Nous sommes tous des concombres

« A partir du moment où, on ne consomme pas ce concombre, il n’y a pas de risque… » Xavier Bertrand.

Nous avions pris la bastille, du moins ses escaliers, mais une luxation d’épaule plus tard, c’est dire l’intensité des combats révolutionnaires, nous prenions le métro et tandis que nous décampions, les CRS y campaient.

L’armée avec nous !!!

Nous étions donc 500 mais par un prompt renfort de concombres matraqueurs, nous nous vîmes trois glands en repartant du port de l’Arsenal.

Paris ne s’éveille pas.

Paris flemmarde, Paris lézarde et l’embryon du Paris 1sur G retourne précariser chez sa mère, en attendant l’heureuse insurrection qui ne vient toujours pas.

A l’heure donc, où tout le monde fait son indignation sur place (Tahrir) ou à emporter, sauf nous, notons tout de même que la French révolution revient très fort dans la ligne droite par ses mots d’ordre universels « dégage » ou « los indignados ». Hommage à l’honorable papy Hessel, qui d’un opuscule, simple mouvement d’aile de papillon, doit être épaté de constater les effets de son clapotis se transformant peu à peu en un hypothétique tsunami mondial.

Et c’est l’homme de nonante trois printemps, qui traversa le siècle vingtième, d’offrir à la génération nouvelle, l’opportunité d’embrasser le siècle 21 tout en reléguant l’oligarchie, la ploutocratie et le saint népotisme, sciant la branche capitaliste sur laquelle trône leur cul, à leur archaïsme du siècle passé.

Convertir en dette publique la dette privée en obligeant les derniers services publics à se privatiser ne peut être qu’une idée de génie. A la prochaine crise qui ne saurait tarder, il n’y aura donc plus rien à gratter et l’escroquerie cessera faute d’escroqués.

Youpi !!!

C’est donc entre un fétichiste du pied et un trousseur de soubrette, entre un BHL en gants blancs sautant sur Benghazi et une Lagarde incontinente refilée au FMI, entre un JFK arrêtant le journalisme tout en continuant et une madame Merkel arrêtant le nucléaire tout en capitulant face au lobby nucléocrate, que nous entrons de plein pied dans le post n’importe quoi, le néo portnawak et dans la plus délicieuse des déliquescences.

Nous souhaitons donc bon courage au plus con d’entre nous pour imposer dans ce doux merdier de cette année fantasque, la belle mécanique de son « heroïc fantaisy » son histoire enchantée : Mini bush sur son char d’assaut, libérant la Libye outragée, tandis que sa princesse au petit pois attend sur le perron du château, un heureux événement inséminé.

Car à l’heure où semble se propager l’étrange bactérie du concombre tueur, se contenter de dire « ce n’est pas le concombre que je connais » ne pourra plus suffire.

Quand les concombres en sont à singer Mandryka et la justice à condamner Brassens, tout devient éminemment possible et particulièrement le grand n’importe quoi. Dans ce n’importe quoi, il y a sûrement quelque chose de comestible que Tina n’aura pas.

Aujourd’hui je le dis avec Colombani, nous sommes tous des concombres.

Crus ou cuits mais imprévisibles.

tgb

Publié par rueaffre2

TG.Bertin - formation de philo - consultant en com - chargé de cours à Paris 4 - Sorbonne - Auteur Dilettante, électron libre et mauvais esprit.

11 commentaires sur « Nous sommes tous des concombres »

  1. Cà répond à la question de ton billet précédent .
    Même constatations pour moi dans ma ville : je pensais voir une place pleine .
    Il faisait beau , c’était la fête des mères . Nous étions , allons , soyons dingues , au moins 100 .
    Ce soir : ?

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  2. ce pauvre monsieur Tron me fait penser au « Littératron », un roman d’Escarpit je crois, où il est question de sondages d’opinion, de machines à discourir, de conquête du pouvoir et de grands petits notables se prostituant à leurs communicateurs… quant à lui, il aura eu tort de ne pas pratiquer la réflexologie au logis. en tous cas, le message semble enfin bien passé : le harcèlement, c’est pas le pied !
    heureusement il y a la fête des mères 🙂

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  3. « Littératron ? » Escarpit – connais pas – mais je vais me pencher sur la question – c’est au pied du mur que l’on voit l’homme Tron et parait il il y aurait quelques politiques harceleurs qui aujourd’hui trembleraient sur leurs pieds d’argile – m’est avis qu’on a pas fini de rigoler

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  4. la guerre des sexes est-elle compatible avec la lutte des classes ? les américains, ça les a rendus complètement dingues leur culture du sexuellement correct qui prend aujourd’hui les proportions strausskahniennes que l’on sait…
    il parait qu’à l’Assemblée nationale française, les femmes politiques chevronnées et même les débutantes en ont assez de s’entendre appeler « ma cocotte » en se faisant scanner la silhouette, du coup elles sont de plus en plus nombreuses à ne plus porter de robes ou de jupes… ou alors chasuble pour tout le monde, comme les avocats ?

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  5. @urbain- Nous sommes littéralement en fusion mon cher Urbain
    @Salvadorali – et y’en a qui stigmatisent la burqa !!! :-))

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  6. ça peut faire un spécial gaspacho cette affaire , ne pas oublier non plus que le concombre est indispensable à la cuisine méditerranéenne

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  7. je propose la création d’une association pour la défense du concombre , injustement attaqué et bouc émissaire car pas plus porteur de virus que d’autres légumes ( …. ) qu’on ingurgitent tous les jours

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  8. ce qui vient opportunément rappeler le principe de présomption d’innocence –
    ce pauvre concombre fut victime d’une inacceptable erreur judiciaire – mieux vaut un concombre coupable en liberté qu’un concombre innocent en prison

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