Le Plan B polonais (2)

Ainsi donc, on nous aurait menti : Il y avait un plan B.

Pourtant en 2005 quand on nous fit un méga super beau traité de Lisbonne que mieux y’avait pas, on nous expliquât dûment, que d’alternative point.

Que tout y était nickel chromé, gravé dans le marbre ; le bonheur bruxellois, le nirvana libéral, la béatitude communautaire, la prospérité made in Europe et qu’il n’y avait rien d’autre en rayon.

Circulez rien à voir.

Vous aurez noté que chez ces gens-là, la non-alternative est un postulat de départ autant que d’arrivée d’une totale constance.

Faut dire qu’ayant une idée par siècle, sont pas du genre à gâcher.

Bref, ce foutu traité totalement génial que mieux y’avait pas et que si t’étais pas foutu de piger ça c’était que t’étais con ou que t’étais con, était à prendre et à pas laisser ou sinon c’était la fin du monde ou Armageddon.

Là, quand même, t’avais un peu le choix.

Devant l’insistance subtile de Philippe Val, oui ou la mort, de Jean-Marie Colombani, oui ou l’apocalypse, de François Hollande, oui ou la guerre atomique, et de tout ce que la France comptait d’intelligence concentrée, oui ou l’invasion de sauterelles, le peuple méchamment impressionné envoya la constitution se faire foutre le 29 mai 2005 à près de 55%.

Serge July en fit une dépression.

Oh bourrins que nous étions, nous miasmes populaires, de n’avoir point perçu la perfection de la chose et que nos zélites conscientisées quoique abasourdies de tant d’ingratitude s’empressèrent de réparer à Versailles le 4 février 2008 avec la jaune complicité des socialistes toujours prompts à voler au secours de la démocratie dans les heures sombres de notre histoire (Pétain, Algérie française toussa…) pour faire notre bonheur malgré nous.

Respect côté abnégation.

C’est ainsi que ce jour-là on nous fit bien comprendre qu’à partir de maintenant et de tout de suite, la démocratie consisterait à avoir le choix entre le oui ou le oui dans la mesure ou le non était exclu.

Les Hollandais, les Irlandais et Papandréou exécuté sur le champ, purent en témoigner.

Pour la suite, éventuellement on nous conservait toute latitude pour trancher entre François Sarkozy et Nicolas Hollande dans la mesure ou Goldman Sachs n’avait personne d’autre de disponible dans l’immédiat.

Or voilà qu’apparemment, et pour en revenir à notre constitution, bien que ce traité fût parfait, il pouvait être plus que parfait encore.

En pire il va de soi.

Et c’est ainsi que le couple le plus sexy de l’année, Merkozy et Sarkel, tout à leur révision face au Grand Marché, nous inventèrent le traité lavant plus blanc que blanc, avouant sans le dire (affaire de modestie sûrement) que le traité était tellement parfait qu’il restait perfectible.

Rassurez vous, on vous demandera pas votre avis.

C’est donc naturellement que nous attendons confiants et divertis les prochains plans C, D, E…

Au plan Z, nous empaillerons Giscard pour faire rire Van Rompuy.

On a les plaisirs qu’on peut.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

12 commentaires sur « Le Plan B polonais (2) »

  1. En vérité, je crois que les Français s’en branlent de tous ces non-évènements…
    Ils se passent de l’avis des peuples mais leur Europe aux forceps ne tient pas la route !
    Quelle preuve plus évidente que les partisans du « non » avaient raison ? Et quand bien même, ils feraient leur nouvelle réforme de merde que l’Europe se cassera à nouveau la gueule car elle est construite sur des bases bancales.

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  2. Au moins est ce divertissant de les voir s’exciter autour de leur usine à Gaz à entuber les peuples. A refaire inlassablement leur copie alors que tout le monde sait qu’elle vaut pas un clou ou un euro ce qui revient au même.

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  3. @CuiCui : « En vérité, je crois que les Français s’en branlent de tous ces non-évènements… »: le pire c’est que je crois bien que tu as raison , j’ai pu m’en rendre compte , encore , ce week-end et même parmi des militants
    Le problème c’est que si on ne s’intéresse pas à toussa , eux(Merkosy et tous leurs amis ) s’y intéressent et s’ occupent sérieusement de notre cas Si on ne les arrête pas , ils ne s’arrêteront pas ( les peuples trinquent) : ce sont de grands malades

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  4. mais oui on sait bien que les fous ont pris le contrôle de l’asile mais moi je jubile à les voir changer de place les tas de sable d’un point A à un point B et vice versa – m’est avis qu’ils se lasseront avant moi.
    Au fond le peuple dans sa grande sagesse a bien raison de s’en foutre il sait que ce sont des bons à rien dont il ne faut rien attendre sauf le pire.

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  5. merci de nous rappeler ce chef d’oeuvre malheureusement passé inaperçu (comme tous les grands ouvrages lors de leur parution) et injustement reduit à ses anecdotes
    je ne sais si ce sont les traités ou les oeuvres de fiction que je préfère chez ce mastodonte de la littérature ou, tel Hemingway son goût avéré pour la chasse à l’éléphant (et l’africaine)

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  6. je note donc que pour ce qui est de repérer les jeunes auteurs plein d’avenir tu as le nez creux. En tout cas pour le Goncourt t’avais tapé juste.

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