
Je vois ça, estomaqué et alors me reviens ça du fond de ma mémoire d’écolier du temps lointain où l’ école républicaine en sa glorieuse propagande vous apprenait encore, en cours d’instruction civique, la république et c’était toujours mieux que de programmer des gamins à devenir milliardaire, d’autant qu’ils ne le seraient jamais.
Bref, l’histoire du tambour Bara, joseph de son prénom, neuvième enfant d’une famille pauvre, engagé volontaire au 8e de hussards et combattant en Vendée les contre révolutionnaires.
L’histoire raconte que près de Cholet le 7 décembre 1793, menant ses deux chevaux à boire, Bara est pris à partie par des chouans, qui le contraignent à crier « Vive le Roi ! ». Il répond : « Vive la République ! » et tombe sous les balles royalistes.

Ainsi naquit le mythe de l’enfant soldat Bara, héros et martyr qui faillit entrer au Panthéon et que la Convention Nationale s’empressa d’ instrumentaliser (on faisait de la comm

et du story telling déjà) le peintre David immortalisant le jeune Joseph avant qu’une reproduction du tableau soit placé dans chaque école primaire.
L’histoire du jeune Bara est sans doute en partie une légende fabriquée, inscrite dans l’imagerie républicaine mais quoi, comme chez John Ford, quand la légende dépasse la réalité, publions la légende.
Et alors nous y voici,

voici qu’une jeune tambour en gilet jaune se fait prendre à parti par la milice française, de celle qui héroïquement tue les grands mères aux fenêtres, gaze les paraplégiques, écrase les lunettes des manifestants, éborgne, matraque, insulte, humilie, avec un zèle tout macroniste, la jeune fille, le retraité, voire le touriste égaré, puis rentre chez elle après une journée harassante, fière du devoir accompli, embrasser ses gosses et regarder les chaînes de l’ORTF de la start up nation.
« délit de roulement de tambour » à n’en pas douter ça doit faire chic sur un procès verbal, avec pour tarif peu syndical, une nuit de garde à vue.
On a les actes de bravoure que l’on peut quand on pense comme un porc.

Cet évènement ici est évidemment moins tragique que le drame de Joseph Bara, l’histoire se répétant comme une tragédie d’abord puis comme une farce selon Marx, mais il est en ce moment des clins d’oeil révolutionnaires, comme ce fameux Drouet, qui nous dit quelque chose de notre incorrigible et admirable penchant pour l’insurrection populaire, tatouée de façon indélébile dans notre mémoire collective.
Et décidément en pleine régression infantile et par association me vient inévitablement cette vieille comptine qu’on loge tous dans un coin de sa tête et qui en redécouvrant les paroles faussement anodines me cause de mésalliance, d’un monde où l’on s’épouse entre soi, dans sa classe, d’un Niel mariant la fille d’Arnault,

de cette caste endogamique, arrogante, cupide, suffisante, qui contrairement à ce qu’elle croit, ne nous fait pas envie.
Roulons tambours, percutons, répercutons…
liberté égalité fraternité
de leur monde pourri on n’en veut pas
le notre est plus modeste et plus joli
tgb
Il doit être inscrit dans notre inconscient collectif, le jeune tambour puisque cette scène est associée à des tas de choses pour chacun d’entre nous. Voici que je fredonne: « Trois jeunes tambours S’en revenant de guerre, trois jeunes tambours… » Et que je me souviens qu’il y a au Musée d’Histoire naturelle de Nantes un tambour dont la caisse est la peau humaine tannée d’un soldat de la République. Il avait demandé qu’il en soit fait ainsi après sa mort. Sait-on jamais la rage qui a pu les saisir face à une jeune « guerrier » de la République, celle qui n’est pas En Marche?:-)
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oui il y a toujours un tambour pour résonner dans nos têtes et battre le rappel – merci pour l’anecdote du soldat de Nantes je ne connaissais pas
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Comme d’habitude, texte bien frappé !
A propos du vomi de Mr Arnault (avec lui ça « En Marche » à la baguette !):
« Le droit du plus faible est la justice. »
Joseph Joubert ; Les carnets et textes recueillis (1938)
Je suis rassuré…
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jolie citation
– Arnault tel les dinosaures pourrait aussi disparaitre de par son gigantisme
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N B : Il semblerait que la citation ne fasse pas partie du vomi de Mr Arnault.
De toute façon, je bisse mon soulagement, Mr Rémy HEITZ est là pour veiller au grain…
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