Le macronisme sur un plateau (de fruits de mer)

Bon appétit, messieurs, O ministres intègres…

Si s’empiffrer sur notre dos tout en exigeant de nous serrer la ceinture est à gerber, c’est bien dérisoire en comparaison des scandales d’état, du fascisme rampant et par exemple, des 400 millions de Tapie blanchis grâce au frère du cousin qui juge la soeur de la belle mère, toute cette petite famille endogamique qui s’arrange.

400 patates sans compter les indemnités, ça constitue un gros gros pactole offert sur un gros gros plateau de fruits de mer.

ça doit faire un taux pas dégueu du homard de l’heure.

Mediapart, dont la spécificité est d’attaquer la tapisserie pour mieux épargner les murs du système aime à mordre les mollets de l’indélicat, Morelle, Cahuzac…sans jamais toucher à l’organisation générale.

On sacrifie une tête, on la donne en pâture, ça dope l’audience, ça racole de l’abonnement mais question enquête investigation, c’est juste du dossier tout ficelé généralement mis sous pli façon règlement de compte. Comme pour le Canard enchaîné, pas plus d’enquête journalistique que de nouilles au menu des festins entre amis ou lobbies.

Juste malheur à celui qui se fait chopper, en général un sale type balancé, mais pas plus sale ou pourri que la plupart, juste un peu plus nigaud ou maladroit, voir encore Cahuzac, rapport à Raymond Barre par exemple.

Attaquer le symptôme pour mieux épargner la maladie, à ce petit jeu entre amis, on peut faire durer l’arnaque mille ans, puisque au règne du profit, parfaitement interchangeables, ils ne sont pas corrompus mais sont la corruption. (Juan Branco).

Faut dire, avec le petit marquis poudré François Goullet de Rugy on tient un très beau spécimen de pourriture. L’archétype même de l’arriviste dénué de convictions, du renégat sans foi ni loi, dont la parole (mais ça on a l’habitude) et même la signature (et c’est déjà plus rare) ne vaut rien.

Oui un superbe cas de carriériste tout pour ma gueule au détriment de l’intérêt général. Autant dire que l’écologie peut aller se rhabiller d’autant qu’on sait parfaitement que la décence ne se porte pas en cravate et qu’en revanche la saloperie est souvent pliée dans la soie.

« François de Rugy a voulu sauver sa tête en offrant la mienne », assure son ex-directrice de cabinet démissionnée.

On retrouve ici toute l’élégance du personnage dont la particule prime sur la partie tête et son aristocratie parfaitement soluble dans sa vulgarité.

Voir, ces quelques secondes de défense pathétique et de médiocrité étalée, cette vacuité de cuistre dans ces instants de honte est toujours jouissif. Ce genre de tartuffe dénué du moindre talent n’a forcément rien d’autre à faire valoir que sa servilité zélée. Mais tant qu’on en meurt pas, cette mauvaise digestion passagère vaut sans doute le « coût ».

A condition toutefois de retourner se bâfrer dans l’illusion de sa boursoufflure. Car chez ces gens-là, et j’avoue une certaine admiration, point d’amour propre.

Les dégoûtants ont une propension assez remarquable à ne jamais se dégoûter. Au point qu’il est aujourd’hui bien difficile de nommer un honnête homme (ou femme) dans cette bande de crapules sans scrupules, jusqu’à se demander s’il ne faut pas montrer une absence d’intégrité morale et civique et une aptitude à la fraude pour intégrer la caste.

Car comme dirait ma copine de tweet,

sérieusement qui irait bien se faire chier toute une soirée avec François du Néant s’il n’y avait pas de l’entre soi homard public et de l’entre soif pommard grand cru à volonté sous les ors de la république gonflant l’inanité et donc la vanité des courtisans.

Si encore les écornifleurs de salon se contentaient de se rincer la dalle gratis mais en plus parlent ils la bouche pleine, du populisme plein la gueule, éructant de la dénonciation de poujadisme pour mieux roter à table à la barbe des « pouilleux » décidément trop cons.

Car en ces temps modernes de « start up mon cul » le nouveau monde qui ressemble furieusement à l’ancien régime, se doit d’être décomplexé du système digestif. L’élément de langage « j’assume » valant absolution et signifiant après traduction, qu’ils nous emmerdent ouvertement.

Oui pour la classe dominante et ses valets de pisse, se goberger ne suffit plus, encore faut il cracher son mépris sur les gueux, culpabiliser les « assistés » dans l’arrogance confortable d’en croquer sur les croquants.

