Ginkgo Biloba Saison 4

C’est à ce genre de détail qu’on finit par prendre conscience qu’on tape l’incruste  dans le paysage blogo depuis un certain temps, à jouer des mêmes réflexes saisonniers  et des mêmes travers que les professionnels  de la profession info et picaillons.

Voici venir le marronnier printanier  de la Rue Affre :

Mon Ginkgo Biloba  – saison 4

Inutile  de vous dire que je ne suis pas prêt, luxe exquis et marque définitive  de la suprématie du mâle debout sur la femelle accroupie, de pisser la bite à l’air et à l’aise  à l’ombre de mon arbre.

Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, voir là et , si j’ai planté, il y a maintenant quatre ans un Ginkgo Biloba  offert par ma douce (accroupie) , s’il s’acclimate  parfaitement sous les frimas savoyards, s’il me fait ses dix bourgeons annuels  et ses deux branches cette année, il culmine  toujours magistralement à 53 cm, comme pour mieux s’identifier  à son ‘enracineur ‘déraciné  à Paris, c’est à dire moi, un tantinet bonzaï sur les bords.

Je commence même à me demander si cet arbre millénaire  et fossile  aux 40 écus d’or, à force d’étendre ses racines, telles  des tentacules végétales, à tisser patiemment sa toile souterraine, pour mieux s’ancrer dans cette contrée à forte rigueur avancée, ne pousserait pas un chouïa à l’envers.

Nul doute que, si tel était le cas, il fera le bonheur des taupes (mieux vaut dix taupes dans son jardin qu’un bauju comme voisin° – je suis bauju des Bauges, histoire  de dire comment que je suis pénible ) des spéléologues  et des macchabées, mais pour ce qui est de mon projet de vider ma vessie à son tronc défendant, ça prend mauvaise tournure.

C’est pas que j’en fais une fixette non plus. Mes cerisiers grandissent, mes noyers pullulent,  mon abricotier s’épanouit, mon orme se refait une santé après avoir été dévasté par mon ânesse favorite et j’ai donc toujours, rapport à mon objectif  initial,  un certain nombre d’alternatives urinaires.

N’empêche, ça me chiffonne quand même.  

Pour une fois que je faisais  dans l’exotique , que je pariais  sur le multiculturel arboricole, que je donnais  sa chance à un immigré asiatique  de s’implanter ici – il vit ici, il bosse ici, il reste ici – son peu de reconnaissance me laisse  quelque amertume.  

En même temps, mon idée intéressée de baptiser mon arbre à petits jets dorés et bucoliques  n’épouse  quand même pas exactement la stratégie écologico-destroy  du député maire godillot  ump local. Ce fanatique intègre d’opérations immobilières  « désintégrantes »  en ces temps de subprimes et sacrément douteuses d’un point de vue architectural, démontre tout de même que l’affaire reste rentable, lorsque comme lui, on vient d’acquérir un plaisant château en son parc arboré.

Tout à son exécration des platanes et autres plantations  régionales  qu’il  exécute par centaines avec délectation , sa compensation marketing à nous offrir des oliviers  en pot au centre de ses ronds-points  électoraux pourrait, si nous étions à peu près aussi crédules que ses électeurs retraités, presque nous émouvoir.

Et que vois-je  en ce jour, en ma daube pqr, tout à son monopole et à sa flagornerie  commerciale des potentats autochtones ? Mon député godillot  maire du planter d’olivier en pot, une bêche photogénique  à la main, entouré de trois clampins, mettre en terre un Ginkgo Biloba, pas moins, faux frère renégat de mon Ginkgo  à moi, (l’Eric Besson de l’essence Ginkgo sans doute) offert à grand renfort de pub sur mon ersatz de canard, par le Rotary Club de Bled les Bains.

Que le Rotary country club  se fende d’un arbuste et en fasse la une de mon PQ local m’en couperait presque l’idée  buissonnière  de me soulager contre.

