
Des expériences menées à l’université de Chicago par l’équipe de Jean Decety, publiées dans la revue Science ont montré, que des rats avaient ingénieusement libérés un autre rat, sans aucune récompense à la clef. Mieux encore, ces mêmes rats (les femelles particulièrement) choisissaient de libérer leur congénère plutôt que de se consacrer à ouvrir une boîte contenant du chocolat, préférant partager le contenu plus tard, plutôt que de s’en accaparer le profit immédiat.
Leur motivation première ? une étonnante empathie.
Face à un problème donné, dans ce cas la détresse d’un autre membre de l’espèce, il est démontré que la réponse des rats n’est pas individuelle mais avant tout sociale. C’est en faisant passer d’une manière altruiste, leur intérêt personnel après l’intérêt général, par le partage et la collaboration, qu’ils résolvent les difficultés, ne considérant pas l’assistanat comme une tare mais comme une valeur protégeant le groupe.
Un plébiscite pour ‘l’état providence’.
Cette singulière observation nous permet d’en déduire que, non seulement le sentiment d’empathie n’est pas un caractère réservé à l’homme, mais qu’en ces temps obscurs de compétitivité exacerbée entre les individus, de concurrence libre et non faussée entre les peuples, Nicolas Baverez est bien plus con qu’un rat.

Car si chez les rats visiblement, l’on fait plus confiance à l’intelligence collective qu’aux bas instincts individuels pour perpétuer la race, chez les zélotes de Milton Friedman au contraire seuls, l’égoïsme, l’accumulation des richesses et le profit immédiat contribuent à « une mondialisation heureuse », illustrée par ce simple et lumineux axiome :
« c’est en sacrifiant l’espèce humaine et la planète que nous travaillerons à la survie des marchés ».
Si, chez le rat pestiféré, le mot d’ordre semble être « aidons nous les uns les autres » et chez l’expert néolibéral, « exploitons nous de concert », cela nous permet logiquement d’en déduire qu’à l’heure actuelle, la société des rongeurs paraît nettement plus civilisée que la nôtre.
Je vous ferai donc grâce pour valider cette audacieuse hypothèse d’enfermer Alain Minc dans un labyrinthe, l’obligeant à choisir entre ses stocks options et la redistribution des gains de productivité. L’observation de son comportement serait superflue puisque nous savons depuis longtemps que ce spécimen plagieur dont l’argument essentiel consiste en « tout le monde sait que » considère les pertes comme publiques et les bénéfices comme privés.

Ainsi pour conclure cette brillante analyse et répondre à la question initiale nous suffit-il de relire cette magistrale citation de Pierre-André Taguieff
« le néo-libéralisme est la dernière appellation du diable chez les « démagogues néo-gauchistes° ».
Sommes-nous devenus plus cons que des rats ?
S’il est toujours dangereux de généraliser, il n’est sans doute pas hasardeux d’affrimer que Pierre-André Taguieff, OUI !!!
tgb
°le nouveau Fakir vient de sortir !
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« (les femelles particulièrement) choisissaient de libérer leur congénère plutôt que de se consacrer à ouvrir une boîte contenant du chocolat, préférant partager le contenu plus tard, plutôt que de s’en accaparer le profit immédiat. » :
les filles , c’est comme ça , ça aide , ça partage Enfin , c’est enfoui dans les consciences encore , j’espère !
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selon les expériences 6 fois sur 6 pour les femelles et 17 fois sur 23 pour les mâles – mon vieux fond machiste vous accorde la palme de l’empathie et de la générosité bien volontiers. J’identifie bien chez moi (quelque part) cette composante « moi d’abord » si caractéristique du sale con de macho que j’assume malgré tout.
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Je ne voulais pas faire ressortir cette composante du sale con de macho , que je n’avais pas repéré chez toi , depuis que je te lis
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je sais bien mais c’était juste ma minute de lucidité de l’année. Il était temps. Maintenant j’ai un an peinard…
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Pierre andré ta-guieffe EST un rat, mais même chez les rats on le considère comme un gros con.
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Alain Mince aurait conclu ( de l’expérience) que les femelles rats n’aiment pas du tout le chocolat, et que les mâles ne le prisent guère .
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Les rats n’ont pas pour habitude de traîner avec n’importe qui et évidemment pas avec PAG ni avec Minc qui ne sont que de ternes
rabougris
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Se faire donner une leçon d’humanité par des rats ça fait froid dans le dos …
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ou ça pousse à la modestie….
