la vie barbaque (5)

 » Et hardi camarade, goûtons aux mets raffinés de la femme à barbe, abreuvons nos sillons à la vulve poilue de la truie farcie, laissons nous happer par l’extrême animalité de la chère à viscères. Et admire donc camarade Norbert, boucher beauf et pileux, Lepeniste forcement et c’est encore meilleur, comment que je te l’empale la mémère à chignon et sors nous ton plus beau saucisson qu’on lui gode le fondement à la bouchère charnue, qu’on lui fourre un zob tout oblong dans son vilain croupion qui pue – exhorte t’on sans un mot. Car décidément on a la queue qui turlupine –

 » Allons y, vautrons nous jovialement dans la fange embourgeoisée. Allez hop la grosse vache, le cul en l’air, tortille bien de la croupe, que la bitte assassine nous ouvre les portes indécentes de la sublime décadence, de la partouze zoophile, de la débauche alimentaire. Et peut être bien qu’après on te plantera le crochet du boucher dans la gorge, ma salope, ma grosse vicieuse congestionnée, avec tes grosses fesses molles de Bovary de comptoir exposées en public, façon Mussolini. Et hop sur le rail a désosser, à dégraisser, à désénerver fissa, à débiter en côtelettes de femme de boucher par ci, en belle cochonnaille par là, tout à la machette, tout à l’artisanat, tout au doigté et à l’olfactif. Un régal !  » – qu’on poursuit dans sa tête en regrettant déjà sa play station –

Le petit monsieur aurait aimé des câlins gentils, dorloter sa part d’ange et se passer le temps autrement qu’en pétrissant virtuellement le derrière de la vulgaire. Mais c’est plus fort que lui, mais c’est dans sa nature, le petit monsieur à ses côtés reptilien. On lui avait pas dit ça à Nigoland. Mais voilà que la femme du boucher à des états d’âme et s’en ouvre au public. Non elle n’aime pas cette ambiance sanguinolente la grosse Bovary. Oui elle rêvait d’autre chose la comtesse. Elle préfère les jolies aquarelles fleuries. Elle à un goût pour la peinture, la nature et l’artistique en général. Elle est sensible la grasse, l’écorchée vive.

Ah la pouffiasse, elle vit en notable de la barbaque, mais elle n’ aime pas se payer sur la bête. La femme du boucher n’aime pas la boucherie, mais si ça se trouve la femme du boucher n’aime pas le boucher. La femme du boucher aime passer sa main dans les cheveux du fils de la femme du boucher, mais quand chez le coiffeur le fils de la femme du boucher joue avec ses cheveux tombés à terre la femme du boucher est horrifiée, parce que le cheveu par terre est mort, et donc le cheveu par terre est sale. La femme du boucher peint des aquarelles encore plus obscènes qu’elle. Finalement le psychopathe boucher à au moins sa noblesse. Il plonge ses mains dans la barbaque chaude et fumante, il tue sans réfléchir. Propre comme il faut.

Faut savoir faire, le bien tuer. C’est un métier. Garder le sensible, tuer la sensiblerie, conserver l’émotion, virer l’émotivité. Pas un truc de tafiole, de Bobo pétitionnaire approximativement pensant.

Le boucher est un artiste, c’est ça qu’on se dit en récupérant sa monnaie et son colis. Et on se rassure que tout n’est que rêve et vanité, comme un ange qui passe un crâne à la main sur peinture Vénitienne.

Qu’est ce qu’on voulait ? Trois fois rien, deux cents grammes de tripes, comme souvenir carte postale. Sauf qu’on avait oublié où on mettait les pieds, oublié à force de bouffer de la géométrie qu’on se baffrait de vivant.  » Au revoir, merci et bonne journée madame monsieur le gentil commerçant  » qu’on dit en se repliant. On prend son paquet en s’excusant de penser si fort des fois qu’on entendrait.

La vie la mort, la viande…on pense à la Star Ac’ de la télé tout en pixels. On respire, soulagé, de retourner vite fait à la virtualité.

Fin.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

3 commentaires sur « la vie barbaque (5) »

  1. putain ça donne envie de se répandre, de coller des gifles, de donner la fessé avec le bout d’la bite, ça donne envie d’exploser, d’avoir une grosse panse et de s’la frotter sur un gros cul, de faire remonter gratuitement toute sa méchanceté ……

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