
Comme le fait remarquer l’ami Jacques Rosselin sur twitter, c’est historique :
Voilà le tout nouveau, tout beau premier article d’un journal de référence oligarque atlantiste, rédigé par un robot et sans les mains (écrit en collaboration avec Data2Content, une marque de la société Syllabs).
Il est vrai que se taper tous les résultats des bleds des cantons des départements de la France moisie Vallsienne et les rédiger avec les pieds à la sueur du pigiste précaire qui s’en carre, ça pouvait être fastidieux, surtout en ces temps de réduction des coûts et de la matière grise.
Donc tu rentres les données, t’appuies sur envoi, ça fait sa tambouille et t’as un truc du genre Aphatie, ses conneries en moins.
Tu me diras qu’on gagne en objectivité, en factuel. Oui, Sauf que ça dépend de ce que tu mets dans le bouzin, du logiciel et du bourrage de la banque de données, selon que t’ as une vision de la patrie visionnaire avec tranche de jambon à la cantine ou pas.
Mais pour un premier essai, c’est pas mal, au moins tu t’épargnes les éditocraties des petits kapos cintrés de l’info, leurs interprétations niaiseuses, leurs fulgurances formatées vu qu’eux-mêmes sont aussi feignants que programmés, n’utilisant au quotidien que 5 occurrences environ :
– Compétitivité – Allemagne – Austérité – Réforme – Moderne

Ainsi donc à ce jeu passionnant du « passons du démocrate libéral pro empire au républicain libéral pro Otan avant de repasser au démocrate libéral pro empire et de se fâcher tout rouge en votant pour le républicain libéral pro otan », autant laisser les machines sans états d’âme en synthétiser les comptes rendus.
Ça change pas grand chose.
Si seulement ça permettait de virer les membres de la chorale de l’ ordre mondial assisté à trente mille boules par mois qui nous exhortent à travailler plus pour moins mais j’ai des doutes. C’est plus probablement l’obscur stagiaire à que dalle de l’heure qui risque d’y laisser sa plume intermittente.
Faut dire que chez ces gens-là, question économies on touche un peu sa bille, comme par exemple à Radio France où le jeune éphèbe qui n’en veut a le sens du sacrifice partagé. A toi le licenciement à moi les dorures restaurées, tandis que je m’accroche au pinceau et que telle chroniqueuse trempe sa solidarité dans son nombril plutôt que dans celui des autres.
Mais, vu sous cet angle, on pourrait pousser la technologie un chouïa plus loin et présenter comme candidats aux élections dont la moitié des électeurs se fout, de véritables robots. Constatant la disparition du politique pour la cuisine politicienne, on gagnerait à confier la gestion comptable et la rationalisation du citoyen par des machines.
Cela nous éviterait de subir carriérisme, clientélisme, conflits d’intérêts et autre étalage d’égos et de pathos.

Et comme en absence de tout lendemain qui chante en ce printemps sans cerises, mais bon même la désespérance finira bien par se lasser, et devant mon manque d’enthousiasme à traiter cette actu qui me procure une puissante allergie, je vais moi-même me pencher sur la question du logiciel à écrire automatiquement mes notes.
Quelques concepts lexicologiques de base :
– Cravate – lanterne – pendre – banquier – insurrection
Je dégage toute responsabilité quant à la rédaction.
tgb
Le désespoir étant aussi décevant et usant que désespérance, je choisis la seconde, tant qu’à faire.
J’aimeJ’aime
Je te laisse le choix des désespérations au moins c’est encore un choix
J’aimeJ’aime
L’insurrection des banquiers a pendu les lanternes rouges avec des cravates aque c’était des freins à la compétitivité.
J’ai bon ?
J’aimeJ’aime
Ca peut être une option
J’aimeJ’aime
La photo d’illustration de cet article fait froid dans le dos : tous le nez dans le portable, isolés – immunisés ? – des autres, chacun dans sa bulle-prison.
Le portable, ce boulet, cet esclavage… Je suis bien content de résister encore et toujours à cette saloperie. Quand je pense qu’on nous l’a vendu comme « favorisant la communication » ! Regardez la photo : ça communique sec, pas vrai ?
Je ne sais plus qui disait qu’on ne fait pas la révolution avec un peuple qui joue au loto : je dirais également qu’on ne fait pas la révolution avec un peuple enchaîné à un engin qui fait croire à chacun qu’il est tellement important qu’ils doit être joignable à tout moment.
J’aimeJ’aime
Assez d’accord mais peut être qu’ils sont tous en train de lire cette note hihi hi m’enfin ca ce saurait
J’aimeJ’aime