On finit plus vite une guerre en la commençant pas

Quand les drapeaux sont déployés, toute l’intelligence est dans la trompette (Stefan Zweig)

Eva Joly propose de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. Ce summum démonstratif de la France en treillis qui gagne chaque année avec héroïsme la célèbre bataille du Fouquet’s.

Comme le suggère si intelligemment claudius C., vrai français de la vraie France combattante et commentateur avisé du Figaro, de quoi elle se mêle la norvégienne ? : « d’ou elle sort celle la elle ne respecte même pas les valeurs de la république et elle veut diriger notre pays, après un président hongrois on ne veut pas un président suédois et puis un président magrébien, alors la le 14 juillet sera le jour du ramadan pourquoi pas. » (en vrai français dans le vrai texte )

Tant d’intelligence raffinée, de culture subtile et de fine analyse en si peu de mots ne peut que forcer le respect. La quintessence synthétique et brillante de l’esprit vrai, patriotiquement français.

Parce que pour un beau défilé, le défilé d’hier, c’était un putain de beau défilé. Manquaient juste à l’appel 70 jeunes soldats morts en Afghanistan pour rien, pour montrer les biscotos atlantistes du planqué chef qui nous sert de matamore président du haut de sa petitesse embedded dans l’Otan.

Pour la paix, la liberté, l’émancipation des femmes en burqa et contre le terrorisme qui fait peur.

Car bien sûr, fin 2014, quand le dernier supplétif français des intérêts ricains aura quitté le sol Afghan non sans avoir pris soin de bien le libérer avant, il y aura la paix, la liberté, les femmes en burqa seront forcément toutes en jean avec le string bien apparent et le terrrrrrrrrorisme qui fait peur aura été totalement éradiqué par des drones super chirurgicaux anéantissant collatéralement quelques familles entières.

Manquaient également à l’appel, Gbagbo, Ben ali, Moubarak, Kadhafi, Bachar el-Assad…les abonnés du pince-fesses élyséen de Naboleon Bonarien, qui visiblement avaient piscine ce jour là. Naboléon Bonarien : celui là même qui exigeait en bermuda, tout à flatter les rondeurs sondagières de madame Bruni au cap Nègre entre deux pâtés de sable, une glorieuse victoire en Libye pour le 14-juillet.

La date de péremption ayant expirée, à défaut de victoire, on eut en guise de substitut, un coup de comm médiatiquement couillu avec le sang des autres, à savoir, une visite flash en Afghanistan (3 heures) et le rapatriement de deux soldats éclopés pour la cause (mais laquelle ?) dans le gros navion.

Coût de l’opération marketing ? 6 nouveaux cercueils drapés de tricolore. Nul doute que ce léger désagrément nuisant quelque peu au plan comm, permettra un énième numéro de président compatissant devant les familles éplorées au son du clairon.

Voilà donc 70 soldats déjà retirés d’Afghanistan ainsi qu’à l’affection de leurs familles, tandis qu’Hollande radicalement socialiste, votant radicalement la guerre libyenne d’une main, propose radicalement de l’autre un retrait général des troupes fin 2013, ce qui évidemment change radicalement tout.

S’il faut savoir finir une guerre, il est certainement plus simple de ne pas la commencer.

Faire des guerres pour rien et les perdre en plus : la faute aux 35 heures sûrement !

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

65 commentaires sur « On finit plus vite une guerre en la commençant pas »

