BHL en burqa

Et bé, on en aura bouffé de la burqa avec un q un k ou un qu à la française.
Du nijab, du hijab, du voile et de la vapeur.

Dans la série faux cul : cachez ce nijab que je ne saurai voir tout en le surexposant dans des talk show putassiers pour doper l’audimat, on aura eu la dose.

Pour un animateur racoleur, pas de casting réussi sans son Belphegor qui fait peur. D’Ardisson à Durand, les joyeux proxos de la téloche en levrette, jusqu’au plan comm de Copé super héros, les yeux pas dans les yeux de la sœur cachée du concombre masqué, on aura confortablement dénoncé l’obscurantisme mon cul tout en le médiatisant à mort.

Question provoc, la punk attitude étant passée de mode, on aurait voulu susciter de la vocation chez l’ado révolté, tout à son esprit de contradiction qu’on aurait pas fait mieux.

Bonjour la pub pour la cage à oiselles.

Mais telle est donc la loi du marché de la machine à cons.
Instrumentaliser, stigmatiser, recycler-digérer, le produit quel qu’il soit, jusqu’à retour sur investissement.

Il y a évidemment quelque chose d’hypocrite et de malsain dans tout ça et une évidente fascination du couillu moyen tout à l’effeuillage fantasmé de la dame en noir.

Si enfermée dessus si ouverte dessous
Si asexuée dehors si sexy dedans. 

Mais quitte à parler d’oppression féminine, rappelons tout de même que nous avons la même chose en rayon. Moins brutal, plus sournois, moins archaïque, plus insidieux, mais assez efficace.

Car tout Zemour lambda, foutrement viril, à plus d’un zip dans sa braguette pour enfermer, soumettre et asservir sa meuf, parce qu’elle le vaut bien d’une part et parce qu’elle le lui rend assez bien d’autre part.

Le conditionnement marketing n‘étant pas le moindre des dispositifs aboutis.

Dans cette norme iso 2000 du canon esthétique (et pas de la grosse Bertha) à haut formatage ajouté, il s’agit évidemment de faire rentrer la moule dans le moule, de cultiver la forme sans les formes et de magnifier le corps tout en chassant le corporel.

Tuer le mammifère à poils et à mamelles
Fabriquer l’androïde à la beauté PLASTIQUE

Du relooking façon photo shop à l’industrie du cosmétique, la société marchande a su créer parfaitement de la burqa conforme et virtuelle chez la ménagère de moins de 50 ans ou plus.

Si l’uniforme s’est rétréci, il n’en est pas moins exorbitant. Ce que l’on perd en tissu est gagné en profit.

La Burqa de l’occidentale socialement  abrutie là voici :

De la ligne anorexée
Du bronzage UV
De la lèvre botoxée
Du nibard siliconé
De la chatte épilée
En son string ficélisé

De l’escamotage de la touffe aux implants mammaires, les abonnées juvéniles à Pouffiasse Beauté peuvent enfin espérer pour leur anniversaire toute une gamme de sévices physiques jusqu’à l’injonction l’injection de botox quelque part.

Prête à l’emploi et à la staracadémisation :

« – Quand je serai grande je serai poupée gonflable comme maman. »

Et n’en doutons pas une seconde, ce n’est pas par manque de liberté de penser que tomba le mur de Berlin (d’ailleurs depuis plus personne ne pense plus personne ne vote, à l’est) mais bien par manque de lipstick, de bâtons de rouge à lèvres et de bien heureuse consommation, libératrice  paraît il.

Pas si facile d’être une femme libérée en fait, vu qu’on est jamais aussi bien asservi que par soi-même.

Comprenons nous bien : je n’ai rien contre la frivolité  ou la volupté bien au contraire. Que la chirurgie esthétique existe, puisse soulager ou embellir tant mieux, mais cette idéologie de la photocopie induite, socialement imposée, m’exaspère.

