Aux arbres citoyens

En 2009, le bonzaï à talonnettes se demandant ce qu’il pouvait encore dévaster en France, dans cette vision libre et non faussée et à court terme qui caractérise nos larbins ultralibéraux à la mesure de leur incompétence, de leur pauvreté d’esprit et de leur cupidité, décida sur des estimations erronées, d’augmenter la coupe de bois de 40% du patrimoine forestier.

Non content d’avoir massacré l’Office National des Forêts, à coups de réformes régressives dont la baisse de 20% des effectifs avec pour bilan le suicide de 24 gardes forestiers, gardiens sans doute un peu trop vigilants de notre biodiversité, il engagea avec enthousiasme la surexploitation intensive de notre forêt.

Couper plus pour respirer moins.

L’arbre devenait une marchandise comme les autres et la forêt, considérée à l’aune de l’industrie productiviste comme un gisement de richesse ultra compétitif.

Sauf que la forêt, renouvelable à cinquante ans, autant dire par les temps qui courent le changement climatique et les joyeux pics de pollution, jamais, on était mal barré question développement durable comme on dit dans la novlangue de chez nous.

François Hollande dont le changement s’était le jour même de son élection dissout dans la continuité pareille trouvant l’idée excellente, s’empressa de confirmer cette décision avec la foi du charbonnier converti et ce discernement visionnaire qui va si bien à son double menton.

Le déboisement c’est maintenant

– méga scieries, méga projets biomasse, coupes gigantesques offertes à des traders du bois à prix cassé sous la pression des lobbys industriels, pour une culture exclusive d’espèces résineuses dopée aux pesticides, vouée à la spéculation pour plus de rentabilité immédiate ; ou comment faire du profit tout en s’asphyxiant.

Enrichir quelques pères d’aujourd’hui pour ruiner les enfants de demain.

Et c’est ainsi qu’à partir du 8 avril 2014, les sénateurs examineront le projet de loi d’avenir sur l’agriculture et la forêt (LAAF) consistant grosso merdo à, faire table rase de nos forêts, aller aux champignons à découvert et pique niquer à l’orée du pas de bois.

C’est pourquoi je vous encourage à y aller fissa de votre signature, pour jouir demain du droit, entre autres, de pisser contre un arbre, de grimper dessus ou de piquer un roupillon à son ombre.

Dans ce monde au rabais ou la tête de bite socialisse, Lamy de la finance et de l’oligarchie ventrue et de Goldman Sachs, nous promet « courageusement » un salaire de misère pour un boulot de merde, il est plus qu’urgent de rappeler, que « nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants » et que contrairement à ces bûcherons de la pensée tronçonnée, le pragmatisme justement, nous conseille « d’écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe» et d’investir sur l’avenir plutôt que de tout niveler par le pire.

Si « celui qui a planté un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement », on peut aisément en déduire que nombre de nos politicards n’auront servi à rien. Quant à moi tout à mon optimisme, je cours planter deux glands et acheter un hamac.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

9 commentaires sur « Aux arbres citoyens »

  1. C’est à se demander s’ils ont jamais fait une pause dans une forêt, ces nuisibles.
    Après tout, s’ils font planter tant de sapins, c’est sans doute pour se faire enterrer plus vite entre six planches. Goût de baille !

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  2. ils mettront aux enchères la dernière goutte d’eau, le dernier arbre, la dernière bouffée d’oxygène. Toute l’intelligence du ténia

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  3. Profits insensés , accumulation quasi pathologique de patrimoine, assurant une rente à vie pour des dizaines de générations, aux mains d’une poignée d’individus,alors que plane la menace d’un effondrement civilisationnel avant la fin du siecle.Meme les virus les plus destructeurs se montrent plus raisonnables et connaissent leur limite.Parmi les parasites « ils » se situent loin derrière le ténia à mon avis .

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  4. Une bouffée d’air peut-être: après avoir longtemps vécu dans une grande ville, nous avons « tout quitté »il y a deux ans (mais quitté quoi, au juste?)acheté une petite maison à retaper dans un village du Sud-Ouest de la France (432 habitants, une épicerie multi-services, un bureau de poste ouvert deux jours par semaine, un cinéma intercommunal, des activités culturelles et sportives, basket féminin, dojo, théâtre, pétanque pour jeunes de 7 à 77 ans, magnifique vue sur les Pyrénées, le coq du voisin, les brebis d’un autre, la mare à grenouilles entretenue par les habitants, les fruitiers en fleurs… Bien sûr, il faut se faire accepter, doucement, on est des néo-ruraux, donc forcément un peu étranges, un peu couillons. Mais, avec patience, un peu d’humilité et beaucoup moins de pognon qu’avant, on REVIT. L’Illusion politique (excellent ouvrage de Jacques Ellul,à lire ou relire, en poche, collection Pluriel), il faut en sortir et s’intéresser aux autres, vraiment, simplement, concrètement, modestement. Et ça marche!!
    Campagnardement vôtre.

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  5. @markhoss – le ténia se contente de parasiter l’intestin il n’a pas de cerveau ça ne lui servirait à rien vu qu’il est nourri logé à rien foutre mais bon y’a sûrement pire – un Pascal Lamy par exemple
    @ciorane – moi je viens de la campagne et j’ai du me faire à la culture urbaine – je ne demande qu’à y retourner et vu ce qu’il se prépare dans les villes à forte densité de population je pense que c’est même un pur réflexe de survie

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