  1. @ markhos | 20.07.2011
    Dont acte
    (et respect , naturellement )
    @ Salvadorali | 20.07.2011
    « l’approche marxiste »
    en effet est « foncièrement matérialiste » et se revendique absolument comme telle ( bien que l’apport de Marx ce soit le « matérialisme dialectique » , posé justement comme dépassement des impasses idéalistes de la dialectique hegelienne ).
    à ce sujet je te recommande de t’intéresser à la généalogie de la pensée de Marx et singulièrement au moment où il intègre et dépasse la critique de (Hegel par) Feuerbach. Moment précisément dialectique car c’est le moment où la simple contradiction entre thèse et antithèse , est résolue par un « troisième terme » : le marxisme , qui peut se résumer, sur le point qui semble spécialement t’intéresser, au passage du constat (voir plus haut) :
    « L’homme fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme »,
    à la conception marxiste de liberté comme émancipation ( et non possibilité de choix ou absence de contrainte ) , dans « la question juive » ( http://www.marxists.org/francais/marx/works/1843/00/km18430001c.htm ) :
    « L’homme ne fut donc pas émancipé de la religion; il reçut la liberté religieuse. Il ne fut pas émancipé de la propriété; il reçut la liberté de la propriété. Il ne fut pas émancipé de l’égoïsme de l’industrie; il reçut la liberté de l’industrie. »
    Alors il serait intéressant que tu précises ce que TU appelles « matérialiste » et en conséquence ce que tu objectes à cette « approche » .
    ça nous permettrait sans doute de comprendre comment tu en infères les effets désastreux qu’auraient eu sur ton(?) pays les prétentions d’un « dernier carré » de mes « condisciples »
    ( ça me ferait plaisir de savoir qui parmi eux , chez les pères maristes, a pu ajouter ce « x » émancipateur )
    à leur « suggérer avec insistance un système de pensée qui ne leur convient foncièrement pas  » …
    phraséologie très typique qui me rappelle étrangement le genre de discours de certains de nos hommes politiques « suggérant avec insistance » que « la démocratie n’était pas faites pour les africains (nègres, arabes, etc.) « ,
    Sans doute tout ça nous ramènerait à « l’universel concret » , à Platon, Descartes, Rousseau, Hegel … et Marx, au « contrat social », au « passage de l’état de nature à l’état civil » que décrit si bien Pagani ( voir lien plus haut ),
    bref , à « ce monde ci » : le monde de l’homme « qui fait l’homme » ( et la religion ) plutôt que celui personne ne connaitra jamais … après , et que tes « condisciples » prétendent nous administrer comme « consolation » dans la déréliction et l’aliénation .

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  2. @ urbain
    ah bon, Marx a dépassé « les impasses idéalistes de la dialectique hegelienne », eh ben il aurait pas du, voila tout 😉
    d’abord une impasse, ça se respecte ! parfaitement, ne serait-ce que topographiquement parlant : quand tu t’aperçois que le rue que tu as empruntée (je souligne empruntée) est une impasse, voire un cul-de-sac, logiquement tu fais demi-tour et tu reviens sur tes pas.
    à moins évidemment de défoncer le mur du fond de l’impasse ou de passer par chez les gens des maisons du fond en espérant qu’avec un peu de chance il n’y aura plus alors qu’un jardin à traverser…
    pour ce qui est de l’idéalisme, il faut vraiment être allergique à la bonne vieille sagesse grecque pour y trouver à redire, la mythologie des idées divinisées a du bon pour ma part je trouve.
    donc si Marx a dépassé ce que tu dis, au risque de se planter comme il a personnellement ruiné sa vie (j’aurais pas aimé être sa femme et ses gosses, crois-moi), grand bien lui fasse pour ainsi dire. mais ça n’aurait dû engager que lui, d’où ma conclusion qu’il n’a été qu’un imposteur de journaliste, ne serait-ce qu’en vertu du fameux quatrain de Omar Khayyam qui invitait les sages à faire en sorte que leur sagesse ne nuise à personne.
    tu vois, ce qu’il y a de bien chez Omar el Khayyam, c’est qu’il était musulman le brave homme par la force des choses mais que ça ne l’empêchait pas de penser ce qu’il pensait. sauf que lui il en a pas fait une chansonnette mais une floraison de quatrains, ses fameux Quatrains que tu sais.
    que vaut-il mieux, se demandait-il par exemple et ça devrait te plaire, mon cher : se prosterner dans une mosquée, l’âme close, ou s’asseoir dans une taverne, et faire librement son examen de conscience (en buvant du vin) ?
    bref on peut très bien ne pas croire en dieu et admettre l’idée de dieu, comme dirait l’autre ça ne mange pas de pain…
    reste le matérialisme historique, dont je ne conteste nullement la dialecticité mais dont je ne partage pas le mode de fonctionnement : considérer que ce sont conditions matérielles d’existence et les rapports de production des Hommes entre eux qui déterminent leurs état ou niveau de conscience et non le contraire, ça n’est absolument pas ma tasse de thé (à l’absinthe, de préférence).
    voila, pour ma part le débat courtois s’arrête là. au-delà, je cesse très vite d’être tolérant, pour les raisons de chat échaudé que tu sais à présent.
    cela dit, je crois que la France a urgemment besoin, elle, d’une bonne dose de Jean-Luc Mélenchon, pour qui je voterais volontiers au premier tour…
    au fond, je crois que le drame personnel de Marx est d’avoir été tellement traumatisé par l’absolutisme de l’aristocratie prussienne que ça l’a enragé contre le principe même de la féodalité à savoir qu’il n’est de richesses que d’hommes vu notamment que l’or ne se mange pas en salade et qu’une terre sans bras n’est qu’un(e) land(e) sans âme. compte tenu que les paysans sont naturellement vaccinés contre la peste marxiste, je n’ose pas dire marxienne, du prolétariat…
    tu imagines si Marx avait eu le bon sens d’écrire plutôt « Le Kapital Humain » ?

