
Il était une fois de pauvres petits marchés qui étaient très inquiets.
Comme ils étaient très inquiets ces pauvres petits marchés, fallait les rassurer.
Alors nos zélites, nos zoligarchies rassuraient les marchés.
Les Mme Lagarde, les Mr Trichet…
On leur promettait de baisser la dette aux marchés.
Qu’on n’augmenterait pas l’impôt des riches aux marchés
Qu’on ferait de l’austérité pour les pauvres aux marchés
Qu’on aurait de bonnes notes auprès des agences de notation…les marchés
« Peuples gras et ingrats rassurez les marchés ! » qu’ils nous disaient
Les Mme Lagarde, les Mr Trichet…
Comme c’était touchant, comme c’était émouvant, toute cette énergie attentive, toute cette prévention maternelle, à rassurer les marchés.
Car figurez vous, peuples sereins, peuples beats, peuples en pleine zénitude, chère population assistée, grosse et grasse, gavée, goinfrée, repue de smics, de Rsa et de mendicité, que les pauvres petits marchés souffraient et stressaient, que les petits marchés faméliques tels la Somalie criaient famine avec leurs misérables ventres gonflés et leurs grands yeux implorants, tendant leurs mains tremblantes sous le regard ému de nos politiques bouleversés.
Sans compter que certains marchés pas rassurés allaient jusqu’à nous faire des crises de spéculation précoce…
C’est dire si les marchés méritaient notre attentive compassion, notre solidarité compatissante, notre fraternelle mobilisation.
Oui mes frères, il fallait rassurer les marchés, car un marché c’était émotif, super fragile, hyper sensible, quasi écorché vif. Fallait le dorloter le marché, le cajoler, lui raconter des histoires de Tina avant de s’endormir, des fois qu’il y aurait eu un communiste sous le lit.
Sauf qu’un marché quand c’était inquiet ça bouffait. C’était boulimique.
Ça bouffait les bénéfices, ça bouffait les capitaux, ça bouffait les épargnes. Ça nationalisait les pertes, ça privatisait les profits.
Ça avait sacrément la dalle le marché.
Alors on lui filait des peuples à bouffer au marché. Du grec, de l’irlandais, du portugais…
Mais plus le marché était gros et moins les peuples étaient gras.
Alors ça l’inquiétait encore plus le marché que de voir le peuple s’anémier.
Et comme ça l’inquiétait le marché, fallait qu’il bouffe de plus en plus et comme l’appétit venait en mangeant, plus il bouffait et plus il avait les crocs et plus il dévorait et moins il restait à dévorer.
Et ça l’inquiétait encore plus le marché. Et on arrivait encore moins à le rassurer le marché.
C’est comme ça qu’il finit par se bouffer lui-même le marché.
Et à se chier sous lui.
tgb
Ha ce bon vieux marché,on lui fait tout dire et tout faire, on le sacralise, le déifie, il a meme une »main invisible », il en a qu’une, heureusement d’ailleurs…
Oui » la main invisible du marché » qui aprés nous avoir fait les poches et en train nous prendre sérieusement à la gorge.Mais ces derniers temps le marché a « la main invisible » un peu lourde.
Il se gave un peu trop, gare à l’after eight fatal…
Je vois que les vacances t’on requinqué tgb, ça fait plaisir de te lire à nouveau !
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ahhhh l’heure du jour de l’after eight – le petit euro de trop qui explose la machine – ben tiens cet euro je veux bien leur offrir aux marchés- le glisser dans la fente du goret avec délectation
requinqué oui mais pas rassasié – je vais remettre ça sous peu 🙂
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lol….. ça c’est des liens qui circulent…
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Un conte, une fable… rien de tel pour faire passer un message « en douceur ».
Ton histoire est bonne tgb, elle me rappelle un superbe conte indien (d’Amérique du Nord) : Nyoko l’affamé.
Si tu/vous as/avez le temps et l’envie de le chercher afin de le lire… (H. Gougaud l’a superbement rapporté)
Voilà… c’était la minute de presque pédantisme presque à côté de la plaque des goûts de dav : )
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@mochica74 – oui circulez y’a à voir !
@dav – http://www.noe-tv.net/?affichage=1&collection=4&film_id=237
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Raaah
c’est quasi insupportable ce Nyoko-là ! la façon de le dire, les images… pouaaah
(moi, en vrai je le trouve puissant ce conte)
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oups… oublié :
si vous fréquentez les bibliothèques publiques (profitez-en tant qu’elles existent encore), vous pourrez trouvez le conte en question dans un beau livre « Contes d’Amérique » de Gougaud, en plus illustré par Blutch (qu’est pas le dernier des manchots avec un pinceau)
Yo
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oui bien d’accord assez moches les images…
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salut amigo
Très bon billet, comme d’habitude.
Et TRES bon choix d’illustration.
Surtout si on a vu le film.
Arf !
Zgur
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On a vu – merci de la visite ça fait un bail 🙂
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J’arrive toujours après les commentaires, ces temps-ci!
Donc coucou tgb!
(mais belge)
Voilà.
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belge ? mais ça existe encore ce machin là ?
les belges oui mais la Belgique quand même….
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