Boursouflure


J’écris du cœur de la goutte d’or.
Rue Affre.
A deux pas de la fameuse église St Bernard et de la non moins fameuse rue Myrha.
La rue du crack, la rue des hôtels pourris, des taudis murés, des putes Ghanéennes à l’abattage. La rue aussi de quelques émeutes populaires suite à une de ces bavures policières dont le commissariat de mon quartier a le secret et à de purs rodéos automobilistiques de la Bac (brigade anti-criminalité) jouant à Schumacher.
C’est à voir…en contre-plongée de préférence.
Une rue aujourd’hui en chantier et en voie de Boboïsation accélérée. Merci la Nuit blanche !!!.
Jamais vus autant de petits fromages blancs en goguette comme à la visite d’un zoo cette nuit-là.
Bref, cette rue a la particularité de posséder, outre le seul commerce de poulets vivants à Paris, une mosquée en plein air.
Non pas que la mosquée n’ait pas de toit, mais tous les vendredis après-midi que Dieu ne fait pas, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il ne fasse rien du tout – et contrairement à l’église st Bernard qui depuis son évacuation musclée ne fait guère recette – la mosquée de la rue Myrha elle, déborde largement de ses centaines de fidèles.
Donc, tous les vendredis après midi, la rue Myrha neutralisée devient entre deux barrières et après une rituelle installation de tapis de prières, une mosquée en plein ciel, avec comme une vague vivante de dos ondulants au rythme des sourates.
Moi ça me gêne pas. Je trouve même ça folklo et un brin exotique et ça me fait voyager à peu de frais. Sauf que je me dis quand même que les fesses à l’air et en djellaba par cette saison faut être super motivé pour se prosterner par terre et dans les courants d’air.
Et c’est là qu’une idée lumineuse m’est venue.
Juste au-dessus de la rue Myrha et dans sa perspective EST, on peut voir distinctement une grosse choucroute meringuée avec une sorte de clocher bizarre qui ressemble à s’y méprendre à un minaret.
Cette saloperie d’architecture basiliquée et merdique, cette boursouflure dégoulinante s’appelle :
Le Sacré-cœur.
Ce Sacré-cœur est visité chaque année par des millions de touristes qui, non seulement s’empiffrent à Montmartre de crêpes chères et dégueulasses servies par des chinois exploités déguisés en Gavroche – les joies du tourisme muséifié – mais en plus n’ont pas la moindre idée du pourquoi fût bâtie cette grosse daube (ni les Parisiens non plus d’ailleurs et on se garde bien de leur faire savoir).
Or je vous le rappelle, ce furoncle fut édifié en réaction à la Commune de Paris de 1871 par un Auguste Thiers vengeur et sa clique de bourgeois cléricaux afin de célébrer le carnage du peuple de Paris et la victoire du goupillon papal sur la laïcité républicaine.
Et bien, et au risque de choquer, moi cette excroissance dévouée aux grenouilles de bénitiers qui se signent avec le sang des communards et cernée par ses marchands du temple trafiquant du hot-dog immonde (cramé dessus gelé dedans comme il se doit) je le refourguerais bien volontiers aux fans de Mahomet qui se gèlent les ‘glaouis’ en son nom.
Juste histoire de voir la tête de certains et notamment du si décrispé et si chaleureux Monsieur 16.
Benoît de son prénom.
Mais rassurez vous je déconne, juste un fantasme de vendredi soir un peu fumé.
Encore que…le chant du muezzin à l’aube…ça vaudrait largement comme réveille-matin, les intox d’une autre boursouflure pralinée :
l’affligeant Adler, Alexandre de son prénom, que m’inflige tous les jours matutinalement France culture.
tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

Un avis sur « Boursouflure »

  1. Excellent témoignage sur la ville qui se muséifie
    J’adore!!!
    en effet sur le fronton de cette « boursouflure » (quelle mocheté) on peut lire Gallia Poenitens = la Gaule repentante car ces abrutis pensaient que à cause de la Commune – nouveauté politique pour l’époque – Dieu s’était détourné de la France et avait permis – honte suprême – la défaite face à la Prusse… et on organisa même de grandes processions de députés et de sénateurs à Chartres pour racheter la faute!!! Véridique!!!
    Bref du grand n’importe quoi… et sans la télé en plus!!!
    je te bise mon Thierry j’espère que s’il n’en reste qu’un – parisien intra muros – tu seras celui là!!!

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