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  3. Une fois de plus tu ne parles pas de Marx ( et du matérialisme dialectique ), mais de toi ( et de tes phobies ).
    Je n’ai donc rien de plus à en dire ( que je n’ai pas déjà dit, plus haut ) .
    Et quand à moi , il y a belle lurette que je ne vote plus .
    Élections, piège à cons .

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  4. @ urbain
    je renonce à débattre avec toi, mon cher, ta mauvaise foi n’est plus praticable 😉 je ne parlais pas des historiens, mais de l’Histoire, la voix de la Terre elle-même en réalité , quoique si ténue dans le Cosmos qu’on pourrait être tenté de conclure : à quoi bon ?
    au fond le problème avec l’Histoire (de l’humanité), c’est que ce sont les Hommes qui la racontent, je te laisse imaginer le récit qu’en feraient plutôt les Animaux.
    dommage, j’étais sur le point de te souhaiter la bienvenue dans mon pays mais compte tenu de ton parti-pris idéologique, je crains que tu ne sois guère en mesure d’en apprécier pleinement les charmes et la subtilité. remarque, c’est logique : les meilleures choses se méritent…
    PS
    élections, piège à cons ? alors quoi, vive l’aristocratie, la monarchie, les hommes menés au sabre et au goupillon, Dieu au sommet de la hiérarchie, et tout le monde responsable devant Lui au jour du jugement dernier ? moi, ça me va.
    mais toi, tu ne confierais même pas ta voix à Mélenchon ? tu aurais tort, il parait que le PCF est en train de retrouver la pêche :
    http://fr.news.yahoo.com/le-pcf-croit-encore-aux-lendemains-qui-chantent-144715892.html

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  5. La désignation de merluche est pourtant le symptôme parfaitement clair et indiscutable de la fin du PCF en tant que parti politique autonome .
    Du jamais vu de l’histoire du PC : un candidat qui n’est pas militant du parti !
    Une triste gerbe sur la pierre tombale .
    Pour les fréquenter assez régulièrement je peux te dire que les (derniers) militants du PC n’ont certes pas « la pèche ».
    à l’épreuve des faits ( historiques) , le marxisme lui, en revanche, est en pleine renaissance , éditoriale, théorique, méthodologique et idéologique .
    Inhérente au démocratisme oligarchique et à son mode électif ( représentatif) , la forme parti reste une contradiction politique, mais c’est le cas depuis (la mort de) Lénine …
    Patience , donc.
    Les faits ( têtus) se chargeront de la résoudre au fil de ses développements dans l’Histoire ( des hommes et de leurs rapports sociaux ) .
    Le rationnel est réel, le réel est rationnel .

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  6. @ urbain
    mais on s’en fiche que la merluche soit représenté par un non-militant du moment qu’il a la pêche, lui.
    bon tes copains marxiens en voie de momification avancée je comprends leur point de vue à la limite, mais le peuple de gauche s’est indéniablement trouvé un nouveau Champion !
    en tous cas je préfère nettement quand tu prends ce ton-là pour discuter 😉 ça rend plus cool le fait que tu sois aussi têtu que les faits que tu prétends rationaliser plus judicieusement à ta façon, je veux dire celle de ton saint patron.
    eh bien non mon cher, je refuse d’admettre que le réel est rationnel, pour la raison entre autres que l’homme serait parvenu à domestiquer la puissance de l’atome ou des plasmas… la kalachnikov aussi, ça traduit bien le génie ouvrier de l’homme collectif je trouve, sauf que le génie humain est peut-être rationnel dans ses manifestations, il ne l’est certainement pas dans ses « ressorts » 😉
    de toute façon le mythe de l’apprenti-sorcier n’a pas été inventé pour (ni par) les animaux, je souligne pour envisager que Marx ait pu péter un plomb, mais il y a sérieusement dans tout ça de quoi se poser des questions…
    sois gentil, réponds sans dribbler cette fois ?