Lire les commentaires des macro’homards c’est découvrir qu’une partie des habitants de ce pays a quitté définitivement la condition humaine. Se goinfrer aux frais de la princesse tout en exigeant le sacrifice des riens qui vivent au dessus de nos moyens coûtent un pognon de dingue et refilent, les salauds, la dette à leurs enfants, tandis que l’oligarchie s’empiffre sur la planète tout en se foutant pas mal des générations futures, ne choque plus.

Quand ils en seront à ébouillanter les gilets jaunes, ces « vermines », cri du coeur d’un de ces éditocrates de l’extrême tiède, squattant les buffets garnis, faudra t’il encore souligner le courage des marmitons.

Dans l’inversion époustouflante des valeurs, si les pauvres avaient l’esprit civique, ils se réjouiraient volontiers de sacrifier leurs APL sur l’autel des langoustes gouvernementales : ingrats que nous sommes, et les affamés iraient en prison pour un sandwich en applaudissant les repus se gavant de crustacés publics. Car après tout, que les riches et leurs larbins se délectent du caviar tandis que la plèbe se bouffe du flash ball démontre bien que les classes n’ont définitivement pas les mêmes valeurs.

Car si dénoncer l’immoralité de la caste est du méchant populisme en revanche montrer les immondes privilèges sociaux des pauvres n’est que du courageux pragmatisme.

Alors oui, que les homards sauce thermidor, cessent de prendre en otage nos courageux ministres.



Cela dit, si tout ça est un beau furoncle, symbole de la putréfaction de ce triste pays, il n’est rien en comparaison de la socialisation des pertes, de la privatisation des profits, du bradage de nos fleurons industriels, de nos aéroports,de nos barrages, de notre indépendance économique et technologique, voire stratégique, du pétainisme ambiant, de la prise de pouvoir des milices, des petits meurtres couverts par la hiérarchie dans un silence de plomb, du naufrage calculé de nos services publics, santé, urgences, éducation nationale…à l’avantage de l’oligarchie et de ces milliardaires si généreux avec l’argent des autres.  

En cette veille de 14 juillet muséïfié, de défilés cadencés des jeunesses macroniennes, nulle révolution citoyenne par les urnes à espérer mais

que 100 tractopelles contre cent portes de ministères lancés

que 1000 admirables boxeurs à mains nues en danseuse

que 10 000 pinces de homards en guise de fourches dans l’oeil pour oeil

jusqu’à la nuit du 4 aout…

j’assume !

tgb

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Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

15 commentaires sur « Le macronisme sur un plateau (de fruits de mer) »

  1. Voilà qui est parlé !
    .
    Rappel : le 14 juillet commémore la fête de la fédération (celle des milices bourgeoises), cela n’a jamais été une fête populaire même si les petites communes s’appliquent à faire comme si…
    .
    Commémorons au choix :
    .
    le 10 août 1792 (prise des Tuileries et abrogation de la royauté)
    .
    le 18 mars 1871, début de la Commune de Paris

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  2. « Que 100 tractopelles contre cent portes de ministères lancés […] »
    C’est réjouissant, tu renouvelles le « cent fleurs s’épanouissent » et ton programme, simple mais de bon goût, donne envie d’en découdre.

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  3. Lang, ouste ! Macron, phage (comme Esope) ! Déjà c’est ce qui s’appelle avoir de l’estomac. On rajoute, comme disait Gilles Servat, « Nous ne serons pas les dindons de Lafarge », mettons Attali au lit et Castaner face aux mémés de Nougaro, les cognes face aux dames de Brive la Gaillarde (aïe !).
    Puisque ces mâles faisans sont toujours là, ne faisons pas un fromage de hollande, le jetons pas l’aorte au feu, alors que certains ne sont toujours pas au tapie. C’est coriace ces petits trucs-là.
    Là-dessus, avec ma fenêtre toute grande depuis hier soir, j’admire le ciel qui rosit comme s’il était trogneux d’avoir bu trop de gevrey-chambertin….

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  4. Le goulet du vide.
    « Savoir la précarité de toute gloire humaine n’éteint pas chez l’ambitieux la soif de primer : il veut sa place parmi ceux qui font éclater le crime du néant. » Jean Rostand

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  5. L’aristo-écolo victime d’une retombée de (média)particules. Blessé, le lion « Rugy » et court chez son médecin déontologue (ou dé-hontologue?). Pourvu qu’il ne croise pas un couple de chez Super U !…:-)

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  6. C’est encore plus rageant de voir ces abrutis terminer le pourrissement en accélérant. J’ai un programme pour ce genre de Gugusse, lever 6 h, bus + ligne 13, journée dans un bon chantier des travaux publics avec marteau-piqueur sans protection et retour en RER D dans un foyer pour la courte nuit jusqu’à 75 ans bien sûr !

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