De profundis

Problème numéro 1

Sachant qu’il y a en France quelque chose comme 400 homicides par an dont une bonne dizaine particulièrement sanglants et médiatiques,

autour de 5000 décès dus aux accidents routiers dont quelques uns fort spectaculaires et polonais,

que l’on compte une trentaine de victimes parmi les forces de l’ordre chaque année (militaires, gendarmes, policiers, pompiers…)

que Giscard, Pasqua, Balladur se font vieux
que Roger Hanin, Henri Salvador et Mireille Mathieu sont au bout du rouleau

que, – OH! combien de marins, combien de capitaines. qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, dans ce morne horizon se sont évanouis! …-
disons une dizaine…

que statistiquement un Monseigneur Machin, et un rabbin Truc iront vérifier in situ l’existence de dieu, avec la sœur, le frère ou le cousin de l’ourse Franska.

Sachant également qu’au vu des critères empiriquement vérifiés (impact médiatique, charge émotionnelle, bouleversement ou colère populaire, age du capitaine, heure du journal télévisé, disponibilités…) toutes les victimes ou cadavres ne se valent pas et que certains sont bien plus rentables en termes d’audiences et de dividendes sondagiers que d’autres

on peut rajouter :

une poignée d’enfants, victimes de pédophiles récidivistes relâchés par une justice bolchevique donc laxiste, de rottweilers enragés des cités, d’irresponsables à castrer chimiquement sur la place publique ;

qu’a cette liste il nous faut retrancher, un demi millier d’ immigrés clandestins noyés en méditerranée qui ne viendront pas squatter nos terrains vagues, trois enfants écrasés sur les clous par des flics en urgence d’apéro à deux tons, deux ou trois ados grillés en barbecue dans des transfos EDF, deux inspecteurs du travail flingués à bout portant, bon débarras,  une demi douzaine de suicidés Renault écrasés par les cadences infernales qui renâclaient à travailler plus pour gagner pareil les salauds, un Lamine Diang mensuel au moins ,

qu’il reste 1600 jours au quinquennat inauguré en mai, qu’en cas de pénurie (ce qui serait surprenant) on pourra toujours débranché Sharon…

calculez combien d’enterrements larmoyants, d’obsèques obséquieuses, et de condoléances bidons, le président nous infligera durant son mandat ?

Problème numero 2

Sachant que la rentrée enterre toujours six pieds sous terre un certain nombre de promesses et d’illusions en grandes ou petites pompes  (et à talonnettes), que le ps est à l’agonie, que la droite pue la morgue et l’arrogance, que Pavarotti A que c’est fait,

qu’il vient d’investir dans une nouvelle boite de kleenex,  qu’il a renouvelé son stock de larmes de crocodiles communicationnelles, qu’il ne sera pas invité au mien , que je n’irai pas au sien, qu’il serait capable de faire sa propre oraison funèbre  quel prochain service mortuaire honorera de son auguste présence not’ président à catafalque et kiffeur de cimetières ?

Si pour vous même ou un membre de votre famille vous souhaitez la venue  du sixième président de la république française à l’église , au temple, ou a la synagogue (mosquée exclue) et si vous estimez entrer dans les critères évoqués ci-dessus, faites une demande officielle à l’élysée qui confirmera suivant agenda.

tgb 

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

2 commentaires sur « De profundis »

  1. Moi j’ai perdu mon canari. Je ne m’en console pas.
    Si je lui dit, tu crois qu’il viendra ? J’aimerais bien. Il réciterait la « Chanson des escargots qui vont à l’enterrement » de Prévert, il n’y a que deux mots à changer pour mon canari :
    A l’enterrement d’un canari
    Deux escargots s’en vont
    Ils ont la coquille noircie
    Du crêpe autour des cornes
    Ils s’en vont dans le soir
    Un très beau soir d’automne…
    C’est de saison, non ?

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