On n’est pas là pour être ici

Et depuis la manif en cage, un tour de piste et puis s’en va,

cette impression tenace, du soufflé qui retombe fatalement, de faire la roue dans la nasse, de revivre sans fin le syndrome Tsipras…

Il n’y a pas d’abonné au numéro que vous avez demandé…

et le Brexit qui change tout et rien, un pied dedans un pied dehors et vice versa,

à tout changer pour ne rien changer, sauf peut-être Corbyn, tandis que « l’élite » en émoi à psychodramer

, à considérer que le peuple est décidément trop con pour voter et les politiques d’agrémenter de formules creuses et récurrentes sur – changer l’Europe – écouter les citoyens – et ceci et cela… (emparez vous de Titus ) ( ça c’est moi qui rajoute) – pour surtout ne rien dire et ne rien essayer.

Jusqu’en Espagne ou effectivement on pourrait se demander si le peuple ne serait pas assez con pour aimer à ce point la pourriture et la gangrène (mais le peuple existe t’il ?)

…d’autant qu’à Notre Dame des Landes, dans ce découpage sur mesure à la question du « transfert » le peuple s’inonde de joie dans la zone humide bétonnée…

Oui cette impression étouffante de tourner en rond, d’essayer tout et n’importe quoi, une chose et son contraire dans le périmètre convenu, de répondre cent fois non à la même question,

jusqu’à ce que le oui s’impose de guerre lasse, cette sensation crasse de jouer au hamster dans le no alternative et le bocal de la mondialisation heureuse et climatisée.

Et comme ce mauvais pressentiment d’aller droit vers le match retour Mollande/Sarko dont personne ne veut et qui semble inéluctable va savoir pourquoi comment, tandis que le régime policier qui s’installe interdit les fresques ici

(je suis Charlie ou pas ça dépend des fois) et autorise royalement une manif là. Bien aimable !

De la liberté guidant le peuple à la république matraquée par l’état que de chemin regressé

Ce découragement maintenant rituel de début d’été grisailleux,

qu’il n’est décidément aucune sortie possible, aucune utopie tolérable, aucun exemple dont s’inspirer, aucun possible à expérimenter, aucune échappatoire…

sauf celle d’enfiler ses tongs, de mettre les voiles, ici ou ailleurs, loin de ce merdier

et bientôt même de décoller de Nantes en low coast en se disant résigné mais détaché,

que ce triste monde durera bien autant que moi.

tgb

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Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

9 commentaires sur « On n’est pas là pour être ici »

  1. Les populations d’Europe sont TOUTES complices plus ou moins conscientes du néo-colonialisme pratiqué par les Grandes Puissances sur les pays pauvres producteurs de matières premières. Leurs classes moyennes et leurs bureaucrates savent très bien qu’une nouvelle politique plus équitable mettrait en danger leurs maigres avoirs, quant aux plus démunis, la concurrence en forme de dumping social et d’accès aux emplois, est sciemment organisée avec les travailleurs migrants (et les personnes « d’origine non-européenne »). Ceci offre une autoroute aux populistes et aux financiers qui ne se privent pas de l’utiliser Voici donc ( à mes yeux las) l’explication de cette impossibilité d’une troisième voie, quoi qu’en dise ce brave Méluche…ou les Grecs radicaux.
    Alors pour survivre, faut faire un pas de côté.

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  2. La gauche, en France et ailleurs est à l’image
    du pessimiste Perry Anderson « Les pessimistes persistent à élaborer des théories critiques, tout en se montrant sceptiques sur la possibilité de renverser le capitalisme dans un avenir prévisible. » Perry Anderson écrivait aussi dans un éditorial de la New Left Review daté de janvier-février 2000 : « Le seul point de départ concevable pour une gauche réaliste aujourd’hui consiste à prendre lucidement acte de la défaite historique. »
    And after the protest march, what else?
    Encore moins de droits démocratiques et de droits sociaux…

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  3. Bonjour TGB,
    Merci de nous donner à lire vos réflexions et états d’âme. La fresque de Monsieur Groin est très réussie. Malheureusement, elle reflète une tragique actualité: il semble que dans notre douce France, au cours de ces derniers mois, la répression ait passé un cap dangereux. A voir sur le site Taranis News, Encyclopédie des violences policières, la « nouvellle » gestion des mouvements sociaux.

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  4. @ Robert Spire – Il y a indéniablement une vraie effervescence de la pensée alternative dont les PS sont définitivement coupés et qui culturellement finira par imprégner toute la société ça c’est la bonne nouvelle en attendant ce sentiment d’impuissance à tourner en rond est physiquement pénible intellectuellement désespérant
    @ ciorane – je n’irai pas à la manif aujourd’hui j’en ai marre de voir des flics partout – jamais vu autant de flics de ma vie et ce titre d’un article du « monde » hier
    demain forte mobilisation policière
    c’est vraiment le monde renversé
    j’ajoute le lien évoqué
    http://www.taranisnews.com/post/146516285788/dossier-loi-travail-encyclop%C3%A9die-des-violences

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  5. « Mais sur-le-champ on est refoulé par les agents alors j’ai dit:
    On n’est pas là pour se faire engueuler on est là pour voir le défilé »
    On n’est pas là pour se faire assommer on est venu pour voir le défilé
    Si tout le monde était resté chez soi ça ferait du tort à la République
    Laissez-nous donc qu’on le regarde
    Sinon plus tard quand la reine reviendra
    Ma parole nous on reviendra pas. »
    FREXIT!

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  6. « On ne peut pas tenir éternellement un peuple avec BFMTélé, de la flicaille et du Lexomil » disait notre ami Frédéric Lordon à République il y a trois mois. Hélas, je crois qu’il a tort: le système est parfaitement verrouillé, et pour longtemps…

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