Sous vos applaudissements, cher public…


Quand une centaine d’étudiantdiantdiants débloqueurs pas-politisés-de-droite en est à applaudir une escouade de CRS matraquant une autre centaine d’étudiants bloqueurs de fac à Nanterre tout en scandant ‘allez les bleus’ on se dit avec Courteline ‘qu’il vaut mieux gâcher sa jeunesse que de ne rien en faire du tout »

rue89

Ne rien en faire du tout c’est avoir évidemment du Jean-Pierre Pernaut dans la tête et reprendre à son compte cette putain de grossière sémantique idéologisée à donf : otages – groupuscules – privilèges …

Quand on voit ce que sont devenus les gauchistes de 68 versus Glucksmann/Kouchner/July/Cohn-Bendit, on n’ose imaginer ce que deviendront les collabos de l’UNI (syndicat d’extrême droite ripoliné UMP) dont la jouissance à voir matraquer leurs frangins d’étude me laisse à penser qu’en bon Versaillais qu’ils sont, ils auraient applaudi aussi à l’exécution des communards, mouillé leur slibard à la pétainisation des esprits et auraient inévitablement taxé de Gaulle de dangereux terroriste.

On a la jeunesse qu’on peut.

Quand ces futurs stagiaires non rémunérés en sont à se ranger du côté des garde-chiourmes de la ploutocratie pour défendre une loi Pecresse profilant déjà la privatisation rampante et cocalisée des universités, on se réjouit d’avoir passé la quarantaine et de pouvoir leur pisser à la raie.

C’ est pas très argumenté certes mais ça soulage.

Ces prémices de guerre civile largement encouragés par le pouvoir selon la vieille stratégie merdique : diviser pour régner – laisse augurer du fossé haineux qui se creuse chaque jour davantage entre deux France jusqu’à un possible affrontement tant on kiffe à souffler sur les braises du côté des apprentis sorciers de l’Elysée et de leurs larbins à la pensée tiède.

Matraquage médiatique par ci, matraquage policier par là,  et sous vos applaudissement cher public, c’est à coups de tonfa et de Pernaut JP, qu’on finit par faire rentrer la saloperie formatée dans les têtes.

De plus, au petit jeu scabreux d’offrir en plat du jour, le bouc émissaire quotidien, le syndicaliste archaîque, l’immigré sans papier, l’étudiant bloqueur, le fonctionnaire planqué, à faire croire que les acquis sociaux gagnés de haute lutte sont ringards tandis que le néo-esclavagisme est hyper moderne, faudra pas trop s’étonner de l’irruption violente de luttes radicales et un poil Molotov, un de ces quatre.

Mention spéciale tout de même au président de la fac de Nanterre, Olivier Audéoud, qui entre deux listes d’étudiants sans papiers à remettre très administrativement au Colonel Hortefeux, trouve le temps d’appeler la flicaille sur le campus et de comparer les groupes d’étudiants bloqueurs à des ‘milices nazies’ (entendu de mes oreilles interloquées sur France culture).

Avec une veulerie de ce calibre ne cherchons plus ce que la France aujourd’hui peut apporter au monde, voire exporter : la servilité.

Gnafron réveille-toi ils sont devenus complètement cons.
Et le pire c’est qu’ils en sont fiers.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

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