Nos romances estivales (2)

Dans la torpeur languide de l’été, quelques belles histoires d’amour, qui, comme tout le monde le sait, finissent (au choix) – mal – bien – en queue de poisson – en général.
Eric et Florence

Il s’appelle  Eric, il est chauve et comptable.
elle s’appelle Florence, elle porte de jolis chapeaux au prix de Diane et n’est guère épanouie dans son travail.

Elle est bonne cavalière
Il n’est pas un mauvais cheval

Ils se rencontrent dans une modeste chasse à courre du côté de Chantilly
Ils trottent frénétiquement ensemble, cravachent follement de concert
Puis à bride abattue, le soir au fond du bois, s’aiment à cru et se marient.

Grâce à une relation d’affaire fiscale, Patrice de M., Eric met (par amour) le pied de Florence à l’étrier capital, en lui dégottant un bon petit job à mi-temps et à quelques centaines de milliers d’euros chez Liliane B. modeste milliardaire exonérée d’impôts (pas comme ces foutus gens du voyage un peu trop basanés du revenu).

Florence est ambitieuse
Eric est amoureux
Florence rêve de mener grand train (son argent de poche ne suffit pas)
Eric, par amour, cumule plusieurs emplois (ministre, trésorier, comptable, maire, fiscaliste, chef de micro parti, RH, chasseur de tête,…)  afin de combler sa femme et répondre à ses moindres désirs, comme, par exemple, cette fantasque écurie de course.

Un amour parfait et harmonieux à vivre, une brillante carrière qui se dessine, un avenir radieux en perspectives…

sauf que, déjà les premiers symptômes apparaissent. 

Eric égare quelques enveloppes kraft.

On prend cela pour de la distraction

Eric vend une forêt domaniale à un prix défiant toute concurrence à quelque ami peu scrupuleux qui en profite.

On met ça, sur le compte de l’étourderie.

Mais quand Eric va jusqu’à occulter le fait, qu’il a remis, en personne, la légion d’honneur, à son ami Patrice de M. (fin gestionnaire) l’horrible vérité s’impose, le doute n’est plus permis :

Eric ne souffre pas de surmenage mais bien de la maladie d’Alzheimer.

Cruelle fatalité que cette amnésie galopante qui peu à peu efface les plus beaux souvenirs du disque dur d’Eric.

En confidence, devant le juge Courroye, ami intime de son patron qui pense à lui pour de hautes fonctions, Eric ira jusqu’à prétendre n’avoir jamais rencontré Florence, amour équestre de sa vie tristement algébrique.

– Crédible – répondra le juge, prévenant et psychologue, préférant ménager la santé mentale fragile d’Eric.

Terrible tragédie que cette belle histoire d’amour, s’étiolant au cœur de l’été.

L’amour totalement désintéressé d’Eric pour l’écuyère (d’argent dans la bouche) Florence résistera t’il aux frimas ministériels de l’automne ?

Peut-on aimer sans mémoire ?

L’amour d’Eric et de Florence triomphera t’il de la terrible maladie, ou devra t’il être mis d’office à la retraite avant 65 ans ?

Existe t’il un bouclier mental contre l’amnésie ?

Patience : c’est ce que nous découvrirons dès la rentrée, dans la saison 2 de « l’affaire Woerth ».

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

6 commentaires sur « Nos romances estivales (2) »

  1. Le boucier mental de l’amnésie est l’amnésie elle même!…
    Je deviens (logiquement) chaque fois plus con, plus les années passent, mais n’en ai pas l’impression car justement , je suis déja trop con pour le savoir (en général) et la photo du perplexe ex-Woerth dans son actuel état en sera la preuve !…Où en sommes nous ?!

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