La machine à vide

Comme il est établi par quelques penseurs incontestables, Perdriel, Seguela, Denisot,…que  le Ouebe est une immonde saloperie ordurière propageant la rumeur, la calomnie et la désinformation, tournons nous vers cette presse indiscutable dont le travail fouillé d’enquêtes minutieuses,  d’investigations patientes et d’informations recoupées reste la référence objective.

Deux exemples récents pour montrer le sérieux et le professionnalisme de ces médias que le monde entier nous envie :

Une certaine Sylvie François, appelle le 18 juin à bouter hors de nos rues Barbesiennes, telle Jeanne d’Arc, sauciflard en étendard, le Saladin  allergique au jambon beurre.

Cette Sylvie François, de ce François le français qui sent si bon son pseudo facebook, Sylvie meurtrie, Sylvie outragée, Sylvie brisée mais Sylvie libérée des forces occupantes de la Musulmanie intérieure, est sensée habiter au cœur de la Goutte d’or décochonisée.

Que firent les médias exemplaires et notamment cette Radio France qui sent si bon son Val Hess, de ces jeunes putains qui font les vieilles bigotes, vérifièrent-elles l’adresse, l’identité et les allégations de la passionaria porcine ?

Que nenni, trop heureuses du buzz sentant bon son graillon, ils reprirent in extenso les élucubrations brameuses de l’avatar cochonne en leur tam tam médiatique pour ne pas dire ramdam, et amplifièrent l’intox identitaire autant qu’alimentaire.

Sylvie François n’existait pas, la presse sérieuse dans toute son intégrité factuelle ne se laissa pas parasiter par ce léger détail.

Exemple 2– Un certain Anelka, joueur millionnaire non imposable en France et « racaille musulmane » de son état, grommelle en sa barbichette de chez Maniatis dans un coin de vestiaire puant la sueur (enfin vu les résultats, pas tant que ça) un truc du genre : « va te faire foutre entraîneur de mes deux avec ton système de merde » commentaires d’une rare banalité, dans des coulisses à haute tension.

« L’équipe », journal sportif forcément de référence puisqu’il détient le monopole du créneau « short crampons et pédales à l’eau claire », organe du groupe Amaury, organisateur de tour de France irréprochable (comme la république  du caïd de Neuilly) et complice de Fifa incorruptible, reniflant l’affaire juteuse et putassière, épiça la sauce par un montage photo racoleur jouant de l’affrontement, tout en corsant l’insulte, histoire  de rentabiliser la pénétration anale.

Pas du ragot de chiottes, pas du potin lubrifié, pas du trou de serrure poilu et trash, mais de l’info coco, de celle qui fait la liberté de la presse et l’honneur Pulitzer et qui permit d’ailleurs à la philosophie de comptoir sans alcool,  de celle qui se choque du mot enculé mais cautionne indignée  la sodomie des mineurs de 13 ans; d’exalter la haine et la pensée vinaigre.

Tel est ce système médiatique exemplaire, celui qui regarde la main d’ Henry dans la culotte du coach Elyséen quand ça manifeste à millions, que ça Karachigrave ou que ça Woerthgate à mort. Affaires sorties par Mediapart sur le web ordurier d’ailleurs, pendant que l’ectoplasme du « Monde » se demande à quel cul il sera torché, de la bande à Sarko ou de celle à Strauss Kahn.

Non bien sûr : « On ne peut rien reprocher » (dixit Sarko) à Woerth et surtout pas du conflit d’intérêt, puisqu’en tant que ministre des finances, il se contentait de favoriser la fraude fiscale, par l’intermédiaire de sa femme, d’une pauvre milliardaire qui renflouait le parti dont il est lui même trésorier…

Non Woerth bien sûr, n’a pas une tête à couvrir les fraudes fiscales, tout juste une tronche à pratiquer le headfucking  sans les lunettes, tandis qu’un pauv’neg marron au faciès idoine est autrement plus vendeur à la une. Car non seulement il nous faut du coupable à donner en pâture, mais encore faut-il fournir la tête qui va avec.

Quand la rigueur ne peut être que sociale et surtout pas morale…

Oui exemplaires que ces journalistes, vierges héroïques, hurlant au loup à 20 millions contre 1, le temps du procès médiatique et du lynchage en direct et qui se corporatisent par réflexe de meute, dès qu’un Peillon, avant de s’excuser pour récupérer son rond de serviette télégénique, fait un instant dérailler la machine à cons ou qu’un Melenchon, sans s’excuser lui, botte le cul d’un apprenti Demorand (faible avec les forts fort avec les faibles) frappant à la porte de la société du spectacle.