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  7. Marine le Pen « a la pèche » elle aussi et de larges couches du « peuple de gauche » s’y retrouve encore mieux …
    si donc ça te suffit je te dirai , avec Hegel :
     » à la facilité avec laquelle l’esprit se satisfait, on peut mesurer l’étendue de sa perte » .
    Sinon pour réponse détaillée ici : http://www.librairie-tropiques.fr/article-que-faire-par-dominique-pagani-73443668.html
    ( au début de la 1ère partie , puis au début de la 3ème partie : « que faire 3 » ).
    Pagani y développe la généalogie du dualisme fondateur ( sous jacent à tes « questionnements » largement pré-philosophiques ) de l’anthropologie : le rapport Nature/Culture , En-soi/Pour-soi , Moi ( qui connaît) et CE qui est à connaître …
    Le moyen terme qui résoud cette dialectique c’est évidemment que le MOI se développe en NOUS , donc la praxis et son accumulation au fil du développement de l’histoire .
    Comme dit Pagani , avec le vote ( pour Merluche entre autres ) tu es dans l’agitation et non dans l’action …

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  8. urbain
    sois gentil, ne compare pas Marine le Pen et Mélenchon, il n’y a rien de vraiment commun entre eux à part l’exaspération des citoyens qui les déterminent dans une certaine mesure.
    mais tu as raison, voter mélenchon relèverait de l’agitation d’ailleurs quel magistral agitateur il fait !
    merci en tous cas de t’inquiéter de la facilité avec laquelle mon esprit semble se satisfaire, rassure-toi donc : la facilité n’est pas non plus à mes yeux la voie royale d’accomplissement des destinées ou de solutionnement des problèmes. mon refus du simplisme marxiste en est d’ailleurs la preuve 🙂
    exclure de l’équation le paramètre de l’idée de divinité, c’est pas une solution de facilité ?

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  9. urbain
    nous nous agitons, comme tu dis si bien, de l’antimilitarisme et la connerie de la guerre, puisqu’il faut s’en tenir au thème du débat ouvert ici par tgb.
    c’est vrai que ça pose un sérieux problème, la guerre. ou alors, ce sont les identités humaines qui sont meurtrières…
    mais puisque l’on ne peut dissocier l’Homme de la Nature des choses, en dépit du grand désir que j’en ai pour ma part mais il parait qu’on n’a pas le droit à cause des conventions humanitaires internationales et tout ça, faut bien se résoudre à réfléchir à un ordre harmonieux de la présence humaine sur Terre.
    alors quoi, on commence par décréter que la propriété, c’est le vol ? sauf que ça oblige à inventer les prisons, les travaux forcés, la déportation et que sais-je encore.
    ou alors mieux, on considère que la possession c’est le Mal et là, on invente l’Enfer, mais pas l’enfer sur terre, évidemment. on invente l’enfer et donc (comme dirait la pub pour une célèbre Fiat) la Quattrocento et Dieu.
    un paramètre est juste une variable, OK mais qu’est-ce que tu fais de la notion de constante, qu’il s’agisse de valeurs ou de fonctions ?
    quand les philosophes, les artistes et les architectes ont identifié et intégré le nombre d’or dans leurs pratiques respectives, certains y ont vu la matérialisation de l’ordre divin dans l’équation de la beauté absolue voire transcendante du monde.
    parmi mes amis, les Soufis n’en pensent pas moins. L’équation du monde matériel ne tient que par son paramètre divin, qu’on appelle cela une inconnue ou une constante, peu importe, nous nous sommes compris, je crois.
    d’ailleurs j’avais demandé à l’un de ces Soufis comment il faisait pour résoudre l’équation fatale de la dégradation de notre environnement naturel du fait de l’activité industrielle dont les nuisances semblent avoir dépassé le point de non retour ; celui, comme disait un océanologue japonais que j’avais rencontré à Marrakech en marge d’un congrès sur le climat, à partir duquel il faudrait disposer d’une autre Terre dans l’univers pour sauver la notre de la prolifération de l’humanité dans une logique de « croissance industrielle ».
    réponse du Soufi : à force de prier, il se produit un miracle !
    en précisant qu’en temps normal, le Soufi en question est titulaire d’une chaire de sociologie politique et que de nombreux organismes internationaux le consultent régulièrement pour de grands projets d’ingénierie sociale dans mon pays. ils sont vraiment bizarres, ces Soufis. étrange franc-maçonnerie…

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