
Il y a bien des années, j’ai fait quelques courses en montagne avec mon père.
Une demi douzaine de 4000 sur les 82 sommets répertoriés dans les Alpes.
Non, pas le Mont Blanc.
Même à Paris, je garde le pied montagnard. Je reste savoyard.
Sur toute l’approche des sommets, dans la progression sur glaciers, ou ce qu’il en reste, on s’encorde. Le premier de cordée fait la trace, dans l’horizontalité ou la pente. Le principe en est simple, deux personnes ou plus, 8 maximum, s’ accrochent à une même corde pour sécuriser la progression, prévenir la chute, à corde tendue.
Le principe même de la solidarité.

Cette technique est là pour prévenir avant tout l’effondrement du pont de glace et se retrouver englouti par une crevasse ; d’éviter d’aller vers les sommets et de finir dans les abysses. Cette démarche, dans la marche, c’est surtout assurer celui qui fait la trace, qui prend le risque. C’est donc fort logiquement plutôt le second qui assure le premier.
Dans la verticalité c’est autre chose.
En rocher, l’ascension se fait en tirant des longueurs. Le premier ouvre la voie, sécurisé par le second, installe les points d’ancrage, (pitons, mousquetons, sangles…) assure le relais, là ou la corde coulisse, puis sécurise le second qui récupère le matos et ainsi de suite. Chacun, à tour de rôle, assurant la progression de l’autre et sa sécurité.
Dans une cordée dite réversible, le premier et le second sont parfaitement
interchangeables. Comme au paradis, le dernier devenant le premier et vice versa.
Ainsi celui qui progresse est assuré par celui qui est en point fixe en alternance jusqu’à la cime.
On peut y voir une métaphore.

Le premier de cordée n’est donc pas celui qui tire les autres. S’il ouvre la voie, équipe la parois, assure son groupe, il est aussi assuré, sécurisé par le groupe. Chacun étant ainsi responsable de l’autre en interdépendance.
On coopère.
Non, le premier de cordée n’est pas celui qui réussit, puisque le but de la cordée est précisément de réussir ensemble. De vivre et de survivre ensemble et même, dans la cruauté de la discipline, de mourir ensemble. L’un des encordés quand il dévisse, pouvant entrainer l’autre ou les autres dans sa chute.
On vit, on survit ensemble, ou on meurt ensemble.
Heureusement la cordée sauve bien plus qu’elle ne tue. Chacun sécurisé par l’un sécurisant l’autre.

La seule réussite du premier de cordée, du guide, sur sa corde raide, c’est que les suivants de cordée dans leurs quêtes du sommet, en reviennent vivants ou survivants, vainqueurs ou pas du fascinant inutile.
tgb
J’ai l’impression que Macron a une conception bien différente de l’alpinisme. Poudreuse 2.0
Il nous plonge dans une crevasse sans fond.
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c’est bien en creux ce que ça dit et d’ailleurs la cordée (et je l’ai découvert à cette occasion) c’est aussi la durée de la descente de l’ascenseur dans la mine.
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Merci Pierrick pour cette belle histoire de solidarité qui raconte en fait exactement l’inverse de ce que l’inculte et cynique Macron en a fait.
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merci pour le commentaire – ici Thierry de TGB et pas PGB mais c’est pas bien grave….
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Ce crétin de Macron utilise des expressions sans savoir de quoi il parle. Belle démonstration que tu viens de faire pour bien souligner que tout lui échappe et qu’il ne produit que du vent. Pas doué pour comprendre mais pour se goinfrer de notre argent, là il a atteint les plus hauts sommets !
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Ma chère Agathe, c’est l’ivresse des cimes avant l’hypoxie d’altitude et pour le dire plus simplement : l’asphyxie.
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Excellent 😂 Je n’attends que ça, j’ajouterai même le dernier petit chocolat pour une totale occlusion ! (Petite référence à un film que tu dois connaître ça finissait en explosion)
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un after eight peut-être…
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La cordée, l’entraide
L’accord à Antraigues
Ferrat: La Montagne.
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la montagne en Ardèche arf arf mais au délà du complexe de supériorité (mal placé) de l’alpin c’est une bien belle chanson
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« Je crois à la cordée, il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, je veux qu’on les célèbre […] Si l’on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c’est toute la cordée qui dégringole. »
Dixit l’homme de sac et de corde
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si l’on commence à jeter des cailloux sur les derniers de cordée c’est tout pareil – la cordée a deux bouts…
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Sur la perte de sens des choses, tu as du lire cet article du regretté David Graeber:
« Caring too much. That’s the curse of the working classes. »
https://pantherepremiere.org/texte/sen-faire-trop-la-malediction-des-classes-ouvrieres/
« Des générations de manipulation politique ont fini par transformer ce sentiment de solidarité en fléau. »
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non je n’avais pas lu mais je vais le faire circuler – (on n’a déjà pas beaucoup d’amis et ils meurent prématurément)
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« La montagne en Ardèche arf arf »
Tout dépend du regardeur ! Pour le paysan, « la montagne », c’est la pente qui rend le travail plus ardu. Ou trop ardu. Je connais ainsi de la montagne à Poitiers… à guère plus de 100 mètres d’altitude ! De la pente trop raide, avec des murettes de pierre sèche, abandonnée par l’agriculture dès la fin du XIXe…
C’est du reste un sujet de polémique. Le Ministère de l’agriculture et l’UE déterminent la montagne en fonction de la seule altitude quand la Confédération paysanne demande que l’on prenne aussi en compte cette foutue pente qui gêne voire interdit la mécanisation du travail.
Passe une bonne semaine camarade.
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mais oui je me moquais niveau cour de récré. On est bien d’accord que l’altitude seule ne fait pas le montagne et
je capte bien la notion de pente. D’ailleurs chez moi aujourd’hui dans cette région viticole bien connue du 18eme arrondissement de Paris nous avons Montmartre. Ses vignes ses pentes enneigées (deux heures par an) son funiculaire …arf arf arf
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