Le premier de la classe

Si, comme le disait Confucius, une image vaut mille mots, alors cette photo devrait nous épargner un long discours, tant elle est emblématique de l’organisation du monde politique occidental tel qu’il se présente.

Le maître et ses deux assistants de cours assidus devant un parterre d’élèves studieux et appliqués prenant des notes.

Notons qu’au premier rang de ce joyeux cénacle, nous retrouvons ce qui nous sert de faux cul président, concentré et attentif, dans cette attitude familière que nous reconnaissons tous. Celle du putain d’enfoiré de fayot cafteur et zélé dont on cassait la gueule à la récré, après quand même on n’est pas des sauvages, lui avoir retiré ses lunettes.

Rappelons au passage histoire de rigoler ou de libérer une grosse bouffée de haine, qu’aujourd’hui même est l’anniversaire du discours du Bourget et que l’ennemi de la finance qui n’a pas de nom mais peut-être bien des listes de noms qui s’évaporent entre deux renvois d’ascenseurs, sert de valet de pied à la banque tout autant qu’au fils à papaz du merdef.

A propos du Pacte de responsabilité : – ‘Hollande a changé le nom mais c’est bien le pacte de confiance que nous avons proposé. Ne le répétez pas, surtout vous les médias, mais le président Hollande est à la solde du Medef » dixit le président du MEDEF de la région Anjou.

Flanby terrassant sur son beau scooter blanc l’hydre spéculative et le dragon financier , une image d’Epinal qu’on n’est pas prêt de voir sur nos écrans.

Finalement quand on constate combien le cassage de gueule au collège finit par nous coûter des années plus tard on est en droit de regretter soit le côté brutal et primaire du défoulement bon enfant, soit le fait de ne pas avoir bien fait le travail à grands coups de tatanes.

Encore sur cette photo, n’avons-nous qu’une simple représentation des petits Kapos et autres cadres sups de l’oligarchie mondialisée, puisque l’on sait aujourd’hui que les 85 personnes les plus riches du monde pèsent autant que les 3,5 milliards d’entre nous les plus pauvres et que ce ramassis de chefs de bureau en séminaire n’est rien d’autre au final que la courroie de transmission laborieuse et appliquée des donneurs d’ordre.

Pour se faire une idée, 85 personnes dans un pré,

                            ça donne à peu prés ça !

On peut se demander comment quelques gardes-chiourmes au service d’une poignée de seigneurs féodaux arrivent à juguler la colère de plusieurs milliards d’individus, mais le monde étant cupidement malade et l’argent son unique médicament, on peut comprendre aisément comment s’achète la servilité des uns, promotion sociale assurée, l’abrutissement de masse des autres par le jeu des merdias, sans même parler d’asservissement volontaire ou de syndrome du larbin.

Au gré d’un triste fait divers, on pourrait se mettre un instant à rêver, mais compter sur la fatalité paraît bien hasardeux. Le plus raisonnable serait évidemment d’aller chercher l’argent où il est, plutôt que là où il n’est plus et de le répartir justement tout en s’asseyant sereinement sur leurs dettes.

Il semble assez évident que ce n’est pas avec des premiers de la classe en triporteur qu’on risque d’y arriver.

C’est à quelle heure la récré ?

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

11 commentaires sur « Le premier de la classe »

  1. Comme par hasard les pays les plus riches et les plus inégalitaires sont les plus endettés, je pourrais peut etre ajouter les plus « ultra libérales » … au fait est ce vraiment un hasard ?

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  2. je l’ai trouvée sur twitter aucune idée d’où elle vient – Il faut reconnaître qu’on pioche dans les images sans jamais considérer son auteur contrairement aux textes.

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  3. Oh!, ils sont chez moi….
    Regardez, à coté en vert, c’est le WC sec…
    On voit mon jardin magnifique recouvert de BRF
    —–j’ai fait un cauchemar cette nuit——-

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  4. @dominominus – Ils ne laissent pas tellement le choix –
    @MJP – M’étonnerait pas que ces parasites squattent dés que tu as le dos tourné

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  5. voir cet article du Guardian
    la question c’est pourquoi ?
    Pourquoi tolérons-nous une politique qui n’offre pas de véritables choix ? Un pouvoir qui fonctionne en grande partie selon les désirs des bailleurs de fonds millionnaires, des entreprises et des médias voyous ? A une époque où les gens ne sont plus torturés et exécutés pour avoir critiqué le pouvoir, pourquoi n’avons-nous pas réussi à créer des alternatives viables ?
    ………..
    Il semblerait que nous ayons une capacité quasi illimitée à rester assis tout en contemplant la vie politique se faire confisquer par les ploutocrates, la biosphère se faire saccager, les services publics être supprimés ou livrés au secteur privé, tandis que les travailleurs sont enrôlés avec des contrats de travail au rabais. Bien qu’il existe quelques magnifiques exceptions, dans l’ensemble la protestation est muette et les alternatives balayées d’un revers de la main. Comment avons-nous acquis cette passivité surhumaine ?
    http://www.legrandsoir.info/accros-au-confort-the-guardian.html

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  6. l’individualisation y est pour beaucoup – cette promesse du bonheur individuel de la réussite personnelle – cette atomisation où l’on se bat et débat les uns contre les autres dans ses ambitions et opportunismes

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