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Tiens, cet article a rendu tout d’un coup sympathique à mes yeux ces rongeurs envers qui j’éprouvais naguère une révultion quasi-viscérale. Désormais, les mots prennent un tout autre sens. Par exemple »Se multuplier comme des rats » devient plutôt mélioratif. »Nuisible comme un rat » doit être banni de notre vocabulaire. On le remplace par exemple par nuisible comme un Sarko. Le produit Mort-aux-rats devrait être interdit de vente ou remplacé par quelque chose comme Mort-aux-cons ou néocons si vous voulez. Bob Marley devrait aussi revoir les paroles de sa chanson »Rat race » : Some a lawful, some a bastard, some a jacket:
Oh, what a rat race, yeah! Rat race!
Mais si un proverbe s’en sort grandi, c’est bien celui-là : Vaut mieux avoir des rats dans la maison, que d’avoir des maîtres.
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Quelque chose de rassurant, tout de même: on n’est pas faits comme des rats 😉
« selon les expériences 6 fois sur 6 pour les femelles et 17 fois sur 23 pour les mâles »: à mon grand regret, évidemment, je pense que ce n’est pas probant, puisqu’il n’y a pas eu le même nombre d’expériences pour les mâles et les femelles … Qui sait si, au bout de la septième, elles ne se seraient pas systématiquement ruées sur les chocolats, hein?
Sinon, à part ça, belle démonstration. Et si j’ai tout compris, Minc et PAT ne sont pas des rats.
Bizarre la langue française, tout de même.
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@Antar -mettre de la mort aux cons me parait effectivement un excellent programme de même que faire l’acquisition de tapettes à cons qui rendraient un immense service à notre environnement intellectuel
@emcee – oui je ne saisis pas bien pourquoi ils n’ont pas fait le même nombre d’expérience sur les mâles et les femelles mais peut être qu’en terme statistiques est ce suffisant et probant -sinon que se passe t’il à « des bassines et du zèle » ça procrastine un max ?
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« Pour étudier leur aptitude à nager, le chercheur Didier Desor a placé six rats dans une cage possédant une ouverture sur un couloir descendant, un tunnel puis une « salle » dans laquelle en hauteur, est disposée une mangeoire fournissant des croquettes une par une.
Pour habituer les rats à venir chercher la nourriture en passant par le tunnel, un escabeau est placé pendant quelque jours en dessous de la mangeoire, de telle sorte que les rats peuvent venir dans la « salle », grimper sur l’escabeau et prendre une croquette.
Puis pendant quelques jours, on remplit progressivement le tunnel d’eau. Lorsque le niveau de l’eau est suffisant pour que l’escabeau ne soit plus nécessaire pour les rats nageurs de prendre leur nourriture, l’escabeau est enlevé, ce qui force les rats à rapatrier leur croquette vers la cage pour la manger.
Puis le niveau de l’eau est stabilisé de telle sorte que le tunnel en soi rempli, obligeant les rats à plonger en apnée sur la distance du tunnel pour passer de la cage à la salle et inversement.
A partir de ces contraintes et de ce moment, on a vu apparaître une organisation sociale constante pour le groupe de six rats :
Deux rats sont des nageurs exploités, deux autres sont des nageurs exploitant, un rat est un souffre douleur et un autre est un nageur autonome :
Les rats nageurs exploités et le rat autonome sont les seuls à plonger en apnée pour aller chercher de la nourriture et la ramener dans la cage.
Lors que les rats nageurs exploités parviennent avec leur croquette dans la cage, les 2 rats non nageurs exploitant les attaquent pour voler leur croquette.
Les rats nageurs exploités doivent alors retourner chercher de la nourriture jusqu’à ce que les non nageurs soient repus, avant de pouvoir manger eux même. Le rat autonome est suffisamment fort pour ne pas se faire voler sa nourriture.
Le souffre-douleur quant à lui, ne peut ni nager, ni voler les croquettes, il se contente alors des miettes tombées lors de combats, et se fait régulièrement attaquer par des membres du groupe.
Curieusement, la même configuration sociale se retrouva sur les 20 cages qui avait été construites, et dans chacune desquelles se trouvaient donc 6 rats. Toujours deux exploitants non nageurs, deux exploités nageurs, un autonome (nageur) et un souffre-douleur (non nageur).
