Strabisme divergent

« Laissez les chiens de l’empire aboyer, c’est leur travail. Le nôtre, c’est de se battre pour achever la véritable libération de notre peuple » Hugo Chavez

Je sais bien que même mort, l’ogre Chavez mange encore des enfants entre deux tortillas, que le président dauphin Maduro tue ses propres militants les soirs d’élection et met le feu à ses centres de santé et ses magasins d’état d’alimentation juste pour faire son intéressant.

Je sais bien que le jeune loup Caprilès, opposant milliardaire, fils de deux des plus puissantes familles du pays, putschiste d’extrême droite à ses heures, métamorphosé en charmant leader social-démocrate par la grâce des entreprises mondiales de communication liées aux yankees est fort photogénique.

Je sais bien que Castro c’est pas beau, Morales c’est pas presse et Ortega c’est caca mais sans trop vouloir déranger les chiens de garde dans leur feuille de route et leur plan de carrière, je tiens juste à leur signaler que pendant qu’ils scrutent à la loupe les agissements forcément suspects de ces quelques leaders de gauche censurant forcément à la truelle la liberté d’expression des empires médiatiques pour temps de cerveau disponible, 30 journalistes ont été assassinés au Honduras depuis le coup d’état de 2009 dans l’indifférence générale.

Je sais bien que trente confrères ainsi que 150 opposants passés par pertes et profits c’est bien peu de choses, rapport au fait que Rafael Correa par exemple, réélu triomphalement à la tête de l’Equateur en février 2013, a nargué outrageusement l’oncle Sam, en accordant l’asile au fondateur du site WikiLeaks, le réfugié politique dissident Julian Assange mais quand même…

les chercheurs opiniâtres de pailles dans l’œil gauche du voisin pourraient seulement en jeter un vers la poutre de l’œil très très droit.

Je sais bien que la poutre bien crado nommée justement Lobo (loup) et ses groupes paramilitaires si folkloriques au pays le plus meurtrier du monde à une longue tradition autochtone du golpe de estado.

Je sais bien aussi que même si Pepe Lobo est un fils de pute, il est NOTRE fils de pute (ou celui du patron), néanmoins tant d’aveuglement finit par en devenir troublant, sachant qu’il n’y a pire non voyant que celui qui ne veut rien voir, et que certaine occultation ressemble furieusement à une aveuglante complicité.

D’où notre strabisme extrêmement divergent.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

4 commentaires sur « Strabisme divergent »

  1. A propos de ce « strabisme », j’ai entendu l’année dernière sur Europe 1 un membre du Medef affirmer, sans être repris par le journaliste qui l’interrogeait, que la Chine était devenue une « démocratie » et le Vénézuela une dictature???

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