
Une bonne chose de faite. Michel Houelsoupe, l’homme qu’a vu l’homme qu’a vu l’homme qu’a vu la littérature, vient de se chopper enfin, au premier tour de manège, la queue du Goncourt avec de grandes oreilles.
On est content pour lui.
Le Michou tout en posture étudiée, va pouvoir doubler ses ventes déjà mirobolantes, avec bolduc autour pour mon beauf de Noël, mettre son pognon dans son paradis fiscal et nous lâcher le stylo bic, tout en continuant, malgré une critique unanime depuis dix ans, à nous minauder de l’auteur maudit en son exil irlandais.
Cruel, que cette misanthropie à ce point rentable.
Dur dur, d’être incompris quand on est à ce point consensuel.
C’est donc avec son dernier produit calibré, « la carte et le territoire » que notre Mimi, finement blasé, décroche le prix d’excellence au concours Lépine du romancier germanopratin. Fallait bien qu’à force de tremper son clavier dans le vide et d’écrire de ces banalités confuses et d’un air pénétré sur notre société relativement contemporaine, que notre cabot désabusé, rencontre en plus du succès ordinaire, la gloire galvaudée, rejoignant ainsi la centaine d’auteurs honorés, dans l’anonymat posthume de l’imposture à haute réussite sociale.
Le César de la littérature surgelée est attribuée à Houellebecq :
Bien fait pour lui.
Avec un peu de chance, le Michel dont la littérature pas la peine n’est pas plus mauvaise qu’une autre, va pouvoir vaquer à autre chose et par exemple aller bouffer ses lieux communs par les racines, tandis que nous pourrons à nouveau nous préoccuper sans plus de pollution médiatique de littérature par exemple.

C’est ainsi que l’autre soir, loin des mondanités, dans une petite librairie de mon18ème, je rencontrais avec une poignée d’aficionados assis en rond sur des cubes en bois, Fouad Laroui, écrivain franco-marocain ; un de ces auteurs discrets qui ne se croit pas obligé et malgré son immense culture et son méchant talent de se la péter à chaque point virgule.
Fouad Larroui, petit bonhomme rondouillard et débonnaire à l’écriture joviale et acérée, qui porte sur le monde un regard aimable et d’une tranquille intelligence, tout à la fois chaleureuse et distante, venait présenter son dernier Opus : « Une année chez les français ». Souvenirs plus ou moins autobiographiques (entre 0 et 100% dit-il) d’un enfance marocaine au lycée Lyautey de Casablanca.
J’avais lu, il y a longtemps « Méfiez vous des parachutistes », un de ces petits bouquins délicieusement drôle, sobre et pas prétentieux et me souviens encore, comme pour une chanson, du jour du lieu et des circonstances. Il y a dix ans, sur un banc d’un parc de Coutances, entre deux rayons de soleil capricieux.
Une petite heure à échanger avec un Fouad Laroui volubile et tout plein de malice, pas narcisse et pontifiant pour un rond, et qui pourrait en apprendre sur notre culture française, à n’importe quel Zemmour approximatif et arrogant, loin du circus vulgaire d’une littérature consumériste et industrielle. Encore un de ces immigrés basanés qui parle mieux la France qu’un certain président inculte.
Sans jugement, sans posture et sans artifices, Fouad Laroui espiègle, en une petite heure d’anecdotes désopilantes et terriblement signifiantes nous en dit plus sur l’humanité qui va et sa civilisation survivante que l’œuvre tartinée de Houeldaube et de sa bande poseuse.
Avec toute mon admiration et ma gratitude, je ne peux que souhaiter à Fouad Laroui qu’il ne lui soit jamais infligé quelque Goncourt que ce soit.°
Un tel écrivain ne mérite pas ça.
Tgb
°retenu parmi la première sélection du Goncourt 2010.
http://obsvideo.nouvelobs.com/video/xfizxe_quand-eric-naulleau-assassine-michel-houellebecq_fun.html
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ce n’est pas que je porte en haute estime ce naulleau mais pour une fois on est assez d’accord
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Oui parlons plutôt de ce bon « petit livre » de Fouad Laroui que de la soupe froide. Je le conseille comme toi aux lecteurs , aux mêmes motifs .
Pour naulleau, on dirait bien qu’il a « déplu » et qu’on lui a coupé le sifflet ( c’est pas pour rien que béchamelle est désormais le meilleur ami de Ouailleberque )
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qwaaaaaaaaaa ? Urbain ? nous sommes d’accord sur un roman ? ceci est un grand jour et j’en suis tout réjoui – de cette base commune, de ce socle partagé, ainsi allons nous construire une solide connivence littéraire :=))
tu devrais peut être l’inviter à Tropiques
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Eh bien moi, j’ai lu pas tout à fait dix pages de ‘particules’ et m’en voilà vacciné pour un siècle ou deux. Je ne connais pas Fouad Laroui que je vais m’empresser d’aller découvrir.
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et commence par les parachutistes en plus il est en poche (c’est le seul) je te promets un moment délectable
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Ecrit par : tgb | 09.11.2010
Je n’ai pas le souvenir d’avoir beaucoup débattu avec toi d’auteurs de romans ( à part nietzsche bien sur ) .
Le p’tit Laroui est marrant , digne, plaisant à lire et sans prétention. C’est déjà beaucoup par les temps qui courent, mais le truc jubilatoire ( et remarquablement écrit ) c’est ça : http://librairietropiques.free.fr/article.php3?id_article=315
et c’est samedi 20 .
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Marc Pierret je note mais ça ne peut pas valoir Jean Philippe Toussaint hihihi
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ça vaut pas yann Moix non plus hahaha .
( Ni Pascal Jardin hohoho )
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ah si tu nous sors les gros calibres alors là yann noix et pascal potager ça c’est du lourd de chez lourd – j’ai toujours aimpé leurs rédactions sur le thème « racontez vos vacances »
mais sans dec j’adore Jean philippe Toussaint
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