En fait, quels que soient les rats placés dans la cage, on retrouvaient toujours cette même configuration : si on plaçait dans une même cage des rats préalablement différenciés (par exemple, 6 rats exploitant non nageurs, ou 6 rats autonomes, ou 6 rats exploités nageurs) la même configuration sociale réapparaissait après quelques jours : 2 exploitants non nageurs, deux exploités nageurs, un autonome et un souffre-douleur…
L’expérience fut encore reproduite afin d’observer les mécanismes de mise en place de cette hiérarchie, cette fois dans une cage plus grande, pouvant accueillir 200 rats… Qui se battirent pendant quelques jours.
Trois d’entre eux (souffre-douleur) furent tués, les autres rats leur avaient arraché la peau.
Certains exploiteurs avaient même recréé une hiérarchie de lieutenant afin de répercuter leur autorité sans même avoir à se battre avec les exploités !
La dissection de leur cerveau permis en outre de se rendre compte du niveau de stress subit par les rats :
Les plus stressés, n’étaient ni les exploités ni les souffre-douleur, mais bel et bien les exploitants.
Ceux dont l’autorité reposait avant tout sur la soumission des autres… »
Désolé pour ce « gros pâté » mais ton billet m’a immédiatement fait penser à cette expérience-ci, qui peut nous redonner un peu d’espoir, dans le fond:
Les rats ont l’air d’être devenus vachement plus altruistes qu’à l’époque de cette première expérience, et en faisant quelques efforts, les humains devraient pouvoir y parvenir (à moins de ne pas être capables de faire preuve de la même intelligence que nos amis rongeurs);
Si tel était le cas, et que ces crétins d’humains restaient aussi primaires qu’ils ne le sont actuellement, nous aurons au moins la satisfaction de savoir que les Minc et autre PAT finiront bouffés par le stress et les ulcères;
Et si ce stress et ces ulcères ne venaient pas à bout de ces ordures, la privation de croquettes restent un bon moyen d’y parvenir.
Il suffira, pour ceci, que nous trouvions, enfin, le courage de devenir des « rats autonomes ».
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vu cette expérience les rats seraient donc dans une évolution favorable alors que nous serions en pleine régression – cela dit que les riches soient stressés ne m’étonnent guère. J’ai côtoyé quelques individus richissimes bouffés par le stress et obsédés par l’argent et la peur de le perdre. Je ne les envie pas.
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salut, tgb: je réponds pour les « bassines »: je suis dans une période de ras-le bol général. Je me dis que, de toute façon, on n’arrivera à rien. Ou plutôt si: on se dirige droit dans le mur. L’affaire de la Libye, caractéristique en soi de tout ce que représente le système, non seulement par ceux qui l’ont sciemment établi – et « amélioré » au fil du temps, mais par tous ceux qui foncent dedans pour le soutenir, malgré les ficelles grossières employées chaque fois, a été le catalyseur.
Si une grande majorité d’individus accepte sans broncher d’être manipulée, si la classe politique de tous bords ne sert pas de garde-fous (le terme adéquat en la circonstance) à cette folie destructrice, alors, à quoi bon tenter de prêcher dans le désert?
Et de convaincre des convaincus. Sans atteindre les autres.
Pour Salah, par exemple, j’ai remarqué certains silences éloquents : l’injustice, l’arbitraire n’indignent pas toujours de la même façon, selon de qui ils viennent.
Alors, pour l’instant, c’est sans moi.
Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je reviendrai sans doute.
Voilà.
Mais je soutiens, évidemment, et admire, toutes les initiatives, en particulier, les tiennes, pour tenter de rétablir la vérité et de contrer la pensée unique.
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je comprends bien cette lassitude pour la vivre bien souvent et ce sentiment d’impuissance et de ne convaincre que des convaincus. cela dit être là et parler encore même à des semblables consolide les convictions au moins. On se sent moins seul au moins. Notre présence même symbolique les empêcheront au moins de dire « je ne savais pas », puisque nous aurons témoignés. Et puis ne sous estimons pas le le battement d’aile du papillon…
Mais il est important aussi de décrocher parfois, de vivre aussi dans la légèreté, de se ressourcer, de se déconnecter aussi, de se foutre de tout parfois.
Si nous ne servons à rien, du moins sommes nous essentiels. Le boulot que tu abats est précieux et irremplaçable…
Respire et reviens. Bonnes fêtes
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Tu as parfaitement raison On ne doit pas leur laisser le terrain et, même minime, notre action n’est pas inutile.
Mais, pour l’instant, la motivation n’est pas là. Espérons qu’elle reviendra.
Bonnes fêtes à toi, également, et à tout ceux qui te lisent.
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