Oui, quelle  était belle et émouvante dans sa nudité crue, cette presse racaille, sidérée soudain, comme un lapin pris dans les phares, par une équipe  de 23 ne jouant plus le jeu de l’enculage sponsorisé, crachant solidaire dans la soupe tiédie, et ne justifiant plus le tarif des consultants à masquer la vacuité de la machine à vide.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

33 commentaires sur « La machine à vide »

  1. je propose pour le 14 juillet, privés que nous sommes du pince fesse Elyséen, un pic nic à la bastille pour que le peuple fasse sa fête à la nomenklatura faisandée

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  2. Quel courage d’avoir encore la force de prendre la plume pour allumer ces ragondins serviles. On est tellement au fond de l’égout que seule l’action directe semble encore envisageable, erreur funeste, comme chacun sait, car un pour un pouvoir en décomposition ce serait pain bénit de pouvoir sortir les bataillons de la garde pour remettre les manants au pas…En tout cas merci pour ce brûlot qui nous aidera à garder les lanternes allumées !

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  3. en effet le désordre pourrait leur être utile car leur décomposition est si avancée qu’il ne leur reste plus que la peur pour diversion mais leur botter le cul serait un tel plaisir – le faire par les mots est un moindre mal – merci –

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  4. « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. »
    Et naturellement, pour le coup, tu as un 10/10 … et même une mention par ce que l’expression est « soutenue » .

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  5. Je confirme: belle écriture.
    Sinon, eh bien, bon , hein… C’est pas la joie de ce côté-ci non plus..
    C’est la débandade totale chez les oligarques, mais tant qu’ils gagnent, ils jouent – en sachant pertinemment qu’ils mènent le pays à la gabegie.
    Et ils se moquent bien des millions de manants indignés qui crient sous leurs fenêtres. Apparemment, ils ne les voient même pas.
    Trop, c’est trop et cela ne peut que mal finir.

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  6. mille merci
    quand même le nabot à la faculté de saloper tout ce qu’il touche jusqu’à une sortie en catimini en banlieue avec insultes coups journaliste agressé – une telle capacité à salir ne peut pas bien se finir – Dans la mesure ou visiblement on ne respecte plus ce type (et sa bande) qui ne nous respecte pas, ça finira de travers – pas forcément en tragédie mais certainement sous forme de crachat – le réel, qui a plus d’imagination que nous, nous le dira un de ces 4 matins.

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  7. Respect ?
    Il faut sortir de de cette injonction. Elle ne mène à rien.
    Bouffon ne sera pas recyclé, mais le réel nous le faisons, comme il nous fait.
    Ton billet pointe, très justement, l’aporie de l’appareil idéologique, dans le désastre annoncé de sa capacité à proférer « l’acte des apôtres » du spectacle :
    « Ce qui est bon apparaît, et ce qui apparaît est bon ».
    Cette créance n’ayant plus guère de crédit, il faut désormais faire entendre un autre credo, et certainement pas celui qui consiste à conforter l’ego individuel , qui est précisément le levier de la sujétion spectaculaire.
    Non pas cracher mais refuser … les baskets en or, les portables, les marques, la télé-foutre, les fils dans les oreilles, les images auto-gratifiantes et tous les ersatz marchandisés .

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  8. @urbain – en tant que consommateur à minima, si la croissance compte sur moi elle est mal barrée
    @yelrah – yohhhhh !!!! lapin de Varennes !!! – oui qu’on ramène le couple royal par les oreilles

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  9. « lapin de Varennes » ! Total respect, Yelrah!
    Oui, mal finir d’une façon ou d’une autre, mais ils poussent à la violence des mots, des gestes en agissant avec autant de morgue et de malhonnêteté.
    Nous avons laissé des minables incultes prendre le pouvoir.
    Et cela remonte à loin. La marchandisation, la mainmise des médias par les grands groupes privés, l’Europe, la mondialisation, le culte des marques, le culte de l’argent facile et abondant (cf. les sommes qu’on fait miroiter pour les lotos) – que ce soit pour nous-mêmes ou pour notre entourage. Plus ou moins, bien sûr.
    Maintenant, dire que, ce qu’il faut, c’est arrêter l’individualisme et revenir à d’autres valeurs, c’est une bonne idée, certes, mais c’est encore un vœu pieux, et nous pensons tous que ce serait la solution par ici.
    Ce n’est pas l’analyse qui manque, ce sont les moyens d’atteindre ceux qui sont encore hypnotisés. Et ils sont nombreux. Et eux aussi ont des certitudes immuables.
    Eteindre la télé et la radio, par ex, c’est un geste individuel. Que fait-on de tous ceux qui ont des fils à la patte partout et qui ne sont pas prêts à se libérer de leurs chaînes?

