L’étalon Trump dans les chaussures

 «Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre»  attribué à Einstein

S’il ne suffit pas de gagner le concours international du serrage de pognes (et de cirage de pompes) pour devenir influent et sauver le climat hop là,

l’intérêt au moins d’avoir un Trump en gros con lourdingue, dans ce manichéisme béat venu justement des USA, ne peut qu’opportunément vous faire valoir.

A l’étalon Trump tout malotru devient vertueux.

Le bourrin ricain vous permet fastoche de vous dédouaner de toute suspicion à tout saloper et de passer pour un mec tout en finesse par exemple écologique. Face à Donald, n’importe quel Mickey finit par être un type raffiné et fréquentable. Il te vous fait passer un Estrosi pour un modèle de subtilité sensible.

Sauf que, comme nous le dit pertinemment Hulot dans un de ce moments de lucidité politique avant de replonger en Ushuaia profonde et sponsorisé :

Non le capitalisme ne s’accommode pas, ni des restes ni d’autre chose, ne se raccommode pas, ni se s’amende, ni ne se régule. On peut l’assaisonner à la COP21, l’édulcorer au développement durable, l’amadouer au greenwashing, au verdissage commercial ou au Grenelle de l’environnement bling bling, l’écologie et donc la survie de l’espèce humaine ET le capitalisme sont absolument parfaitement totalement antinomique.

Tant que le profit, le court terme, l’intérêt particulier, le compétitif, le rentable, et donc la corruption, la pollution, l’accumulation, le gâchis, la cupidité, l’avidité…et pour le dire en un mot le pognon sera l’alpha et l’oméga de notre système monde, il n’est aucun espoir, aucune échappatoire, aucune perspective possible.

Le moins disant, au forcément moins de normes, sociales écologiques éducatives protectrices, le productif au rabais, le consumérisme de masse, le quantitatif à tout prix accélère inéluctablement notre disparition.

Face à Trump l’éléphant on peut toujours passer pour un délicat de la porcelaine, n’empêche, être pro Ceta, Tafta, Ogm, nucléaire, diesel, schiste, houille… en rassemblant en votre gouvernement tous les lobbyistes industrieux et voraces du pays, en roulant à fond pour le libre échangisme, ne peut vous donner un brevet de sainteté écomondialiste.

Il n’est pas de capitalisme durable.

Comme nous le dit en quelques mots Virginie Descentes

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et en quelques lignes de Bruno Latour : l’oligarchie à parfaitement intégré, qu’à se goinfrer d’une planète là où il en faudrait dix, c’était foutu d’avance et c’est en toute conscience qu’elle participe à l’orgie pour ma gueule avec pour seul projet d’après moi le déluge, d’être parmi les derniers privilégiés à en crever.

Il faudrait une rupture rapide, radicale et globale pour avoir une toute petite chance encore d’échapper au désastre. Non pas une rupture locale, ni même continentale, mais bien planétaire, c’est dire si on n’a pas le cul sorti des ronces.

Et je vais vous faire une confidence, je ne pense pas que ce soit avec un partisan de l’autocar lowcost monté sur roulements à billes fluos, qu’on risque de se refaire la cerise exemplaire.

Repeindre le capitalisme en vert, c’est comme éteindre la tour Eiffel pour lutter contre le terrorisme, un gadget supplémentaire pour dire son impuissance ou pire, son je-m’en-foutisme.

tgb

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Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

6 commentaires sur « L’étalon Trump dans les chaussures »


  1. Spéciale dédicace.
    Ganesh Song
    2016
    OgaïaBand with mapomme
    « Il seront les derniers à en profiter dans l’ivresse…
    Avant de prendre la Grande Fusée
    Pour propager jusqu’aux étoiles
    Leur pauvres gènes débiles…
    Crois-moi c’est dur de surmonter l’amertume
    Quand tu vois toute cette écume,
    ces barbelés partout qui montent
    Et les gens des belles Cités
    Au terrasse des cafés de luxe
    Des gens très bien
    Qui prennent le temps sans honte
    Hiver comme en été
    Avec des montres chics qui n’ont qu’une aiguille
    Et de jolis rubis qui brillent
    VIDEO Partie 01 Instrumental suite SONG & lyrics

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  2. En fait, la planète ne risque rien. Après « Une brève histoire de l’extinction en masse des espèces »(F. Broswimmer) « L’Humanité disparaitra, bon débarras ! (Yves Paccalet)
    TGB, voilà, tu as raison. Ceux qui critiquent Trump sont aussi des adeptes de l’idéologie dominante basée sur la croissance économique qui détruit partout les écosystèmes !! Il n’y aura pas de refuge pour les plus riches

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  3. Bravo pour cet article…comme je les aime, avec humour tout de même, pour bien pointer les problèmes.
    C’est autre chose que les 2 derniers articles de Nicolino…de haut niveau certes, mais qui apparemment se trompe d’adversaire et casse la baraque en souhaitant démobiliser certains « insoumis » ou pas, se cherchant toujours. Je ne décolère pas.
    https://fabrice-nicolino.com/

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  4. @ramdane Issaaad – joli texte
    @ Robert Spire – bien sûr qu’il ne s’agit pas de sauver la planète qui sera là encore bien après l’humanité
    @ Marissé – j’avais mis cette intervention sous le coude et bien ça m’évitera de la consulter
    @

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  5. La moitié de mon message n’est pas passé…mystères de l’I-phone?? En fait je réagissais au dessin: « Pour sauver la planète…quelqu’un a une idée? »
    « Oui » répondirent les dinosaures, « on a vécu 120 millions d’années! Et on n’est pas responsable de notre disparition »

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  6. Bien vu Robert.
    Et pour aggraver le cas, ne pas oublier qu’il s’est passé 65 millions d’années entre le dernier dinosaure et le premier humain. Ca en dit long sur la vitesse de notre prédation.

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