
Je ne sais si le gouvernement grec a capitulé, gagné astucieusement du temps ou résiste encore et toujours à l’envahisseur. Je ne sais si, comme veulent nous le faire gober les medias mainstream avec cette jubilation soulagée de ceux tellement vendus aux puissants qu’ils prennent en affront personnel de voir en gros plan leur propre servilité ou leur lâcheté tandis qu’ailleurs à mains nues on lutte encore à échapper à l’ordre établi, Tsipras a déposé les armes.
Ce que je sais, c’est que je ne donnais pas cher de leur peau, seuls face au rouleau compresseur de l’argent, à se fracasser contre le sordide et que durant un mois Tsipras, Varoufakis… auront si bien mené la danse et se seront si admirablement battus dos au mur, jusqu’à faire souffler un vent de panique dans les institutions établies et dans les atermoiements inquiets des petits kapos zélés à hurler en meute, que c’est déjà une victoire.
S’ils se résignent et le sort est loin d’être jeté, ils ne l’auront pas fait sans se battre. Et c’est inestimable.

Oui, ce que je sais, c’est que l’audace de résister aux injonctions de Bruxelles ne pouvait qu’être insupportable à tous ceux qui, sans même combattre, ont capitulé à peine élus. Et que quoi qu’il arrive, rien que d’avoir essayé, l’honneur est sauf et la Grèce a retrouvé sa dignité et son honneur.
Dans ce monde vautré où la reptation en forme d’allégeance est devenue un passeport pour la carrière, simplement d’avoir osé est un encouragement au possible. Car ce qui se joue avec la Grèce n’est pas seulement le dogme de l’austérité, du nouvel ordre mondial et de la suprématie de la technocratie sur la démocratie, mais aussi et surtout la peur du « mauvais exemple » et de la contagion de l’espérance.
Or, on ne doit rien espérer.

Non, je ne sais si dans ce rapport de force, comme le titre Médiapart, entre un article anti Maduro et la pitoyable chronique du fils de son père, le néojeunecon Glucksman « l’Allemagne fait plier la Grèce, première capitulation … ». Ce que je sais, c’est que Médiapart file étrangement du mauvais coton à l’international et que chopper une rallonge de 4 mois en cédant à minima n’est pas une reddition, quitte à faire grincer les valets de pisse de la propagande Tina.
Quand Mélenchon dans son programme annonçait qu’une fois élu, fort de la France, il ferait gronder sa voix et taperait du poing sur la table pour renverser le rapport de force, franchement je trouvais l’argument bien faiblard pour lutter contre à peu près le reste du monde et son mur de pognon.
J’avais tort.
Car si Tsipras et les siens avec ce merveilleux mais si petit pays, si peu d’armes et si peu d’amis, est arrivé un tant soit peu à tenir la dragée haute, même quelques semaines à la toute puissance européenne et à faire, même un instant, changer la peur de camp, alors que dire de la France, 5 ou 6eme puissance mondiale, forte de son droit de veto à l’ONU, de son armée et de sa frappe nucléaire, sans compter ce qu’elle symbolise encore, même au rabais, en termes de valeurs universelles aux yeux du monde.
C’est donc jouable plus que jouable.

En ce sens la Grèce, quelle que soit l’issue du combat, a ouvert une brèche essentielle. Et c’est pourquoi on ne peut être qu’impitoyable avec Hollandremou qui aura échoué sans même avoir tenté. Qui n’aura rien osé, rien risqué et aura mis tout son conformisme résigné à bien faire ses devoirs et à recevoir les félicitations du jury Merkel:
– Persévérez mon petit François, satisfaisant mais peut mieux faire…
– Merci maîtresse !
Dans le peu à se mettre sous la dent alternative : efkharisto ! Merci aux grecs de nous avoir montré qu’avec des convictions, un peu de ruse et le sentiment de n’avoir rien à perdre et donc tout à gagner, David contre Goliath avait sa chance.
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » (Brecht)
Tsipras est là, Hollandréou t’es où ?
tgb
Une bouffée d’espérance sans aucune naïveté, c’est déjà pas si mal.
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Ha ! Bougre de dieu ça fait plaisir de lire ça parce que même si avec le temps on s’est blindė contre toute cette bande de valets, de courtisans on reste quand même sensible parfois à leur poison. Décidément ils ne se reposent jamais ni en paroles ni en actes. Du soleil, du soleil ( de Gréce évidemment ) encore
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@rushes.infos on fait avec peu mais c’est pas une raison pour dévaloriser
@AF30 – tsipras et ses potes qu’ils s’en Sortent ou pas c’est un grand coup de fraîcheur et ca ringardise bien tous ces cons on va pas mégoter
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Bien envoyé, comme toujours.
Hollandréou est trop occupé par sa fonction : représentant de commerce (sur scooter) des faquins et des coquins.
N B : je sais, je ne fais pas beaucoup avancer les choses avec ce genre de propos, mais ça soulage et j’ai peur de me prendre un tir de flash-ball dans la gueule.
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@DJM de Cambrai. Soulage toi fais toi du bien et Dieu sait s’il y a de quoi hurler on n’est pas bien influent ici mais au moins on peut l’ouvrir grand
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yo my man !!!
c’est bon de savourer cette petite mais réelle note d’espoir … la France a coté est vraiment pitoyable … et ça remonte le moral de voir ces grecs se battre avec leurs petits bras …
comme c’était bon hier de recevoir mon charlie H dans ma boite aux lettres … un vrai moment d’émotion que j’ai eu là en refermant cette petite porte et en serrant contre moi mon Charlie qui, lui, en ouvre des bien plus grandes … du grand Charlie en plus : couv exceptionnelle, puissant édito de riss, explosion de luz déchainé… et que c’est dur pour eux en même temps … quel courage…. : courez l’acheter …
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@oli – oui hollande pas de bras pas d’électorat
Etre Riss ou Luz aujourd’hui doit être en effet une expérience bien particulière et sans forcément le vouloir un sacré courage
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Le gouvernement Tsipras a compris une chose : les pauvres ne peuvent JAMAIS attendre, et les premières mesures ont été en leur faveur, sur-le-champ, comme il se doit pour un gouvernement de gauche. Mais il doit faire face à un problème aigu : se faire obéir de l’administration, qui est au service de la population et doit exécuter les ordres immédiatement et sans aucune discussion. Tous les fonctionnaires qui traîneront ou pratiqueront un sabotage sournois devront être immédiatement révoqués et remplacés. Tout pauvre spolié de ses nouveaux droits doit pouvoir faire virer et sanctionner judiciairement, sans aucun délai, les fonctionnaires fautifs. L’administration grecque est infestée d’obligés du PASOK, je pense que Tsipras a intérêt à la mettre au pas, à la réduire au silence et à l’obéissance, par la force s’il le faut.
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Oui en effet il y a aussi tout cet aspect dont on parle moins, la Grece etant un pays largement livré au clientélisme
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