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  10. Pas bête: on met devant le joueur de vuvuzela et on les emmène jusqu’au bord du gouffre (quoique, il y en a déjà plein qui y sont déjà) ;-)))

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  11. @tgb
    c’est pas trop à toi que je songeais …
    @emcee,
    oui c’est plutôt ça, ceux-là, il faudrait leur faire dire « ni dupes, ni victimes, ni consentants » , plutôt que « respect » par ce que le respect de gens non respectables, ça ne « vaut » rien .
    Maintenant … la rage est là, avec l’humiliation, et elles ne facilitent pas le discernement et la justesse d’analyse comme de réaction, et ça je peux parfaitement le comprendre .

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  12. @Urbain – je comprends mais je pense aussi que chacun à son libre arbitre même le plus aliéné – c’est une manière honorable de le considérer – donc pas de pitié.
    @emcee – ah j’ai toujours aimé ce conte oui « le joueur de flûte » de Hamelin
    revisité en joueur de vuvuzela bien vu – y’a un concept coco…;-))

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  13. Que les reines sans gène réfrennent la gangrenne de haine,
    et qu’on revienne à d’honnêtes Marie-Antoinette.
    Oui ! Qu’on traîne les lapins de Varenne dans l’arêne,
    la vilaine chatelaine et lapine en toilette !

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  14. et si l’alternative façon maladie de tourette
    est d’enculer sarko et d’lui pisser au cul
    ou de sodomiser la Bruni en soubrette
    ben moi je ‘vous le ‘dis c’est Carla au pointu

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  15. @ tgb | 28.06.2010
    Je te propose une petite rectification :
    « Et si l’alternative façon maladie de la dette
    est d’envoyer Sarko pointer au chomedu
    ou juste de réduire la Bruni en soubrette
    La France et Carla en serait moins Corrompu ».
    (moins profond mais quand même plus élégant, non ? )

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  16. être grossier avec des gens vulgaires est une forme d’élégance car s’il faut encore prendre des gants avec ces vilains là alors, c’est leur faire trop d’honneur…(mot qui ne fait pas partie ni de leur vocabulaire, ni de leur cadre de références)

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  17. Outre que ta juste colère a guidé ta main avec un talent fou, mon cher tgb, je m’aperçois avec bonheur que ton blog est un repaire de révolutionnaires ivres d’action.
    Je sens déjà aux imperceptibles tremblements dans les culottes de ces salopards de droite qu’ils prennent la menace très au sérieux.
    Le grand jour est proche, camarades, fourbissez vos fourches, vos faux et aiguisez les tranches de vos bouquins de Badiou !
    La nuit risque d’être longue.

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  18. @mazette yelrah c’est la graznde forme
    @cui cui – merci citoyen – rendez vous donc pour la néo-nuit du 4 aout et l’abolition des neo privilèges – la révolution en néo-tongs est en grande marche

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  19. Ecrit par : tgb | 28.06.2010
    😉
    La révolution certes mais autant que possible, pas pendant un jour de RTT .
    Merci pour ton humour.

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  20. Malgré l’arbitraire des sanguinaires fonctionnaires,
    Moi je ne serai jamais révolutionnaire,
    Car on sait ce qu’on perd mais jamais ce qu’on gagne
    A faire l’apologie de la guerre et la hargne.
    A quoi bon se salir les mains pour des crapauds
    qui iront très bientôt tout seul à l’échafaud ?
    Ecris des pamphlets assis sur ton canapé,
    et contemple les valets se faire corriger.

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  21. Ça ressemblerait bien à un coup monté, l’emballement foot et la victime expiatoire radiée sur le champ, il y avait du Woerth à burquiniser sauf que l’on ne peut accréditer cette thèse, tu imagines un journal sportif indépendant se mettre aux ordres du pouvoir?
    Excellent tgb, si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer ;-))

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