
– On a faim – hurlent les manifestants Ivoiriens à Laurent Gbagbo en pleine danse tektonik avec ses poteaux super socialistes Jack Lang et Jean-Marie le Guen, deux aspirants ministres en antichambre de sarkozisme et dont la haute conscience sociale n’a d’égale que la pratique flambeuse de la jet-set clubbing bien plus bandant encore en pays de famine.
Emeutes pour le pain en Egypte
Emeutes pour la tortilla au Mexique
Emeutes pour le riz en Asie
Le prix du blé explose
Le prix du maïs flambe
Le prix du riz cavale à la hausse
Une affaire d’offre et de demande me direz vous et vous raconteront consciencieusement, histoire comme d’hab de pas trop déranger l’ordre établi d’une mondialisation harmonieuse et performante, les médias collabos.
Certes
Mais aussi à l’heure de la crise des subprimes, une histoire de spéculation sur les matières premières ; heureux refuge des capitaux échaudés par le jack pot virtuel et pariant réalistement sur du solide, du fondamental, de la valeur sûre et incontournable :
La bouffe la flotte et l’énergie.
Mais aussi une histoire d’agrocarburant, d’éthanol de mais, écologiquement discutable et économiquement désastreux pour les salauds de pauvres.
Un plein de 4X4 = 1 Ration annuelle de céréale pour un humain.
Non content de paupériser la planète, de gerber les ouvriers, d’exploiter les enfants, au travail, au bordel, le capitalisme au bout du rouleau veut maintenant, ultime phase de son projet idéologique et civilisateur :
Nous faire crever la dalle.
Baverez, Marseille et tous ces culs-bénis du catéchisme libéral ont bien raison de souligner à longueur de colonnes louangeuses les bienfaits d’une mondialisation profitable à tous.
A tous mais surtout à certains comme ce brave et honnête Antoine Zacharias, ex pdg de Vinci, tout juste sorti de sa retraite en suisse pour réclamer, devant le tribunal de commerce de Nanterre, 81 millions d’euros à son ex-entreprise. Somme représentant le bénéfice des stock-options qu’il n’a pas pu exercer depuis son départ mais aussi quelques milliers d’années de smics (je n’ose convertir en RMI).
A l’heure et c’est véridique où je m’acharne à récupérer 81 euros auprès d’une comptabilité administrative en sous effectif chronique, je prends conscience enfin d’avoir opté pour la mauvaise filière à l’école ;
philo ? on se demande
Bref Voici enfin venir l’arme alimentaire.
Celle dont le capitalisme rêve de nous imposer depuis toujours.
Voici que Monsanto se frise les moustaches et celles de nos élus avec.
Voici que l’OGM va pouvoir prospérer au grand bénéfice (temporaire) d’une FNSEA si servile qu’elle finira par en crever.
Mais voici aussi que le téméraire et apparemment intègre sénateur Legrand (ump si si) dénonce courageusement ceux qui « ont fait main basse sur l’UMP afin de défendre des intérêts mercantiles », en qualifiant de « phénoménale » la « force de frappe de Monsanto et des autres semenciers ».
Immédiatement mis au piquet par le très subtile et dévoué président de l’assemblée nationale Accoyer, le très charismatique et accommodant Barnier (ministre de l’agriculture aux dernières nouvelles) et par l’ensemble de leurs collègues s’en prenant plus héroîquement au lobby surpuissant et tentaculaire des faucheurs Bovéiste.
On a la décence citoyenne qu’on peut.
Comme si en effet il était imaginable que des sénateurs ou députés soient dans la manche du Medef, de la FNSEA ou de Monsanto – qu’ils relaient sans broncher les amendements concoctés par les services juridiques de quelque multinationale – Allons allons quelle idée affreusement saugrenue en effet.
Donc au lieu de nourrir la planète, nos ‘pauvres cons’ du salon de l’agriculture vont pouvoir continuer allégrement à la pourrir.
Pourquoi en effet se contenter de saloper les nappes phréatiques.
Pour conclure ce joyeux revival des grandes famines à la Dickens, on peut toujours se demander ce que Cuba sous blocus Américain depuis 50 ans serait sans Castro, et subodorer sûrement que ça ressemblerait beaucoup à Haïti.
Vous savez ce pays si doux, amoureusement choyé par le FMI, ce pays où la vie est moins chère, où les tontons macoutes sont si exotiques et où les enfants se délectent de délicieuses et roboratives galettes de terre.
tgb
Un article excellent, encore une fois.
Le capitalisme scie la branche sur laquelle il est assis. Plus de pouvoir d’achat ? Fin des achats, adieu la sacro-sainte croissance… des profits.
Plus assez pour manger ? Le Peuple criera « Du pain ! ». On pourra toujours lui proposer de la brioche…
Qui a dit « Ventre affamé n’a pas d’oreille… »
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ou du champagne versus jack lang – merci françoise
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