Petite leçon de proxémie (ou donne moi ton cheval je te prêterai mon panda)

A l’heure où Jupiter maître du monde reçoit en toute simplicité en ses appartements versaillais, l’oligarchie transnationale et défiscalisée pour un pince fesses privatif, ou comment brader nos bijoux de famille aux copines et copains de chez Tina, petite étude proxémique en passant :

Puisque notre génie national, leader du monde libre et phare de la pensée thatchero-reaganienne moderne est le plus grand stratège que le monde civilisé ait jamais connu, analysons donc ce moment clef de la réception par le président de la république chinoise Xi Jinping, il y a quelques jours :

la poignée de mimines.

Nous noterons sans trop nous moquer que tout dans la verticalité assurée (et assertive dirions nous en comm) bien ancré au sol et sûr de ses appuis, c’est le modeste Xi Jinping, homme politique de seconde zone quasi anecdotique, qui impose l’espace, la distance et les rôles, lors de ce rituel à mains nues.

– Je te salue d’un bras tendu, d’une main ferme et je te pose mes conditions gestuelles et spatiales comme je poserai tranquillement mes exigences lors des négociations commerciales à venir. Tu ne viens pas coller ta main sur mon épaule et envahir ma bulle intime, on n’ a pas élevé les banquiers ensemble chez Rothschild, et tu ne me joues pas du bras de fer tout à la gonflette comme avec le zouave Trump à la mèche postiche rebelle.

Pour ce qui est de la plus grosse (start up nation) l’affaire est entendue : c’est moi le boss !!

Et notre jeune quadra jupitérien, PDG intérimaire de l’entreprise France à 30 milliards de déficit de balance commerciale avec la chine de bien capter le message comportemental et de ne pas trop se la péter pour une fois en faisant profil bas c’est déjà ça.

Bref en termes sémiologiques, ce cliché nous confirme que quand le leader jupitérien du monde libre sous tutelle néo-libérale offre un cheval à son homologue chinois, l’homologue chinois nous prête un panda.

tgb

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Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

5 commentaires sur « Petite leçon de proxémie (ou donne moi ton cheval je te prêterai mon panda) »

  1. Excellente analyse TGB.
    Ramdane, il est vrai que l’école domestique plus qu’elle n’instruit: « Je suis effrayé par les automatismes qu’il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d’un enfant. Il lui faudra dans sa vie d’adulte une chance exceptionnelle pour s’évader de cette prison, s’il y parvient jamais. » (Laborit – Eloge de la fuite)
    En terme d’apprentissage, Laborit avait une idée précise sur l’acquisition de connaissances: http://www.nouvellegrille.info/images/pdfrpe.pdf
    En tout cas, s’il vivait aujourd’hui, il aurait certainement fait du cas Macron un beau sujet d’étude.:-)

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  2. Le rapport entre « verticalité » et horizontalité a été joliment jaugé par Jonathan Swift: « L’ambition fait souvent accepter les fonctions les plus basses, c’est ainsi que l’on grimpe dans la même posture que l’on rampe. »

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