Qu’un enfermement subit ou revendiqué s’oppose en réaction à une programmation modélisée de la femme occidentale, qu’une femme s’enferme pour se libérer, se voile pour se dévoiler ou s’exhibe pour se planquer ne devrait pas nous surprendre plus que ça.

Quitte à finir en femme objet, autant faire de sa soumission une arme politique.

Se contraindre, se punir, se mortifier pour sublimer, s’aliéner pour ne pas finir en Alien, toutes les Sainte Thèrèse de Lisieux le savent, à l’heure « exquise » de la flagellation.

Paradoxe pour paradoxe, dans la même échoppe du Petit Socco à Tanger, plaisir des yeux et du marchandage mon ami, vous trouverez aussi bien le rayon tchador que le rayon string et croiserez toutes sortes de fatmas jouant de leur schizophrénie.

Vous croiserez aussi peut être, le philosophe autogonflé BHL et sa poupée autogonflante Arielle, qui, après la séquence de consommation burqa sursaturera prochainement, tout à sa complaisante promo, vos plateaux télés et vos plateaux repas.

Dans le grand sanibroyeur médiatique tout à malaxer, un produit à tête de gondole en chasse un autre.

BHL avec ou sans burqa, col ouvert ou fermé : pas sûr qu’on y gagne au change. 

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

14 commentaires sur « BHL en burqa »

  1. Tu peux pas assimiler comme le font les VRP du buzz, la nudité à un emprisonnement tel que le voile intégral, pas toi, non sans déc…C’est du racolage de bonne conscience tgb…
    Pfff…
    Tu vas dire aux actrices porno de se libérer en se voilant ?
    Allez vive les pornos SM avec de la lapidation, va…

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  2. mais j’ai pas dit ça – je parle d’un carcan esthétique imposé – je ne justifie pas la burqa je suis mal à l’aise quand j’en croise une comme n’importe qui – je dis qu’il y a bien des manières de contraindre une femme (ou un homme d’ailleurs) et que les plus invisibles ne sont pas les moins malsaines – bref je relativise d’un part et dénonce l’exploitation commerciale politique et narcissique de cette histoire – C’est pas moi qui ai mis cette affaire sous le feu des caméras parole –
    maintenant oui vive les pornos sm si tout le monde est consentant et tant que ça reste un jeu… et cela dit on sait bien que le meilleur moment c’est en montant l’escalier

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  3. Cette notion me posait problème et après lecture, l’esprit « libérée » je m’en vais légère … merci tgb bon résumé de la situation.
    tu t’appliques à photocopier et à dématérialiser les images infos reçues des médias « à tout va » et synthétises pour parachever notre vie format écran par des formes remplies de bon sens … le meilleur à mon goût, ne vous en déplaise… Trêve de.. continue… la voie semble ascendante pour toi !

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  4. ça tombe bien en tant qu’ancien parapentiste un peu en manque et toujours vivant – il n’y a pas de bons pilotes il n’y a que de vieux pilotes – j’ai toujours eu du goût pour les thermiques…

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  5. « La Burqa de l’occidentale socialement abrutie là voici : »
    Oui mais quand même : j’aime bien…
    « BHL avec ou sans burqa, col ouvert ou fermé : pas sûr qu’on y gagne au change.  »
    Avec un gros bout de scotch extra-solide sur la tronche, je suis sûr qu’on l’entendrait un peu moins. Autrement, il ne s’arrêtera jamais.

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  6. « Oui mais quand même : j’aime bien… »
    ben ça tombe bien c’est fait pour
    même avec un gros scotch…parce qu’il ne dit pas que des conneries il en écrit aussi (et en filme à l’occase)

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  7. Ecrit par : JBB | 06.02.2010
    +1
    Ecrit par : tgb | 06.02.2010
    Malheureusement + 1 également.
    Mais quand même le scotch cela serait toujours ça de pris.

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  8. ah là là qué band’ jaloux !!! Si vous voulez être ministre allez y …. Lui c son kif ! et vous vot’ kif c de les démonter ?… allez ki c ki s’y colle ??

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Commentaires fermés

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