Nous sommes tous banquiers

Bien frustrant que le Sarko-Royaliste Colombani ne soit plus le patron du journal de ré- (f) – v- érence en avance d’un jour sur son temps.

Il eut pu nous gratifier d’un de ces titres taquin et inspiré, dont il avait le secret et qui dans dix mille ans résonnera encore comme la fulgurance de l’esprit journalistique mièvre et tiédasse.  

En attendant… : la récession près de chez vous

Que d’acrobaties sémantiques et autres contorsions de langage ce week-end pour ne pas appeler un chat un chat.

Les pseudo-décomplexés de la lexicologie assumée eurent tout à coup de ces pudeurs de pucelle assez réjouissantes.

Décroissance, réduction de la croissance, perte de croissance,
croissance extrêmement faible pour Woerth tout à son contournement discursif ;
croissance ralentie pour Trichet concentré sur son euphémisme ;

ralentissement de l’économie pour Luc Chatel ciselant la litote ;

croissance molle pour Fredéric Lefebvre, champion de l’acrobatie verbeuse ;
croissance « légèrement négative  “mauvaise passe conjoncturelle  temporaire” pour la gagnante haut la main et à l’unanimité du jury (moi) l’incontournable Christine Lagourdasse..

J’avoue qu’en ces heures de Nobel, l’idée de croissance négative titille agréablement mon cortex et enthousiasme mon imaginaire.

Bref, de la récession technique (histoire d’accoler quelque chose au mot sale) aux turbulences récessives (histoire de dire sans dire tout en disant ) nous eûmes droit en cette fin de semaine cacophonique, à un concours de rhétorique et de langue de gros bois, de belle facture.

Tout a leur stratégie fine de com et d’évitement linguistique, nos communicants finirent par faire du mot tabou connoté et un rien racaille, la star du jour en son joli vacarme.

On ne parla que de lui :

Récession
.

Donc en ces temps d’unité nationale, de solidarité avec les banquiers du monde et de plan panique sur la comète financière et sans plus chipoter du vocabulaire, je propose  cette semaine comme exercice de style et figure imposée à nos chers ministres, d’ergoter autour du mot star à venir :

Dépression

(Il est évident que Mme Lagourdasse, que nous soupçonnons d’user d’EPO de cerveau est hors concours.)

Enfin pour conclure et c’est une idée qui me traverse d’un coup, promis juré, ne sachant trop quoi offrir à ma copine pour son anniversaire, je viens de me décider grave :

Je vais lui offrir une banque

A découvert depuis 20 ans, ça lui fera sûrement plaisir

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

4 commentaires sur « Nous sommes tous banquiers »

  1. Les rabots de la langue de bois économico-politique donnent l’impression de parler comme à la campagne : « plusse que l’économie avance moins vite, moinsse que l’économie avance plus vite ».
    Et faut se couvrir dans les hautes sphères, y a des courants d’airs à cause des retournements de vestes. Libéral un jour, étatiste toujours (enfin, juste pour garder le pognon, hein!, pas pour permettre à chacun de vivre selon ses besoins. Faudrait voir à pas déconner non plus!)
    Arf !
    Zgur

    J’aime

  2. Merde alors! on avait pas compris, c’était pas le communisme qu’était mort mais le NEO COMMUNISME( cammarades réveillez vous!

    J’aime

Commentaires fermés

%d blogueurs aiment cette page :