Les géants et les nains

Tandis que le géant Mandela, sur la pointe des pieds, nous quitte, lui qui sacrifia 27 ans de sa vie à sa cause et nourrit l’humanité de son humanité, qui hier encore était considéré comme un dangereux terroriste par tonton Sam, saoulé d’apartheid et d’anticommunisme, le bouffon Mariton tout en mocassins à glands, s’en va soutenir à Fresnes, un petit réac de la manif pour scouts, tombé sous les lois punitives de leur idole Sarko, monté sur pilotis.

Oui à l’heure de l’agonie de Madiba, voir en cet autre Nicolas (Bernard-Busse) excité, une victime de la      « dictature hollandaise » est juste pathétique.

On a les prisonniers politiques qu’on peut. Les zéros qu’on mérite.

Non pas que le petit merdaillon, ce « Jean Moulin Ventilateur » de la branlette partisane, ait eu tort de ne pas se laisser prélever l’ADN, mais peut-être bien, de ne pas ouvrir sa gueule alors que l’infime Mariton votait en son temps cette loi expéditive qu’il pensait réservée aux racailles et gauchistes.

Ironique retour de bâton.

BIj-cTRCUAAQGeY.jpg

Tandis que l’impayable Fanfoué s’en allait en grandes pompes refourguer du Rafale au dictateur du Qatar, tout en refusant, en catimini, d’en livrer au démocrate vénézuelien Madura, Rafael Corréa président du tout petit Equateur, avait le courage de défier l’empire, d’offrir l’hospitalité à quelque dissident apatride dénonçant les saloperies totalitaires ricaines.

Non, l’admirable Edward Snowden, risquant soit sa peau soit l’exil à balancer les magouilles liberticides de la Stasi anglo-saxonne, ne risque pas de demander l’asile au pays de Flanby.

Flanby a piscine chez l’Emir.

Il fut un temps où la France en ses valeurs universelles s’honorait d’accueillir les opprimés de tous les pays, les réfugiés pourchassés, les bannis, les traqués, mais ça c’était avant, avant que notre pays serve de paillasson à l’Europe, servant elle-même de paillasson à l’empire.

Avant que Flanby ne serve lui-même de paillasson à M6.

Evidemment, quand on en est à quémander trois sous à quelque obscure sous dictature obscurantiste, on peut difficilement prendre le temps de se faire greffer une paire de couilles et se hisser à la hauteur de l’Histoire.

Honnêtement, dans cette France minable, tout à fabriquer du minable populisme de fille à papa, être le minable « prisonnier politique » d’un minable chef de bureau, y’a pas de quoi pavoiser.

Quand les géants s’en vont, restent les nains.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

14 commentaires sur « Les géants et les nains »

  1. Comme pour Hessel,disons que c’est moins scandaleux pour Nelson à 95 ans – Pour Hugo à mon avis on lui a fait courte
    en revanche du côté des nabots ça fourmille

    J’aime

  2. A l’instar de Méluche, votre parler cru et dru me ravit. J’en redemande et merci…parce que derrière votre prose, l’analyse est exacte. Trop bon.

    J’aime

  3. Tu vises juste.
    A l’heure où 2 pays de plus font résonner une saine colère populaire* au delà de leurs frontières, la France ne montre rien de plus que ses crispations de vieille bourgeoise fardée.
    J’entendais hier encore quelqu’un dire « tu vas voir à la rentrée, c’est en France que ça va bouger »… j’ai l’impression d’entendre tous les ans que l’automne sera chaud, et force est de constater que les saisons précédentes n’ont pas (ap)porté les fruits annoncés.
    En France, le vent peine à remuer les branches des arbres.
    Mais si tous les pincés pétaient un coup, la bourrasque pourrait-être salvatrice !
    « Vivre comme un arbre, seul et libre
    Vivre en frères comme les arbres d’une forêt »
    Nazim Hikmet
    * même si pour être honnête, il faut avouer qu’en Turquie une grande partie de la population non urbaine ne comprend ni ne soutien le mouvement.

    J’aime

  4. Salut,
    Tiens, pour l’information des foules françaises qui déferlent sur ce blog, un lien vers un article où certains découvriront le soutien du FLN et de l’Algérie indépendante à Nelson Mandela au tout début des années 60.
    http://www.djazairess.com/fr/elwatan/150964
    Ça donnera du piquant à certains hommages à prévoir de la part d’une certaine droite encore dans le souvenir de l’OAS.
    Sinon, des nains politiques, des faux semblants économiques cachant un agenda idéologique, SNAFU comme on disait dans l’armée du Pacifique.
    Situation Normale, Complètement Vérolée !
    Tic tac tic tac …
    Arf !
    Zgur_

    J’aime

  5. @marissé – les temps ne sont pas à la tiédeur – merci !
    @dav – faire parler les arbres a toujours sur moi un effet garanti – le furet de la révolte court par ici court par là- finira bien par passer par chez nous inéluctablement
    @zgur – oui dommage que le net n’existait pas dans les années 70/80 parce que des déclarations vérolées de crétins de droite sur Mandela qui l’encensent aujourd’hui feraient un foutu et abject florilège

    J’aime

  6. Le net existe.
    Et ça va en mettre beaucoup dans la merde.
    Aujourd’hui les Le Pen à propos de Mandela :
    Jean-Marie Le Pen avait déclaré : « J’ai toujours une méfiance envers les terroristes » en parlant de Mandela »
    http://www.huffingtonpost.fr/2013/06/26/france-inter-marine-le-pen-perd-son-calme-matinale-_n_3500855.html
    Les anciens terroristes de l’OAS semble moins les gêner.
    Voilà, voilà,…
    Qu’est ce que je disais ?
    Arf !
    Zgur_

    J’aime

  7. Mandela est un « géant », inutile de revenir sur la grandeur du personnage on croule sous les témoignages.
    Par contre sur la réalité économique et sociale de l’Afrique du Sud et du comment s’est négocié la fin de l’apartheid et la réconciliation, il y a peu de références dans l’actualité. A ce propos je conseille de relire le chapitre 10, intitulé « La liberté étranglée de l’Afrique du Sud » du livre de Naomi Klein: « La stratégie du choc ».

    J’aime

Commentaires fermés

%d blogueurs aiment cette page :