Peut-être après tout, changer d’envie. Uriner au petit matin, un de ces petits matins printaniers  encore frais mais prometteur, contre un député maire godillot  exécuteur de mille  arbres pour mieux médiatiquement  en planter un, pourrait avoir son charme.

Je vous tiens au courant…

L’année prochaine en tout cas et quoi qu’il arrive, vous n’échapperez pas à la saison 5. Pour peu que vous soyez, ce dont je doute quand même, accro à ce feuilleton,  tenez bon et retenez vous, debout ou accroupie…

à moins qu’un député UMP, planté là…

tgb

°Proverbe indigène.

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

33 commentaires sur « Ginkgo Biloba Saison 4 »

  1. merci pour toutes vos suggestions je vais y réfléchir pendant que Badinguet nous honore de sa visite avec sa patrouille de France qui nous bousille la quiétude de la journée – sinon effectivement pisser sur les pompes d’un godillot est assez logique….

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  2. Intéressant, cet arbre au nom imprononçable. Au moins, il ne fait de l’ombre à personne.
    Et, au fait, comment s’appelle la propriété? Réaumur?

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  3. Cet arbre ne pourra se développer sur la terre de France, il n’est pas français, c’est aussi simple que cela. D’ailleurs, une loi devrait obliger les propriétaires à les déraciner, il faut faire de la place à l’arbre français de souche ;-))

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  4. Me moquer? MOI? c’est bien mal me connaître! ;))
    Agathe, tout à fait. Ou plutôt, il pouvait se développer AVANT. Maintenant, finie la glandouille: retour au pays fissa.
    Ah? il était bien enraciné? Et alors?
    Et puis … qu’il emmène ses rejetons par la même occasion!

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  5. Question con, tu es a quelle altitude? Je viens de me fendre de 2 abricotiers a 1200m ( mais plein plein sud, hein…) les vieux du coin ont rigolé…
    Au fait, l’intérêt d’un ginko, c’est quoi?

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  6. Euh , il est peut être utile de déconseiller le lien précédent aux personnes impressionnables ou peu averties des expériences esthétiques hors-limites …

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  7. Ecrit par : emcee | 24.04.2010
    Il faut reconnaitre que tgb est méconnaissable, mais c’est assez ancien.
    la fin surtout est un peu « datée ».

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  8. ce que je constate surtout c’est que dés que j’ai le dos tourné ça tourne à la cour de récré ici….je vais placer quelques caméras video nom de nom

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  9. En tant que dépositaire et gardien farouche de DEUX Gingko Biloba, je vous demande de vous arrêter.
    Faites pas les malins.
    Et apprenez à prononcer les noms esstrangers, ça pourra vous servir.
    Quant à toi, tgb, ne te laisse pas impressionner par ton député qui ose prendre en otage un gingko. Si son cousin a résisté à la la Bombe, cet arbre-ci se remettra rapidement d’avoir été souillé par une main umpure.
    Arf !
    Zgur

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  10. Ecrit par : emcee | 25.04.2010
    Un type qui a deux Gingko Biloba à la fois, quand même tu devrais te méfier … on a vite fait de se retrouver avec 4 femmes et douze enfants !

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  11. .. Et d’être poursuivi par deux ministres oisifs! Mouhaha!
    Cuicui, l’oranger sur le sol irlandais: j’ai pas cliqué. ça dépasse les limites du tolérable, tout de même! 😉

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  12. je ne sais pas si mon ginkgo est mâle ou femelle – mais la polygamie arboricole me parait une bonne piste et l’hiver je les voile

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  13. Mwarf, si à chaque réapparition du marronnier, ça part en cacahuètes dans les commentaires, je demande des nouvelles du Gingko Biloba toutes les semaines.

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  14. Bon, c’est pas tout ça, mais faut j’aille voir si ma Pakalolo ne fais pas d’ombre à la Datura, bien qu’a ce propros le Gingko Biloba n’a pas l’air de poser de problème ..

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