
Même pour un anthropologue averti, plonger au cœur de la tribu primitive ‘Huempé’, dont les premières traces remontent au deuxième millénaire, reste une expérience éprouvante dont le meilleur des ethnologues, Claude Levi-Strauss, in memoriam, ne sortirait pas tout à fait indemne.
Certes, comme tous les peuples premiers, la tribu Huempé, repose sur un socle d’us et de coutumes ancestraux et possède une culture indigène particulière mais certains de ses rites, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, semblent bien relever de l’étrange, voire du n’importe quoi.
Si, l’on retrouve dans cette communauté patriarcale, « les structures élémentaires de la parenté » assez classiques ; népotisme, lignage de père en fils, mariages intertribaux d’alliance dits « d’ouverture » et des rites socio politiques assez subtils, comme celui consistant à confier au dernier des renégats le culte du totem (le bessonage) en revanche certains aspects des rituels sont nettement plus déconcertants.

Ainsi par exemple, cette coutume bizarre, qui consiste, en se rasant devant la glace le matin pour les hommes, en s’épilant le maillot pour les femmes l’après midi, de se projeter en chef de clan, dans une étreinte narcissique exacerbée et dans le culte d’un « moi je » mégalomaniaque, consistant au nom de la peuplade, de tenter de jouir littéralement par le nombril.
Autre exemple difficilement interprétable pour des esprits cartésiens – on touche ici aux limites de ‘la linguistique structurale’, dans l’analyse de la pensée sauvage – : les harangues à répétition d’un roi radoteur à six cerveaux, en pleine crise tectonique, juché sur des échasses rudimentaires (aucun membre du groupe ne doit en taille dépasser le chef) protégé par un bouclier fiscal, faisant exactement le contraire de ce qu’il dit, disant exactement le contraire de ce qu’il pense, jusqu’à l’irruption par la transe, d’un lapsus linguae libérateur, devant une assemblée d’élus prosternés ‘les godillots’ se livrant à un concours de cacophonie infernale.
Séance rituelle, nommée précisément ‘le grand nimportenawak’.
Ou encore, cette tradition archétypale, de la douche royale à 245 572 euros (pourquoi ce chiffre précis ?) sous laquelle le grand chef décrète de nouvelles taxes (jusqu’à une vingtaine) devant des sujets exsangues. Tradition fort surprenante pour nous, peuple révolutionnaire, qui s’insurgerait immédiatement devant un tel cynisme et une telle marque de mépris.
Ou enfin ce rituel fort original consistant à faire voter le peuple pour mieux s’asseoir sur les urnes, une fois l’opération terminée.
Si plus classiquement, rapport au cru et au cuit, on retrouve le principe de l’anthropophagie la plus archaïque (empruntée sans doute à la tribu Péhesse) et le fait de faire bouillir ses amis, tandis que l’on fait rôtir ses ennemis (on se dévore d’ailleurs assez goulûment entre femmes) cette tendance au cannibalisme n’explique toutefois pas la disparition de 45000 membres du clan en une seule année.
Si nulle pandémie H1N1 ne peut expliquer cette hécatombe, pas plus d’ailleurs que la pratique du sacrifice humain ou la moyenne d’âge particulièrement élevée des membres du clan, l’étrange parcours initiatique, lubie du chef « Malotru 1er » à l’égo surdimensionné, larguant sa tribu dans la jungle mondialisée après avoir brisé toutes les boussoles, pourrait expliquer cette énorme déperdition.


Le couple Morano Lefebvre, le cru sans le QI, derniers individus recensés de la tribu Huempé.
Oui, la tribu de l’Huempé, substrat du mythe sarkoziste, après celle du Péhesse, pourrait bien être en voie d’extinction. Et si, quand un peuple se meurt c’est un peu de l’humanité qui disparaît et le musée des arts premiers qui s’enrichit, sur ce coup-là, ça pourrait bien être le contraire.
tgb
Excellent.
Il y a une vraie étude anthropologique à mener. Disons que Levi-Strauss est mort trop tôt et que tu vas t’en charger à sa place. Hop, stylo et carnet de notes, t’en as pour quatre-cinq ans…
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pour le coup, comme étude anthropologique, je propose carrément de les convertir au napalm – c’est un langage primaire qu’ils devraient comprendre
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Arf !
Quelle imagination, tgb ! Lévi-Strauss doit rager dans son cercueil de ne pas avoir lu cette étude !
Vraiment au top de ce que j’espèrerais écrire à chaque fois sans toutefois y parvenir.
Brillantissime.
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allez allez cui cui y’a bien de tes textes que je signerais volontiers
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Tu m’as donné envie de manger un arbre !
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tudieu ça te fait un appétit féroce Henri
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Ah oui ! Bravo ! La tribu où aucune tête ne doit dépasser ;-))
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un bien bon moment de lecture. La tribu des béni oui oui se porte très bien elle par contre. Les rituels dépuillage sont d’actualité chaque jour sur grand écrans.
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@ agathe – ou marcher sur les genoux
@ peuples – oui mais ma tribu des beni non non ne lâchera rien
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Rah, les ravages de la consanguinité..
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Savoureux !
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@ yelrah – voire incestueux
@ Fran – bon app !!!
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Excellent, ça donne, comme souvent ici, envie de rire et de taper quelqu’un.
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je suis fan de ta définition meriem, j’achète
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Du grand art ton billet.
Le roi peut aussi baver un Mea culpa sur son peuple en crachant sur sa cour et ses fous sans la moindre vergogne. Signe de la simplicité d’esprit, de la pauvreté de courage, de la soumission complète de ses sbires directs qui cautionnent corps et âmes les exactions du nain. Pour sa propre gloire, ce dernier n’hésite pas à chier (excusez mon vocabulaire) sur leur magnisme et la défense qu’ils (ses sbires directs) ont déployés autour de ses conneries. Fidélité ridiculisante.
Mais c’est pas grave hein ?
L’Huempé une tribu à gerber…
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a gerber et à empailler – vite un taxidermiste
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AH!! si seulement le reste des 40000 Huempé suivaient !!
http://chroniquedelhumaniteordinaire.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/11/03/l-extreme-droite-comme-si-vous-y-etiez.html#comments
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pas s’inquieter ils adorent suivre
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