le suicide planétaire ; le sacrifice de l’humanité sur l’autel des intérêts économiques ; le profit de quelque uns pour la disparition de tous.

Riche mais mort.

Parce que la posture nombriliste du : « après moi le déluge » ou « ça tiendra bien autant que ma Rolex – en attendant je me gave, je me goinfre, je me ventripote », est un pari bien audacieux tant qu’on vit, même luxueusement et à l’écart, sur une planète fermée.

Oui, la saloperie finit quand même par te rattraper, et le salopeur par être salopé.

Ainsi REX.

Rex, patron d’EXXON mobil, qui fait dans le gaz de schiste à tous les étages se retrouve, façon farce, assiégé lui même par les derricks assoiffés. Lui qui aime à dégueulasser chez les autres, mais pas chez lui, illustre le fameux principe du « not in my backyard », comme la salle de shoot oui mais pas dans ma rue, le squat oui mais pas dans mon immeuble, la centrale nucléaire ok mais pas chez tonton Proglio.

Mr Rex est à l’image de cette caste de privilégiés exigeant en toute exemplarité une politique d’austérité pour les pauvres tout en s’augmentant en toute indécence, infligeant la merde aux autres tout en s’en exemptant.

Certes, selon que nous soyons puissants ou misérables, nous ne sommes pas tous égaux face au désastre, mais pas sûr quand même que les présomptueux Rex et semblables échappent au cataclysme.

Le prochain tsunami reconnaîtra les siens !

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

11 commentaires sur « Le salopeur salopé ! »

  1. Ton billet est comme d’habitude excellent mais je le trouve un tantinet dépressif…
    Attendons qu’ils crèvent dans la joie et la bonne humeur, bordel ! Dans d’atroces souffrances autant que possible…
    Tiens ! Aujourd’hui je me sens un peu boute en train ! 😉

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  2. Il serait temps que des extra terrestres viennent récupérer les êtres humains, femmes, hommes qui en valent la peine et tous les enfants pour les emmener sur une autre planète terre. Et laisser celle-ci aux politicards charlistes (du charlatanisme: duplicité qui consiste à créer un décor prometteur sans vouloir agir loyalement)aux avides, irrespectueux, méchants, hypocrites et bien d’autres défauts qui ont un impact négative sur la nature ou l’environnement, sur l’état d’esprit de l’homme, sa vie sociale. que l’on laisse cette terre à tout ceux qu’ils l’ont détruite, dégradée, souillés et cetera. A c’est beau de rêver !!!!!!! Appel pour un soutien, seul que faire ? http://omeieb.free.fr

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  3. Voui voui voui voui. Même qu’à Fukushima, tels qu’on est partis, avec des économies de bouts de chandelles, des sous-traitances à 5 ou 6 étages, eh bien je pense qu’on peut dire que le compte à rebours final de la planète et des êtres supérieurs qui la peuplent (reptiles et oiseaux compris) a déjà commencé. Les fuites d’eau polluée augmentent, le sol est de plus en plus un marécage mortel, le réacteur 3 est inapprochable, bientôt il ne sera plus possible d’intervenir sur le site : arriveront alors de nouveaux accidents, qui accélèreront le processus.
    Et en France, avec nos vieilles centrales, on n’est pas à l’abri d’un truc du même genre. Chic ! Les enfants d’aujourd’hui pourront-ils avoir des enfants viables demain ? Oui, je suis encore moins optimiste, même si je joue les mademoiselle Lelombec « Ah je voudrais être un petit oiseau !…. »

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  4. l’avantage avec le nucléaire c’est qu’on meurt lentement et en différé, ça se voit moins. C’est de la mort en masse discrète ça fait moins barbare. C’est le côté massacre civilisé.

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  5. Il sera surtout amusant de constater que ce seront les plus jeunes qui partiront les premiers. De plus en plus. Ne resteront à la fin que des barbons effrayés et des douairières hystériques, qui peut-être même mourront… de faim !

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  6. Comme tout le monde je ne vis pas dans le monde, mais dans la représentation que je m’en crée.Sauf que comme disait le poéte mais dans un autre contexte  » je est un autre » tellement autre que c’est à ce demander si il y a encore quelque chose d’humain en lui.
    L’autre en question à force de soif de pouvoir, de domination et de rapacité irresponsable , a fini par m’imposer un monde hostile à l’humanité , et à la vie en générale.
    Une caricature amputée,incompléte, ou je ne suis plus un homme ,mais un agent économique qui existe dans une représentation binaire,simpliste: produire et consommer.
    Un monde inventé par des économistes, dirigé par des comptables,ou l’on ne gouverne plus mais on gére,un monde ou la vie a un prix.
    Un monde absurde ou l’on voudrait me faire croire que je suis roi quand je consomme,pour justifier un statut de quasi esclave quand je produis.
    Un monde ou l’on met les hommes au rebut comme des marchandises défectueuses.
    Un monde ou l’on voudrait que j’oublie l’essentiel pour mieux m’assujettir au superflus
    Un monde ou le seul motif de rejouissance que j’y trouve encore est de le voir s’écrouler de mon vivant !

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  7. Dans ce monde du spectacle le voir s’écrouler vivant est une option souhaitable autant que probable sauf que ce sera payant du parterre au poulailler.
    Evidemment vu des loges tout confort ce sera d’autant plus remarquable.

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