
Dans ce pays où la vie est moins chère, voire ne vaut plus un clou, le pays merveilleux de la grande distribution et de l’hyper hyper super super marché du consumérisme suicidaire et de la marchandisation daubée, WAL-Mart est un précurseur.
La multinationale de feu Monsieur Sam Walton dont les quatre fils font partie aujourd’hui des dix plus grosses fortunes mondiales a pour credo : la défense des petits consommateurs
Certes certes, mais à quel prix ?
Au prix de peau d’ balle et du dumping social
Au prix de l’appauvrissement général et de l’enrichissement particulier
Au prix d’une dégradation des produits et des conditions sociales…
Au prix du mépris pour faire simple.
Wal-Mart est un avant-goût de ce qui nous pend au nez
Appliquant la déréglementation dans toute sa splendeur, à en faire bander Eric le Boucher chroniqueur du Monde qui récite toutes les semaines son catéchisme ultralibéral en léche cul de première, Wal-Mart est aujourd’hui plus puissant que 120 états réunis (évidemment les plus pauvres) et son chiffre d’affaires de 312, 4 milliards est supérieur au PIB de la Norvège qui n’est pourtant pas un pays à deux balles (pas encore) avec du pétrole et tout et tout (même qu’il ne veut pas partager avec l’Europe, pas folle la guêpe)
Quand une entreprise devient plus puissante qu’un état, que deviennent les citoyens ?
Des consommateurs… où des associés.
Associés c’est le joli nom que donne Wal-Mart à ses salariés. Les caciques de la mega-supérette auraient pu choisir « esclaves » mais c’etait moins vendeur et un tantinet connoté.
Donc les 1,8 millions d’associés du Felix Potain Ricain dans ses 4500 magasins de par le monde sont les nouveaux habitants du pays enchanté de Wal-Mart.
Pas trop longtemps quand même puisque les comptables de chez WM ayant calculé qu’au bout de sept ans, ces gentils associés coûtaient trente pour cent plus chers que les nouveaux exploités, on se charge du turn-over…plus prosaïquement appelé :
licenciement.
Ce qu’il y a de vraiment paternalistement sympa chez Wal-mart c’est que :
les heures sup ne sont pas payées
les pauses déjeuners sont supprimées
les salaires sont plus bas de 20 à 30 pour cent qu’ailleurs
La couverture maladie y est aléatoire, la retraite hypothétique
Et les syndicats absolument proscrits.
« Notre philosophie est que seuls des associés malheureux voudraient adhérer à un syndicat. Or Wal-Mart fait tout ce qui est en son pouvoir pour leur offrir ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin. »
Super hyper maligne la porte-parole de Wal-mart en son argumentation tarabiscotée. On dirait du pur Eric le Boucher ou du Jacques Marseille, tout pareillement en leur Pravda capitaliste.
DONC Wal-mart c’est économiquement bon pour la ménagère (enfin bon ????)
Mais pour les salariés moins
Or comme les consommateurs sont souvent des salariés
Et comme pour ne pas crever les autres entreprises sont obligées de s’aligner
De sous traiter, de sous sous traiter et de sous sous sous sous traiter et de délocaliser
Et comme tous les produits vendus dans les supers hyper rayons viennent de chine
Wal-mart tire tout vers le bas et l’on assiste là où il s’implante à une paupérisation logique, à une désindustrialisation inévitable et à une remontée en flèche des accidents du travail.
Mais qui s’en soucie. Y’a plein d’immigrés et de clandestins.
La où Ford inventant le Fordisme payait convenablement ses ouvriers pour qu’ils achètent des bagnoles Wal-Mart casse le pouvoir d’achat pour qu’on consomme sa junk- food pourrie.
Sont – ce vraiment des économies ?
Bref Wal-mart se paye notre tête de gondole et faut pas rire. Faut pas rire parce que ça arrive ici.
Et quand carrefour (qui a failli se faire acheter par Wal-mart) remercie son big boss Monsieur Daniel Bernard en lui octroyant 30 millions d’Euros et refuse concomitamment une augmentation de 1 Euro 50 à ses caissières pour ne pas mettre en péril l’entreprise…
Et quand Monsieur Leclerc fils, le si charmant communicant de chez Leclerc père, se bat pour tirer des prix toujours plus bas au nom des petits consommateurs et sur le dos des petits producteurs…
Ça me rappelle quelque chose.
Oui quand la ménagère de moins de cinquante ans ou plus croit faire des économies en allant chez ED (Carrefour), la salariée de moins de cinquante ans ou plus, perd de son pouvoir d’achat par un système infernal de vase communicant.
Et au bout du compte c’est la Wal-martisation qui gagne.
Pour lutter contre ce cercle vicieux la seule réponse possible est d’acheter moins ET cher.
Le juste prix quoi. Surtout quand on est pauvre.
La quadrature du cercle.
tgb