Le dîner de cons

Déjà, ils lui avaient fait croire que le lanceur d’alerte Snowden se planquait dans l’avion du président souverain de Bolivie.

Ça les avaient bien fait marrer.

Marrer, jusqu’au moment où, d’extrême justesse, ils avaient du rattraper le coup avant que Flanby fasse donner la DCA et explose Evo Morales en plein vol.

De ce jour, ils avaient bien pigé, qu’ils pourraient lui vendre de l’eau en poudre et du grand marché transatlantique contre de l’exception culturelle dont ils n’avaient rien à foutre.

Le fait même que le Rantanplan de l’atlantisme et du libéralisme rose bonbon, suiviste et pas rancunier, s’excuse quasiment d’avoir malencontreusement découvert les micros de la NSA qui l’espionnaient leur avait vite mis la puce à l’oreille :

Ils avaient enfin trouvé leur François Pignon.

De ce genre de joyeux ahuri, qui allait égayer les réunions austères du G8.

De ce genre de non affranchi zélé qui en ferait des caisses pour intégrer la bande.

Pour la Syrie, c’est David qui avait eu l’idée. Faire croire à Pignon, qu’ils allaient monter une vaste coalition internationale pour « punir » Assad d’avoir franchi une sorte de ligne rouge. Barack qui n’y croyait qu’à moitié avait fini de crédibiliser l’affaire en affirmant que pour obtenir un prix Nobel de la paix mieux valait faire une bonne guerre.

Angela avait même soufflé à Pignon que la France universaliste et pays des lumières d’il y a longtemps, se devait d’épauler les exemplaires démocraties éclairées qu’étaient l’Arabie saoudite, le Qatar, le Bahrein…, dans ce juste combat d’émancipation humano-salafiste.

Ryad s’était même fendu d’un petit pourliche, histoire d’appâter.

Ils savaient que pour monter ce canular, ils pourraient compter sur l’enthousiasme germanopratin du général Botul, toujours à peaufiner de la stratégie guerrière ‘Gangnam Style’ en son bunker Marrakchi.

Les paris étaient pris.

A peine le défi lancé que déjà, le Cousteau de la politique amphibie, laissant tomber séance tenante son offensive sur la retraite (ou l’inverse), faisait armer son pédalo thermonucléaire et se lançait à l’assaut de Damas, implants au vent et sabre au clair.

C’est au moment précis où il allait passer à l’abordage que, se retournant, il constatait que l’armada internationale consistait en son seul pédalo, insubmersible certes, mais quand même.

Tout en pédalant mou, il rétropédala ferme, ce qui lui fit faire de très jolis ronds dans l’eau.

Sur la berge David, Barack et Angela l’observant aux jumelles, se gondolaient gaiement en lui faisant de petits signes de la main… houhou !!!

En plein potage, et puisque c’était comme ça, bravant héroïquement les interdits de Valérie, du bouillon, Flanby en reprit deux fois.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

13 commentaires sur « Le dîner de cons »

  1. en même temps c’est la règle : plus c’est triste plus c’est drôle – pas d’humour avec les trains qui arrivent à l’heure.
    les gens heureux n’ont pas d’histoire 🙂

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  2. Saperlipopette !
    Tu viens mordre sur mon terrain de l’ironie et de l’humour ravageur et voilà que tu fais mieux que moi !
    Non mais ! De plus, ceux qui me détestent t’aiment beaucoup…
    Soit je me reconvertis en blogieur de gouvernement, soit je te déclare la guerre…
    Mon cœur balance. xDDD

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  3. te connaissant mon cui cui, blogueur de gouvernement tu vas pas supporter, quant à me faire la guerre c’est un bien grand honneur que tu me ferais. Etant peu influent j’ai bien trop peu d’ennemis.
    et puis en toutes confidences, y’a des textes que tu ponds que j’aurais bien aimé écrire

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  4. Oh bon sang, quel fou rire !!
    J’avoue c’est pas sympa pour notre président mais il est tellement bon dans le rôle …
    Et les photos, toujours à contretemps …
    Merci, je démarre la semaine avec un large sourire et bravo pour votre superbe (et je pèse mes mots) style, j’ai toujours énormément de plaire à vous lire

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  5. Arf ! j’ai été dérangée et j’ai posté une ânerie, il fallait lire : j’ai toujours énormément de plaisir à vous lire

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