
Rosario Crocetta habite à cent mètres de la mer. Il ne l’a pas vu depuis 15 ans. Même pas de sa fenêtre aux volets tirés nuit et jour. Il vit en sursis, sous escorte policière permanente.
Je m’étais renseigné et avait découvert l’un de ces personnages atypiques, pour ne pas dire authentique, forçant le respect ; homme politique homosexuel, communiste, anti-mafieux assumé, accro à la nicotine, ce seul plaisir qui lui était encore accordé.
Depuis cette « rencontre » inopinée, je crains chaque semaine d’apprendre l’assassinat de Rosario Crocetta, victime déjà de plusieurs tentatives d’attentat, dans une de ces brèves expédiées par l’AFP entre deux conneries pipoles.
N’empêche, le pire n’est jamais sûr. Rosario Crocetta non seulement n’est toujours pas mort, mais il est plus vivant que jamais puisqu’il vient de remporter les élections régionales en Sicile, bastion de la droite berlusconienne depuis des décennies et s’apprête à diriger l’île sulfureuse dans une coalition de gauche.
Plutôt que de s’excuser d’être ce qu’il est, Rosario Crocetta en a fait un combat et le revendique jusqu’au sacrifice.

Il est parfois de ces bonnes nouvelles qui réconcilient avec la vie et la nature humaine.
Une respiration entre deux reniements complexés de nos sociaux démocrates morts vivants et de leur politique zombie.
tgb
Tout un symbole, à une époque où les dirigeants européens ne se distinguent pas particulièrement par leur courage et leur héroïsme face au crime organisé de la finance.
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face au crime organisé de la finance, du merdef et autres lobbies… – une certaine tendance à la reptation oui
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« Avoir un ventre usé par la marche ? Une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…
Non, merci. »
« Cyrano de Bergerac », acte II, Scène VIII
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fameuse tirade bien opportune en effet
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